Critique Blu-Ray

VERÓNICA (Critique Blu-ray)

SYNOPSIS: À Madrid, après avoir participé à une séance de spiritisme avec ses amies, une jeune fille est assaillie par des créatures surnaturelles qui menacent de s’en prendre à sa famille…

Le cinéma espagnol est un des cinémas les plus intéressants du XXIème siècle avec le cinéma coréen avec des cinéastes aussi intéressants que Juan Antonio Bayona (L’orphelinat, Quelques minutes après minuit), Alberto Rodriguez (La Isla Minima, L’Homme aux mille visages) ou encore Rodrigo Sorogoyen (Que dios nos Perdone). Le cinéaste Paco Plaza s’est fait connaitre en 2007 pour avoir réalisé le très malin REC co-réalisé avec son compatriote Jaume Balagueró mais s’était un peu reposé sur ses lauriers avec la réalisation de deux suites pas très utiles sorties en 2008 et 2012. Plaza revient à nouveau avec un film d’horreur qui se déroule à Madrid et qui a encore pour personnage principal une héroïne. Sous couvert d’histoire vraie, le film ne tient pas toutes ses promesses de son postulat de départ mais reste une très bonne surprise.

 

La première partie du film suit donc le personnage de Verónica, adolescente de 15 ans, devenue pour ses trois frères et sœurs une mère de substitution. C’est elle qui s’occupe du foyer pendant que sa mère travaille dans un bar en tant que serveuse et qui n’a pas l’air de se préoccuper outre mesure de sa progéniture. C’est la jeune Sandra Escacena qui, pour son premier rôle, a la lourde tâche d’interpréter cette jeune adulte. De tous les plans, elle arrive parfaitement à rendre ce personnage sensible, autoritaire mais elle réussit aussi à la représenter dans une posture épouvantée et hypnotisée. Cette exposition est assez efficace même si on n’est pas transporté par la réalisation assez platonique de Plaza.

Plaza joue en effet sur un terrain connu, le film satanique, qui a été totalement cannibalisé par L’Exorciste de William Friedkin depuis une quarantaine d’années et a donné lieu à des films trop peu mémorables. On a un peu peur alors que Verónica subisse les premières conséquences de sa séance de spiritisme avec ses amies, que le film ne soit qu’un enchaînement de scènes d’épouvante plus ou moins inventives et revues. Mais le cinéma espagnol a cela d’intéressant qu’il manie des thématiques qui vont bien au-delà du petit film d’horreur du samedi soir. Le metteur en scène arrive à relancer son récit de manière maligne autour du mal-être de son héroïne avec son environnement social. Écartée par ses amies de manière violente et vivant de plus en plus mal son rôle de mère par procuration, une vive empathie nous empare alors que son personnage se sent de plus en plus perdue, ne pouvant se reposer sur personne. Plaza ne cherche plus les effets systématiques pour créer un semblant d’horreur mais plus une ambiance cauchemardesque et paranoïaque. Bien lui en a pris car c’est dans ce deuxième tiers que le film est une vraie réussite.

Il reprend ensuite le déroulé de son récit dans une dernière partie qui, bien qu’attendue, réserve une surprise de taille qu’on ne voit pas venir. Verónica reste donc une vraie bonne surprise et nous confirme la formidable dynamique du cinéma espagnol. Même si le cinéma français a pris un peu de retard, le très réussi Ghostland de Pascal Laugier nous démontre qu’il est possible de faire des films radicaux comme le cinéma ibérique sait en faire depuis de nombreuses années.

Titre Original: VERÓNICA

Réalisé par: Paco Plaza

Casting : Sandra Escacena, Bruna González, Claudia Placer …

Genre: Epouvante-horreur

Sortie le : 1er juin 2018 en VOD et le 6 juin 2018 en DVD & Blu-ray

Distribué par: Wild Side Video

TRÈS BIEN

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