SYNOPSIS: Conor a de plus en plus de difficultés à faire face à la maladie de sa mère, à l’intimidation de ses camarades et à la fermeté de sa grand-mère. Chaque nuit, pour fuir son quotidien, il s’échappe dans un monde imaginaire peuplé de créatures extraordinaires. Mais c’est pourtant là qu’il va apprendre le courage, la valeur du chagrin et surtout affronter la vérité…
Si le récit et le film basculent dans le fantastique comme une projection de l’imagination débordante d’un enfant essayant de trouver en lui même les clés pour affronter ces épreuves, A Monster Calls se révèle absolument bouleversant dans la façon dont il rebascule dans le réel après chacune des « aventures fantastiques » de Conor. Si les effets spéciaux sont bluffants et que l’on suit avec des yeux d’enfant émerveillé les histoires racontées à Conor par ce « monstre » bienveillant, elles ne sont jamais déconnectées de ce qu’il est en train de vivre. Leur capacité à révéler la douleur sourde qui sommeille en lui émeut aux larmes, notamment dans une scène absolument déchirante au cours de laquelle ce qui paraissait ludique dans ce monde fantastique devient bouleversant lorsque Conor sort de sa rêverie et que lui, comme le spectateur, réalise ce qu’il vient de se produire.
Les récits du monstre ont une portée initiatique, sont une allégorie permettant à Conor de comprendre et accepter ce qu’il est en train de vivre et auquel, aucun enfant ne peut être préparé. S’ils sont certes d’un intérêt inégal, ils prennent à chaque fois une dimension supplémentaire dans la façon dont ils font écho aux maux dont souffrent cet enfant. Par ailleurs, le choix de traiter des deux premiers récits par l’animation, outre le fait d’être visuellement sublime, leur donne une profondeur et une poésie qu’aucun effet spécial n’aurait pu apporter. L’immersion du spectateur et son implication n’en sont que plus grande alors que ces récits, en eux-mêmes, ne sont pas particulièrement éloquents.
L’interprétation de Lewis MacDougall est d’une maturité étonnante et en parfait accord avec le ton du récit, passant du fantastique au drame avec une aisance étonnante, sans rompre le fil ténu sur lequel tient l’équilibre du film. Son récit personnel comme les récits du monstre ont une portée universelle, délivrant avec une simplicité désarmante un message qui parlera au plus grand nombre. Si nous avions quelques craintes sur la capacité de Juan Antonio Bayona à mettre des gants de soie pour traiter cette matière si délicate, nous avons entièrement été rassurés. Si l’on voit bien à plusieurs moments les ficelles de cette histoire qui pourrait dégouliner en un drame indigeste, on se rend compte que tous les choix de mise en scène sont justifiés, que chaque détail du récit est pensé, jusqu’à la voix du « monstre » (Liam Neeson) et que toutes les pièces de ce délicat puzzle s’assemblent pour 20 dernières minutes qui vous feront quitter la salle avec les yeux encore humides.
Titre Original: A MONSTER CALLS
Réalisé par: Juan Antonio Bayona
Casting : Lewis MacDougall, Felicity Jones, Sigourney Weaver,
Liam Neeson, Toby Kebbell, James Melville …
Genre: Fantastique, Drame
Sortie le: 04 janvier 2017
Distribué par: Metropolitan FilmExport
EXCELLENT
Catégories :Critiques Cinéma
2 réponses »