Critiques

LES GRANDS (Critique Saison 1) Ils sont immenses…

5 STARS CHEF D'OEUVRE

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SYNOPSIS: Enfin ! Ils sont les grands du collège ! C’est donc une rentrée spéciale pour cette petite bande, amis depuis toujours… Surtout quand ils découvrent qu’un distributeur de préservatifs a été installé dans les toilettes. Humbert, le principal démago, en justifie la présence par une leçon de statistiques : on sait combien d’entre eux vont redoubler, combien se révéleront homosexuel-le, combien feront des études supérieures… Mais on sait surtout combien d’élèves feront l’amour pour la première fois cette année. Et les chiffres ne mentent pas… La pression monte chez les élèves. Alors qu’Hugo, Ilyès et Boogie se promettent qu’ils seront les premiers à utiliser le distributeur, Avril s’interroge sur la présence d’une nouvelle élève, MJ, qui semble décidée à ne respecter aucune règle.

Dire que l’on avait aimé le premier épisode des Grands est un doux euphémisme. On attendait de voir la suite de cette saison 1 pour se convaincre que l’on avait eu raison d’y croire depuis le début, que cette sensation irrésistible qui nous avait saisi dès les premières minutes se confirmait épisode après épisode. Le résultat s’avère au delà de nos attentes. La série réalisée par Vianney Lebasque se réapproprie les codes d’un genre pour les restituer avec une grâce et une pertinence rarement atteintes chez nous. Avec sensibilité et intelligence, par le biais de dialogues qui sonnent juste, dits par de jeunes interprètes d’un naturel à tomber, Les Grands nous a conquis de bout en bout. Que ce soit par le biais de thématiques tantôt amusantes, tantôt dramatiques, par la qualité du traitement visuel ou des subtilités d’écriture, tout dans Les Grands concoure à en faire une immense réussite. Sans céder aux diktats de la bienséance, en osant aller au delà des clichés, par petites touches, chaque personnage évolue, chaque situation leur offre un terrain d’expression propice, à ce que chacun, petit ou grand puisse se reconnaitre. Car la série est un vecteur d’émotions diverses et variées, elle sait aussi bien faire sourire par la facétie de certains personnages qu’être poignante devant la force des sentiments qu’elle charrie. Elle invente son propre langage, ses expressions (« Beum »), ses codes. Elle alterne la tendresse et les situations tendues sur un mouvement de métronome avant de questionner l’identité, d’irradier d’esprit de camaraderie puis de nous toucher et de nous étreindre.

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Les Grands se singularise d’emblée par son ton à nul autre pareil, par sa manière naturelle de parler de jeunes gens sans les réduire à des caricatures. Chaque figure imposée du genre est balayée mais sans que cette sensation de déjà vu ne soit préjudiciable. Le traitement des personnages et l’interprétation que les jeunes actrices et acteurs en donnent, permet de dépasser cette gageure de faire du neuf avec du vieux. De par l’empathie que l’on éprouve pour ces jeunes filles et garçons, de par ce regard porté sur eux, tendre et jamais moqueur, les auteurs s’en sortent haut la main déroulant une partition dont le seul bémol est de souffrir d’ellipses pour faire tenir une année scolaire en une bien trop courte saison. Benjamin Parent et Joris Morio, créateurs de la série, ce dernier également à l’écriture des épisodes aux côtés de Victor Rodenbach et Vianney Lebasque font vraiment des miracles. On le sait les budgets des séries OCS sont loin d’être extensibles, mais aucune concession n’est faite que ce soit sur les sujets abordés, la patte apportée à la photographie et au rendu visuel global, ainsi que sur les idées de mise en scène que Vianney Lebasque met régulièrement en œuvre avec talent. Cerise sur le gâteau, c’est enrobée d’une BO de tout premier ordre que Les Grands, s’insinue jusque dans les replis de notre âme. Cette production Empreinte Digitale (Lazy Company),  on l’a dit, ne serait sans doute pas ce qu’elle est, sans la pertinence de sa distribution absolument remarquable dans son ensemble. Il faudrait les citer tous, mais que ce soit Théophile Baquet, Pauline Serieys, Grégoire Montana, Ilona Bachelier, Henri Bungert, Romane Lucas, Rio Vega, Margaux Rossi ou Sami Outalbali notamment, chacun y va de sa partition, chacun a son moment et surtout chacun s’intègre dans l’ensemble, formant ainsi une troupe homogène plus que séduisante. On n’oublie évidemment pas Adèle Wismes mais elle mérite d’être citée en exergue tant son interprétation, son talent et sa singularité détonnent…

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A l’issu du premier épisode nous nous tempérions nous même devant tant de dithyrambe, conscients qu’il fallait voir la série dans son ensemble pour pouvoir la juger à l’aune de sa réelle ambition. Force est de constater qu’il n’y a à nos yeux rien à jeter dans Les Grands. Alors forcément, ça ne parlera pas à tout le monde, certains ne seront pas sensibles à cette petite musique qui émane de ces épisodes, d’autres n’y trouveront pas leur compte, cela dépend sans nul doute du vécu de chacun et Les Grands s’impose forcément comme une série où l’ordre du ressenti est primordial. Mais pour notre part, il ne fait aucun doute que Les Grands est une œuvre sincère (couronnée de trois prix au dernier Festival de la Rochelle), où chaque composante parle à notre cœur et à notre sensibilité. Un coup de cœur version XXL qui démontre qu’en France aussi on peut parler de la jeunesse et que nous n’avons rien à envier aux pays anglo-saxons lorsque nos spécificités sont respectées et que nos créateurs en font nos forces.

Saison 1 à partir du 3 novembre 2016 sur OCS City à 20h40

Crédits : OCS

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