Critiques

HERO CORP (Critique Saison 5)

SYNOPSIS: Montréal. L’agence Hero Corp et ses super-héros sont les maîtres de la ville. L’atmosphère semble apaisée. Mais en sortant de la cité pour une mission de routine, John, Doug, Mique et Stan réalisent qu’au-delà des remparts de protection, tout n’est pas si simple : les habitants du « monde sauvage » vivent dans la misère, sont exploités et semblent détester les super héros. De retour à l’agence, John et ses amis constatent qu’ils ne sont pas les bienvenus et la traque commence… Contraints de se cacher, ils rencontrent Calvin qui accepte de les guider vers une ville mystérieuse habitée par des rebuts de la société chassés par la population. Ils y retrouvent de vieilles connaissances…

Retrouvez la critique de la saison 1 ici

Retrouvez la critique de la saison 2 ici

Retrouvez  la critique de la saison 3 ici

Retrouvez la critique de la saison 4 ici

Retrouvez l’interview que Simon Astier nous avait accordée à l’occasion de la saison 4 ici

Sublime. C’est le mot qui vient à l’esprit devant le générique de fin du monde de ce cinquième chapitre d’Hero Corp. Un générique qui n’a rien à envier à ceux de ses consœurs de chez Marvel notamment, et dont la beauté formelle augure du meilleur quant à la qualité d’ensemble de cette ultime saison. Pour leur dernier tour de piste, on ne peut pas dire qu’ils se soient foutus de la gueule de leur fanbase, laquelle n’a pas hésité une seconde à casser sa tirelire sur Ulule pour palier à la défection d’un des partenaires financiers de la série et laisser à celle-ci les coudées franches pour finir en beauté. Dès les premières images, on sait qu’on assiste au bouquet final d’un feu d’artifice qui aura esquissé son programme patiemment, tableau après tableau, avec à chaque changement de saison une montée en puissance notable pour atteindre cette apothéose. Et pour le coup, ils ont vraiment mis le paquet.


C’est dans une ambiance post-apo délétère que l’on retrouve nos supers redevenus des héros, confrontés une nouvelle fois à des choix compliqués, pataugeant dans une mélasse plus noire encore qu’en saison 4 (qui pourtant était la plus dark de la série). Hors de question pour moi de vous en dire trop sur cette saison pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte – et plaisir il y aura, ça je peux vous l’assurer – mais je vais vous teaser un peu quand même. D’abord, l’écriture : toujours aussi riche, elle se fait un poil plus sophistiquée, et c’est du caviar. La réalisation : de la très grande télé. Tellement grande qu’on croirait à du cinéma. De l’envergure, de l’ambition dans la forme, une attention portée aux détails poussée à l’extrême. La photographie crépusculaire est à se damner, le travail sur les costumes, sur les décors, est digne d’une superproduction. La mise en scène, toujours aussi récréative, ultra timée, est efficace, clean. Et les multiples références font mouche, disséminées çà et là, que Hero Corp digère pour mieux parachever sa propre mythologie. Et l’interprétation, qui décolle. Ils sont tous tellement bons… Sans déconner, cette saison, c’est du grand art. Mais vraiment. Pas parce que je l’aime déjà et de toute façon – j’aurais pu arrêter de l’aimer, aussi, mais non – mais parce que là, c’est de l’orfèvrerie. De la fiction aux petits oignons, qui gâte son public au lieu de le décérébrer, qui l’émoustille et n’hésite pas à faire mieux qu’attendu. Combien de séries peuvent se targuer de faire plus et mieux à chaque fois ?


Ç’aura été une bien belle envolée que cette aventure, partie de si loin, et maintenant au firmament. Une aventure exigeante aussi, qui mérite que l’on s’y attache. J’ai très vite renoncé à vous parler avec détachement de Hero Corp, même si j’ai essayé très fort. Mais j’en suis incapable. J’ai beau être consciente de son imperfection, de ses défauts, inhérents à une expérimentation constante, jamais je ne pourrais vous les pointer du doigt, parce que c’est avec les yeux de l’amour que je regarde Hero Corp, chaque fois. A chaque visionnage, c’est la même affection débordante qui m’étreint, pour sa rareté, son humanité, son humilité. Son équipe. Je n’ai pas appris à aimer cette série. Le coup de foudre a été immédiat, aussi soudain qu’incompréhensible. C’était il y a quelques années déjà… Ce dossier n’aura pas été un plaidoyer, à aucun moment, mais une déclaration d’amour à la série. Parce qu’en définitive, c’est ce qu’est Hero Corp : une grande et belle histoire d’amour. Les gens qui découvriront Hero Corp dans quelques années se rendront compte de ça : de l’immense ferveur qui a nourrit la série, tant de l’intérieur qu’à travers le regard des hérocopains. Et rien n’égalera jamais ce qui s’est tissé autour depuis presque dix ans, ce lien inédit qui a porté Hero Corp plus loin, plus fort. Et avec quelle passion ! Critiquer est simple, jubilatoire même. Mais parler bien de quelque chose qu’on aime (presque) déraisonnablement, c’est un exercice difficile. Parce qu’il faut trouver les mots justes, et qu’ils ne paraissent jamais assez bons. J’espère en avoir choisi quelques-uns, et vous avoir aussi transmis un peu de mon enthousiasme débordant pour cette série à nulle autre pareille. Je reviendrais vers vous pour la conclusion de cette belle aventure, dont le dénouement commencera ce mercredi 24 mai à 22h40 sur France 4. J’écraserai sûrement une petite larme à la fin, courageusement, avant de chialer pour de bon comme une grosse chagasse. Mais c’est pas grave. Je pourrais toujours retourner au village, de temps en temps…

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