SYNOPSIS: Cette année c’est l’entrée au lycée pour notre petite bande. Du moins, ce qu’il en reste… Boogie ne lâche plus Avril depuis qu’ils sont ensemble. Métamorphosé, Ilyès cache toujours son homosexualité à sa mère. Quant à Hugo, il est le seul à ne pas avoir de nouvelles de MJ, partie vivre à Londres. Amours interdites, mauvaises fréquentations, relations néfastes ou unions inattendues, sans parler du traditionnel voyage de fin d’année à Amsterdam : c’est une année cruciale qui s’annonce.
Quelle délicieuse sensation quand une série que l’on a adoré confirme tout le bien que l’on a pensé d’elle, quand rien n’est étiré, forcé, que tout est délicat, posé, quand les enjeux sont rebattus pour donner une nouvelle impulsion, que tout s’imbrique parfaitement et que ce qui était déjà bien est encore meilleur, plus affirmé, plus mature, plus émouvant. Vous l’aurez compris un an après une première saison qui nous avait emballée, on a adoré la saison 2 de la série OCS Signature Les Grands. A-DO-RÉ !!! On rit, on est ému, on se laisse porter par cette petite musique, une expression adéquate, tant elle qualifie à la fois le ton de la série et son ambiance musicale, l’habillage parfait pour ce récit d’une adolescence en mutation. Loin de ronronner et de répéter ses points forts, Les Grands ose bouger les lignes, déplacer les curseurs mis en place en saison une, modifier la hiérarchie des uns et des autres que l’on aurait pu penser établie et parvient à se réinventer en proposant un paysage ressemblant mais profondément différent.

Si les fondamentaux restent les mêmes (la justesse des dialogues, le naturel époustouflant de jeunes comédiens qui gagnent encore en densité, le traitement parallèle de thématiques graves couplé à d’autres plus légères…), Les Grands nous séduit et parvient à nous surprendre, alors que l’on aurait pu s’attendre à ce que les auteurs poursuivent le sillon brillamment creusé en première saison. Non seulement, les risques sont patents mais le traitement visuel apporté par le réalisateur Vianney Lebasque prend encore plus d’ampleur et magnifie la série. La photographie est à l’avenant, enrobant avec superbe un écrin déjà serti d’éclats. Car disons-le, pour une série de ce format, pour une économie serrée comme la pratique OCS, Les Grands parvient à imposer une véritable patte d’auteur couplé à une fibre à la fois populaire et exigeante. L’écriture reste également l’un des points forts de la série, les dialogues ne donnent jamais la sensation d’être récités, l’humour est cinglant au détour d’une phrase ou d’une réaction, chassée l’instant d’après par une émotion prégnante. La série continue de ne pas se conformer à une bienpensance qui lui ferait suivre des chemins balisés qui ne lui ressemblent pas.

L’évolution des personnages est palpable, ils ne s’inscrivent pas forcément dans le chemin qu’on s’attendait à les voir prendre. Les expressions et les codes dont on saluait l’an passé la malignité et la pétulance ne sont pas de retour à l’identique, ce qui n’en fait pas une série qui s’embourgeoise mais au contraire, une œuvre qui, par petites touches, acquiert une forme de maturité. Comme les enfants du collège se métamorphosent et deviennent de jeunes adultes en intégrant le lycée, notre bande est plus imprégnée de la gravité de leurs statuts mais n’en délaisse pas moins l’humour, soupape de sécurité pour échapper à la mélancolie lycéenne qui ne manque par de poindre par intermittences. Les auteurs de la série, (Joris Morio, Victor Rodenbach et Vianney Lebasque) se permettent même des incursions vers un certain onirisme qui ponctue très joliment certains moments poignants et parsèment cette chronique adolescente -qui sait se jouer des clichés avec une vraie maestria- d’une tendresse et d’un mal-être qui percent sous la carapace de nos ados.

Notre groupe s’est quelque peu modifié mais l’essentiel de la distribution poursuit l’aventure. Si Théophile Baquet et Adèle Wismes sont toujours aussi justes et charismatiques c’est cette saison Romane Lucas et Grégoire Montana qui se taillent la part du lion. Romane Lucas apporte au personnage de Kenza une vraie densité grâce à une palette de jeu en perpétuelle évolution tandis que Grégoire Montana, entre maladresse, humour et tendresse fait de son Boogie un personnage de plus en plus attachant. On n’oubliera évidemment pas Pauline Serieys, Sami Outalbali, Rio Vega, Paul Scarfoglio, Mahaut Tourriol qui ont chacun de belles partitions à défendre et qui le font avec brio au cœur d’une série qui ose s’attaquer à des sujets graves comme l’avortement, la rumeur, le racket en les traitant sans pathos et avec une subtilité qui impressionne. Et on saluera également la présence de l’excellent Théo Cholbi vu dans Manon 20 ans et du comédien Esteban dans le rôle du prof de musique, une personnalité détonante au phrasé inimitable (qui sera dès le 6 septembre au cinéma dans le formidable Ôtez moi d’un doute où il est hilarant).
Alors parfaite cette saison 2 ? Quelques bémols malgré tout dans la gestion des personnages de MJ et Hugo qui sont les seuls à connaitre des temps forts mais aussi des temps faibles dans cette saison avec des moments où ils sont carrément en retrait, même si cela fait sens avec le récit. Mais c’est juste pour être tatillons reconnaissons-le et on verra si le Festival de la Rochelle où ils ont triomphé l’an passé, les couronnera à nouveau. Car avouons-le si Les Grands étaient immenses en saison 1, ils sont gigantesques en saison 2.
Notre critique de la saison 1 est à lire ici
Saison 2 à partir du 12 octobre 2017 sur OCS Max à 20h40
Crédits : OCS
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