SYNOPSIS: Branché sur les fréquences radios de la police, Lou parcourt Los Angeles la nuit à la recherche d’images choc qu’il vend à prix d’or aux chaînes de TV locales. La course au spectaculaire n’aura aucune limite…
On avait laissé Jake Gylenhaal se débattre dans les méandres de l’univers de Denis Villeneuve avec Enemy, à la fin de l’été, on le retrouve aujourd’hui, métamorphosé physiquement, dans un rôle complètement différent, où son magnétisme et son aura contribuent grandement à une performance haute en couleurs. Diatribe sur les dérives de l’info spectacle, Night Call est un brûlot assez fascinant qui vaut tant pour la performance hallucinée de Gylenhaal que pour sa mise en scène et une écriture au cordeau assez incroyable. Film du scénariste Dan Gilroy (Jason Bourne L’héritage, Two for the Money…) dont c’est le premier film de réalisateur, Night Call est vraiment très gonflé, à la fois intelligent, et grinçant et sans sacrifier au sacro-saint happy-end hollywoodien. Immoral et passionnant, le film est également une vraie réussite visuellement, avec des plans d’un Los Angeles nocturne absolument splendides. Si toute la communication et l’esthétique du film fait indéniablement penser au Drive de Nicolas Winding Refn, Night Call en est pourtant extrêmement éloigné. Personnage baroque très bien écrit Lou Bloom qui devient journaliste Reporter d’Images en self-made-man de talent dévoile une personnalité beaucoup plus complexe, entre psychopathe pondéré et malade en proie à des excès de folie.
Capable d’une détermination hors normes et d’une faculté à faire tourner les choses à son avantage en usant de toutes les ficelles possibles, Bloom s’inscrit d’emblée dans la galerie des personnages barrés les plus fascinants de ces dernières années. Et trouve face à lui une René Russo de retour au premier plan dans le rôle d’une rédactrice en chef pugnace d’une chaine locale. Le face à face avec Lou ne manquera pas de sel et permettra un jeu pervers de manipulation assez savoureux. Thriller vénéneux, Night Call ausculte aussi avec acuité le cynisme d’une profession dont le respect de la déontologie est devenue une denrée rare et s’est vue supplantée par des méthodes très limites. La télé réalité est passée par là et l’audience dicte désormais les sujets et surtout leur traitement. Mais Night Call est bien plus qu’une charge sur le journalisme, Dan Gilroy y insufflant des éléments dramatiques puissants induits par la présence magnétique d’un antihéros au comportement erratique mais dont le but est clair: Gagner sa part du rêve américain et croquer dedans à pleines dents, quand bien même ce rêve devait s’obtenir à la force du poignet. Jake Gylenhaal personnifie magnifiquement la part de rêve et de cauchemar que le parcours de Lou dévoile. Et Tony Gilroy de mettre en scène avec beaucoup de goût et un sens de l’image remarquable qui lui permettent de signer un film intense, véritable tragédie moderne de nos sociétés aux morales évanescentes.
Titre Original: NIGHTCRAWLER
Réalisé par: DAN GILROY
Casting: Jake Gylenhaal, Rene Russo, Bill Paxton,
Riz Ahmed, Ann Cusack, Kevin Rahm…
Genre: Thriller, Drame
Sortie le: 26 novembre 2014
Distribué par: Paramount Pictures France
EXCELLENT
Catégories :Critiques Cinéma
Salut !
Fascinant, c’est vraiment frais. Je suis du même avis. Enorme ce film, j’ai été scotché de bout en bout !
Je parle moi-même de ce film, vous pouvez trouver ma critique à cette adresse : https://cinebotizok.wordpress.com/2015/02/07/botizok-night-call-2014/
A plus ! xD