Critiques Cinéma

THE HOMESMAN (Critique)

CANNES 2014 AFFICHE MINI selection officielle

EN COMPETITION

4 STARS EXCELLENT

THE H0MESMAN AFFICHE

Le tweet de sortie de projo:

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SYNOPSIS:En 1854, trois femmes ayant perdu la raison sont confiées à Mary Bee Cuddy, une pionnière forte et indépendante originaire du Nebraska.
Sur sa route vers l’Iowa, où ces femmes pourront trouver refuge, elle croise le chemin de George Briggs, un rustre vagabond qu’elle sauve d’une mort imminente.  Ils décident de s’associer afin de faire face, ensemble, à la rudesse et aux dangers qui sévissent dans les vastes étendues de la Frontière.

Le western fut un genre florissant pendant des décennies avant de tomber en désuétude, vaincu par la modernité des récits et l’incapacité à renouveler une façon de faire extrêmement classique et manichéenne. Le magistral Sergio Leone fit bien de Clint Eastwood,avec sa trilogie du Dollar, une figure mythique, mais le western ne revint bientôt  plus que par intermittences. Avant que ne déboulent sporadiquement à partir des années 80 quelques tentatives sous diverses formes, le genre était donné pour mort. On eu droit à du fun en barres mais anecdotique (Young guns, Silverado) ou des envolées lyriques nimbées d’odes à la nature, (le chef-d’oeuvre aux 7 Oscars Danse avec les Loups) ou encore à des remakes efficaces  mais vains (Wyatt Earp, Tombstone...) et aussi à des hommages formels au Maitre John Ford (Cheval de guerre)… Mais les John Wayne, Gary Cooper ou autres Burt Lancaster avaient définitivement laissé les chevaux aux écuries et les six-coups dans leurs holsters, pour des cieux plus cléments. Tarantino et son Django Unchained reste l’exemple le plus récent et le plus réussi d’hommage au genre mais il reste avant tout un film de Tarantino. Aussi c’est avec curiosité que l’on se demandait ce que Tommy Lee Jones allait ajouter comme corde à son arc avec son The Homesman. Après le très réussi Trois enterrements, l’acteur réalisateur était attendu au tournant et il a pris le virage de la plus intelligente des façons en livrant un film inattendu, bouleversant et formellement splendide, une sorte de néo-western crépusculaire qui n’est jamais ce à quoi l’on peut s’attendre.

THE HOMESMAN 1

Bercé aux accords de la magnifique musique de Marco Beltrami et baigné par la délicieuse lumière qui illumine ce film pourtant sec et aride d’une humanité bienveillante et c’est ce qui caractérise d’ailleurs ses principaux protagonistes dès le générique de début. Adoptant un récit qui utilise volontiers la rupture de ton mais qui sait également être d’une poésie majestueuse, Jones enchaine les moments magiques comme lors de cette très jolie scène où le personnage de Hilary Swank joue du piano virtuel sur une toile représentant l’instrument et où elle chante une chanson à l’homme qu’elle convoite et que ce dernier s’endort en ronflant comme le rustre qu’il est. Le rire et la poésie se télescopent dans ce récit grave qui parle aussi de la solitude lorsque l’on a beau être une femme de caractère dans un monde d’hommes, des hommes qui sont impressionnés et intimidés par sa rudesse, et alors que l’époque est remplie d’autres femmes plus assujetties à la soumission.

THE HOMESMAN 2

Le film regorge de superbes plans, de paysages et d’étendues sauvages propres au western mais magnifiés par une photographie léchée et des codes propres au genre, mais on est pourtant dans une histoire qui contourne totalement ce que l’on pouvait en attendre. Le personnage de Hilary Swank a la fois fort et dur mais d’une humanité et d’une tendresse folles (comme lors de la scène où elle s’adresse aux petites filles) est également plein d’empathie et de dévotion. Western qui ne dit pas son nom et qui prend son temps mais d’une beauté formelle folle, The Homesman est une réussite assez impressionnante. Peut-être pas aussi bien filmées depuis Impitoyable les grandes paysages sont magnifiés par une photographie splendide de Rodrigo Prieto . D’ailleurs Impitoyable est là en filigrane, peut-être, à corps défendant, mais le personnage de Tommy Lee Jones fait écho par moments au William Munny de Impitoyable mais moins cow-boy en quête vengeance et plus homme âpre au gain mais fort et juste! Le comédien se filme les traits creusés, marqué par la vie et il est magnifique de mélancolie et de lassitude mêlées.

the homesman 3

Certaines scènes iconoclastes sont en paradoxe total avec le drame qui se noue et apportent quelques sourires dans une ambiance de tristesse et de dureté générales. Le casting en plus des deux têtes d’affiche est complété par les participations de comédiens renommés et comme toujours parfaits: Meryl Streep, William Fichtner, John Lithgow ou James Spader. Complètement à contre courant des westerns traditionnels, The homesman réinvente le genre pour le transcender et trouve sa place formellement aux côtés des grandes œuvres! Swank et Jones auraient faits de magnifiques prix d’interprétation! Le jury cannois en a décidé autrement mais ne passez pas à côté de cette pépite, qui comme le filon que découvre enfin le chercheur d’or vous laissera béat devant sa beauté et sa richesse.

THE HOMESMAN AFFICHE MINITitre Original: THE HOMESMAN

Réalisé par: TOMMY LEE JONES

Casting: Tommy Lee Jones, Hilary Swank, Meryl Streep,

William Fichtner, John Lithgow, James Spader …

Genre: Drame, Historique

Sortie le: 18 mai 2014

Distribué par : EuropaCorp Distribution

4 STARS EXCELLENTEXCELLENT

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