

SYNOPSIS: John Wick a transgressé une règle fondamentale : il a tué à l’intérieur même de l’Hôtel Continental. « Excommunié », tous les services liés au Continental lui sont fermés et sa tête mise à prix. John se retrouve sans soutien, traqué par tous les plus dangereux tueurs du monde.
Réalisé par Chad Stahelski (aux côtés d’un David Leitch non crédité), le premier John Wick, sorti en 2014, est devenu un classique instantané avec son mélange unique d’action stylisée, de véritables cascades et son intrigue référencée. Depuis, un certain nombre de prétendants ont essayé d’imiter son style distinct mais aucun n’est parvenu à reproduire la réussite d’un film qui a ramené grâce et style à un genre miné par le recours aux effets numériques. John Wick est même devenu une véritable franchise en expansion, qui comprend avec ce nouveau film (qui à l’honneur d’une sortie printanière comme les grands blockbusters) une trilogie cinématographique ainsi qu’une prochaine extension télévisée The Continental pour la chaîne Starz. Parabellum commence quelques minutes après la conclusion du précédent avec un John Wick (Keanu Reeves) en fuite, « excommunié » après avoir enfreint le code des assassins en tuant dans l’enceinte du Continental. Avec une prime de 14 millions de dollars sur la tête, il va devoir échapper aux plus grands tueurs de la planète et tenter de fuir New York pour faire suspendre sa sentence. Là où John Wick 2 marquait une évolution esthétique par rapport au premier film avec le départ de David Leitch et du directeur de la photographie Jonathan Sela (qui ont continué leur collaboration sur Atomic Blonde, Deadpool 2 et bientôt Hobbs and Shaw) Parabellum fonctionne comme une extension du précédent, il reste dans la continuité des codes graphiques et esthétiques établis par Stahelski et le chef opérateur Dan Lautsen (La forme de l’eau, Le Pacte des loups) et adopte également une structure proche de celle de son prédécesseur. Comme dans John Wick 2 le tueur est la cible d’une horde d’assassins donnant à chaque scène d’action un cadre et des antagonistes spécifiques et fait un détour par un pays étranger- le Maroc ici après l’Italie – avant de revenir à son point de départ New-Yorkais. Le scénario de Derek Kolstad (qui a baptisé le personnage du nom de son grand-père) épaulé par trois coscénaristes Shay Hatten (Army of the Dead le futur film de zombies de Zack Snyder pour Netflix), Marc Abrams (Entourage) et Chris Collins (scénariste pour les séries The Wire, The Man in the High Castle et bientôt The Continental) parvient néanmoins à développer suffisamment la mythologie et la personnalité de son héros pour éviter la redite. Parabellum interroge pour la première fois ce qui pousse Wick à rester en vie à tout prix lui qui a perdu ce qui lui donnait un sens, la réponse qu’il apporte poétique et badass cimente sa stature légendaire.

Aussi fascinant que puissent être son univers et ses personnages c’est évidemment pour l’action que le public se déplace pour les John Wick, dans ce domaine Parabellum tient toutes ses promesses avec des séquences de plus en plus folles, des chorégraphies de plus en plus complexes et extravagantes. La violence y est toujours aussi esthétique que brutale mais également drôle (Wick tue ici avec des chevaux ou un livre !) parfois presque burlesque à la manière d’un slapstick. Chad Stahelski et son monteur Evan Schiff donnent à nouveau une masterclass dans la cinématographie de l’action qu’ils veulent incessante et cinétique mais toujours lisible, la laissant se développer sans coupes intempestives dans de longues prises en plans larges, se reposant sur les prouesses physiques des équipes de cascadeurs et sur l’implication totale de sa vedette. Les John Wick ne seraient rien sans Keanu Reeves tout en charisme zen, qui donne à son ange exterminateur une humanité qui met toujours le public de son côté malgré un body-count qui doit le placer dans le top 10 des tueurs de masse de l’écran, son implication physique dans l’action (il s’est entraîné au tir, aux arts martiaux et à l’équitation) est unique (si l’on excepte Tom Cruise autre quinquagénaire fringuant). A 54 ans le visage du comédien commence d’ailleurs à montrer les signes du temps ce qui humanise un personnage, invincible par ailleurs, seule trace de fatigue visible après trois films dont les deux derniers se déroulent l’espace de quelques jours. Rares sont les films, à l’exception du cinéma asiatique où les scènes d’action pourtant indissociables des blockbusters depuis presque 30 ans constituent le cœur du film en portant le message et la philosophie. John Wick Parabellum propose un cinéma avant tout viscéral, il n’y a pas de séparation entre l’histoire et l’action dont les personnages et la mythologie ne sont que les vecteurs. Ces séquences sont aux John Wick ce que les grands numéros de danse étaient aux comédies musicales de l’âge d’or. Stahelski semble vouloir avec ce film replacer le cinéma US dans cette hiérarchie du cinéma d’action revisitant selon les séquences les styles Hongkongais, Coréen – une scène de combat de moto massive sur le pont de Verrazano à vitesse réelle rend hommage à The Vilainess– et pour le final indonésien, une nation qui a imposé un style nouveau mêlant sauvagerie, chorégraphie avec une extension des scènes jusqu’à l’épuisement du spectateur. Il invite deux des stars de The Raid Yayan Ruhian et Cecep Arif Rahman qui au milieu du combat se permettent un moment « meta » où ils saluent le talent de Wick / Reeves comme une reconnaissance que la franchise peut, elle aussi, siéger à la haute table de l’action. Que les amateurs de headshots serassurent, si les arts martiaux occupent plus de place que les gunfights dans Parabellum comptent peut-être les plus explosifs de la série. En effet devant son efficacité balistique ses adversaires ont pris des contre-mesures forçant Wick à hausser encore son jeu dans ce domaine !

Titre Original: JOHN WICK CHAPTER 3 PARABELLUM
Réalisé par: Chad Stahelski
Casting : Keanu Reeves, Halle Berry, Anjelica Huston…
Genre: Action
Sortie le: 22 mai 2019
Distribué par: Metropolitan FilmExport
EXCELLENT
Catégories :Critiques Cinéma
Grrr! très très hâte! Etonnante série qui me fait un peu penser à Riddick, dont personne n’avait entendu parler et qui progressivement est devenue une saga mythique (bien que moins bonne que J. Wick). Sur un postulat très simple, cette trilogie monte en qualité et j’attends beaucoup du 3. Et Keanu Reeves, toujours aussi discret et toujours un nez incroyable pour dénicher de géniaux films inattendus.
(evilashymetrie) Bon sang que j’ai hâte. Cette franchise a remis cet acteur au capital sympathie énorme de nouveau sur le devant de la scène et ça fait plaisir, vraiment ! Quel charisme, Keanu !! Hâte !!