SYNOPSIS: Wanda Maximoff et Vision, qui mènent une vie des plus normales, commencent à se douter que celle-ci n’est pas aussi parfaite qu’elle en a l’air…
Un seul univers partagé vous manque et tout est dépeuplé… Ou presque !
Après un an et demi d’inactivité due au COVID, et avec le décalage des sorties cinéma de Marvel Studios, c’est sur Disney + que l’on s’attendait au retour du colosse, avec Le Faucon et Winter Soldier, première série intégrée au Marvel Cinematic Universe en tant que tel et lancement de la phase 4. Là encore, la pandémie a fait prendre du retard au programme, ce qui a catapulté Wandavision en première ligne d’une nouvelle branche ambitieuse de la Maison des Idées. Au programme des 9 épisodes de ce qui est présenté comme une mini-série : l’un des couples-phares de Marvel, et une plongée étrange dans l’univers des sitcoms télévisées, où l’esthétique de Ma Sorcière Bien-Aimée côtoie l’aérobic des sitcoms des années 80. Un drôle de voyage en perspective, mais qui dissimule une vérité sans doute plus effrayante…
Souvent relayés au second plan jusqu’à présent, malgré leur arrivée remarquée dans Avengers : Age of Ultron, Wanda Maximoff et la Vision ont vu leur relation amoureuse s’épanouir de film en film, le plus souvent hors-caméra. Leurs rares scènes ensemble étaient pourtant de petits cocons de romantisme entre deux méchants et affrontements stellaires, et l’un d’eux, on l’avait vu, avait coûté la mort à Vision, incapable d’exister sans sa Pierre d’Infinité. Laissant Wanda, déjà orpheline et privée de son frère jumeau Pietro, un énième traumatisme et une perte qui, on l’imagine, n’ont fait qu’enfoncer le clou de son malheur profond. Parler de malheur profond en évoquant la Sorcière Rouge prend tout son sens à la vue des premiers épisode de Wandavision : sous l’apparence joyeuse et idyllique des suburbs américains propres aux plus grands séries comiques ayant existé, se cache, sans doute, le désespoir d’une super-héroïne à la puissance remarquable, parmi les plus redoutables de chez Marvel. L’un de ses pouvoirs incluse notamment la création de réalités à son image, ce dont on avait eu quelques aperçus : mais ici, ils semblent prendre une toute nouvelle ampleur.
On comprend rapidement que Wandavision va errer entre reproductions plus ou moins fidèles des différentes décennies de télévision, tout en distillant un mystère propre à raccrocher les wagons avec le noyau du MCU. Pourquoi des objets peints en rouge apparaissent-ils dans cette réalité en noir et blanc. Que fait cette voisine Géraldine, elle qui ne semble se souvenir de rien ? Et comment Wanda peut-elle se retrouver enceinte en un claquement de doigts ? A tout ça, on a évidemment quelques réponses. Mais de manière passionnante, la série semble autant se préoccuper du mystère qui pèse que du traumatisme de son héroïne, qui semble reprendre goût à la vie artificiellement avec une version de son mari qui n’existe pas. Il suffit d’une réplique pour que le jeu de la formidable Elisabeth Olsen passe de la joie à la mélancolie, voire la tristesse pure. Une preuve que jusqu’à présent, Marvel ne savait pas comment aborder le personnage, et il est heureux de la voir au centre de l’attention irradier de son talent. Même constat pour Paul Bettany dont le sens de la comédie rend son Vision paradoxalement plus humain – alors même qu’il s’agit d’un robot. Enfin, mention spéciale à Kathryn Hahn, hilarante femme au foyer désespérée, mais dont on pressent que le prénom « Agnes » cache en réalité… toute autre chose.
En matière de mise en scène, là aussi c’est un changement : loin des réalisations aseptisées en date au cinéma, Wandavision a l’air bien plus personnelle et appuie joyeusement sur l’étrangeté, les différents formats, les couleurs en s’appuyant également sur un montage qui sait faire monter l’intensité quand il le faut. On espère que les prochains épisodes seront de cet acabit, au fur et à mesure des décennies qui vont s’écouler, mais la tentative est à souligner quand on sait les critiques justifiées sur le manque de diversité et d’audace que s’est pris Marvel jusqu’à présent.
Alors même s’il est facile de rendre hommage en ajoutant un zeste de mystère, Wandavision fait plus qu’honnêtement le travail. Emmené par un casting sans fausse note et un sens de l’étrange parfaitement adapté à son héroïne, Marvel réussit pour le moment sa transition en phase 4 avec des prises de risque à saluer. Reste maintenant à savoir si tout ce que vit Wanda est réel… Ou pas.
Crédits: Disney +
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