Critiques

WEREWOLF BY NIGHT (Critique Fiction Unitaire) Ce que Marvel Studios a produit de meilleur depuis très longtemps…

SYNOPSIS: Par une nuit sans lune, une cabale de chasseurs de monstres se rassemble au redoutable Bloodstone Temple après la mort de leur chef. Au cours d’une cérémonie étrange en sa mémoire, les membres de cette organisation secrète participent à une mystérieuse compétition, au péril de leur vie, dans l’espoir de récupérer une relique magique. Cette course au trésor les conduira à affronter un monstre terrifiant.

Werewolf by Night marque un changement dans l’approche télévisuelle de Marvel Studios, après avoir développé des séries autour de personnages secondaires des films du MCU (Wandavision, Loki, Falcon and the Winter Soldier) ou pour introduire de nouveaux personnages comme pour la série Moon Knight (un personnage qui a d’ailleurs débuté son existence dans les comics Werewolf by Night) ou She-Hulk. Marvel s’essaye à un nouveau format avec cette « Special Presentation » à l’occasion d’Halloween. Avec une durée de 52 minutes -trop long pour être considéré comme un épisode de série ou un court métrage mais trop court pour être considéré comme un un film- , Werewolf by Night ne perd pas une minute pour nous plonger dans une ambiance macabre après un logo Marvel Studios déformé avec une image qui passe au noir et blanc et une voix off qui nous informe de l’existence cachée de celle des Avengers d’une autre partie du MCU où règnent les monstres. Après une série de déception récentes que ce soit dans leurs projets télévisuels et cinématographiques,Werewolf By Night, qui marque les débuts à la mise en scène de Michael Giacchino compositeur star (Lost, les derniers Spider-man; The Batman, les derniers Planètes des Singes) est ce que Marvel Studios a produit de meilleur depuis très longtemps.

 

Werewolf by Night raconte l’histoire d’un groupe  parmi lesquels l’héritière exilée d’Ulysse Bloodstone légendaire chasseur de monstres dont la veuve réunit l’élite des chasseurs de créatures sous son toit pour une traque qui a pour enjeu la possession de la Bloodstone qui donnait pouvoir et longévité à son propriétaire. Coincé au milieu de cette chasse cauchemardesque se trouve Jack Russell (Gael García Bernal), le loup-garou du titre. Stylistiquement, Werewolf By Night se veut un hommage aux classiques de l’horreur de trois périodes celle des Universal Monsters (Dracula, Le loup-Garou, Frankenstein), des Hammer Films et des adaptations d’Edgard Poe par Roger Corman tournées dans les années 50 avec souvent Vincent Price en vedette et utilise pour cela un Noir et Blanc sublime à fort contraste. Le Noir et blanc ici ne tient pas du gadget, il nécessite des artistes qui savent manipuler les ombres et la lumière et il est clair dès les premières minutes  que Michael Giacchino et sa directrice de la photographie Zoë White ont une vraie affinité pour le format car il semblerait qu’on a affaire à un projet qui a toujours été conçu pour le N&B ce qui n’est pourtant pas le cas. Les plans sont soignés et Giacchino utilise les ombres et la lumière à son avantage que ce soit dans la mise en valeurs des décors ou des effets spéciaux, qu’ils soient classiques ou numériques. Ainsi il évoque parfaitement l’esprit des classiques de l’horreur qui  camouflaient ainsi leurs effets  spéciaux rudimentaires où leurs décors théâtraux. Il tourne Werewolf By Night presque comme s’il n’avait pas beaucoup de budget ou de techniques à sa disposition, donnant au film un cachet unique. Sont même ajoutés en post-production des égratignures sur la pellicule (virtuelle) et les fameuses « brûlures de cigarettes » qui indiquaient les changements de bobine. Le spécial introduit la créature des marais de Marvel, Man-Thing en plus du loup-garou du titre et les deux ont fière allure car les choix techniques pour les animer sont judicieux, effets numériques pour Man-Thing qui semble surgir d’une planche de comics  et des effets pratiques de maquillage qui se distinguent particulièrement en ce qui concerne le loup-garou. Pour un réalisateur novice, Giacchino ne gaspille pas le moindre plan, Il a un œil sur pour créer la tension et bien évidemment son utilisation du son fait de lui un candidat parfait pour le genre horrifique. Les ombres contrastées combinées à la mise en scène de Giacchino, un travail de  caméra précis  qui permet au spectateur de visualiser ce qui  se passe à la lisière de l’obscurité sans le montrer ouvertement permettent à  Werewolf By Night de s’en tirer avec beaucoup plus de violence graphique qu’une série Marvel habituelle.

Sa durée limitée ne laisse pas beaucoup de temps pour introduire les personnages ce qui fait reposer une lourde responsabilité sur l’excellent scénario de Heather Quinn (Hawkeye) et Peter Cameron (Wandavision) mais aussi sur les comédiens qui doivent les faire aimer ou détester en quelques instants, assez pour que donner du poids à un troisiéme acte spectaculaire. C’est étonnant de voir Gael Garcia Bernal acteur  chez Alejandro G. Iñárritu  ou Walter Salles dans le MCU mais il impose immédiatement une présence  fiévreuse qui fait que dès que Jack Russell apparait à l’écran on sent que quelque chose ne va pas chez ce type. García Bernal embrasse son monstre intérieur et dans une séquence d’action spectaculaire rappelle que son personnage est un monstre et pas un Avenger. Dans la grande tradition des Universal Monsters, il fait de Jack Russell, un monstre sympathique plus humain que ceux qui le traque grâce à sa personnalité charmante et son regard bienveillant. Laura Donnelly est immédiatement charismatique dés qu’elle apparaît  à l’écran dans le rôle d’Elsa Bloodstone, elle se taille les moments les plus badass  et la chorégraphie des combats qui  inclut un beau travail de câbles est particulièrement adaptée à la physicalité féminine. Dans le rôle de Verussa, Harriet Sansom Harris (Desperate Housewives vue récemment dans Licorice Pizza) comprend parfaitement le personnage et ce qu’on attend d’elle avec un jeu expressif  toujours à la limite du cabotinage parfait pour cet exercice. Totale réussite, Werewolf by Night dépasse toutes les attentes et donne envie de continuer à explorer ces personnages et cet aspect du MCU. Michael Giacchino a désormais une brillante carte de visite qui nous rend impatient de découvrir ses prochains projets comme réalisateur. Si il est logique que Marvel joue la sécurité avec ses  films ou ses séries, compte tenu des budgets énormes qui y sont consacrés, espérons que la réussite de Werewolf By Night donnera au studio la confiance nécessaire pour faire de ce format un lieu d’expérimentation en termes de ton, de genre et de style.  

Crédits: Disney +

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