Et voici enfin la sélection vidéo du mois de septembre. Vous allez me dire que l’on est en octobre… certes… mais j’ai mis du temps à recevoir Solo… alors oui, j’aurai pu inventer ou m’inspirer d’autres critiques, mais non, chez Les Chroniques de Cliffhanger & Co nous ne sommes pas comme ça, nous respirons l’honnêteté. Et c’est donc avec quelques jours de retard que je vous invite à découvrir les indispensables du mois de septembre. Bon visionnage.
Solo : A Star Wars Story
Réalisé par Ron Howard
Avec : Alden Ehrenreich, Woody Harrelson, Emilia Clarke, Donald Glover, Paul Bettany
Durée : 2h15
Date de sortie : Le 28 septembre 2018 chez Lucasfilm
SYNOPSIS : Embarquez à bord du Faucon Millenium et partez à l’aventure en compagnie du plus célèbre vaurien de la galaxie. Au cours de périlleuses aventures dans les bas-fonds d’un monde criminel, Han Solo va faire la connaissance de son imposant futur copilote Chewbacca et croiser la route du charmant escroc Lando Calrissian… Ce voyage initiatique révèlera la personnalité d’un des héros les plus marquants de la saga Star Wars.
Mal reçu par la presse et par le public, Solo : A Star Wars Story est pourtant un excellent divertissement qui a certainement pâti de ses problèmes de tournage (voir le « Le saviez-vous ? »). Certes le scénario est un peu faiblard et l’image un peu sombre, mais le rythme, la mise en scène et les acteurs en font un très sympathique blockbuster à l’ancienne, sans temps morts et porté par un convaincant Alden Ehrenreich. Bref un divertissement très honnête, moins brillant que Rogue One, le premier film dérivé de la saga, mais qui fait le job en mode western fun… Une bonne surprise au vu de sa chaotique production.
Retrouvez la critique de Patrice Steibel ici
Le saviez-vous ? Scénarisé entre autre par Lawrence Kasdan ( Star Wars : Episode V et VI, Les Aventuriers de l’Arche perdue… ), Solo aura connu une production compliquée, avec le renvoi des réalisateurs Phil Lord et Christopher Miller (21 Jump Street, La Grande Aventure Lego) après plusieurs semaines de tournage. Ils seront remplacés par Ron Howard.
Embrasse-moi, idiot (1965)
Réalisé par Billy Wilder
Avec : Dean Martin, Kim Novak, Ray Walston, Felicia Farr, Cliff Osmond
Durée : 2h05
Date de sortie : Le 18 septembre 2018 chez Rimini Editions
SYNOPSIS : D’une jalousie maladive, Orville doit héberger, durant une nuit, Dino, célèbre crooner à la réputation de séducteur. Redoutant que sa femme soit sensible au charme du chanteur, il la renvoie chez sa mère et engage Polly, une entraîneuse de bar, pour jouer son rôle. La nuit va être longue…
Critique acerbe de la société américaine et de son image hypocrite de la famille, Embrasse-moi, idiot est sans doute le film le plus méchant de Billy Wilder. Cette farce violente à l’égard des mœurs américaines nous propose une galerie de personnages grinçants et souvent insupportables, prêts à tout sacrifier pour leur rêve de gloire. Entre le mari maladivement jaloux et totalement paranoïaque, le crooner obsédé, le meilleur ami imbécile et pousse au crime… les hommes sont mesquins et médiocres… ici ce sont les femmes qui se libèrent, malgré les sacrifices, malgré la morale. Remarquablement interprété, beaucoup plus subtil que la comédie de mœurs que le film semble être au premier abord, truffée de sous-entendus sexuels, Embrasse-moi, idiot est une œuvre à redécouvrir, d’autant plus que l’édition proposée par Rimini est visuellement splendide.
Le saviez-vous ? C’est Peter Sellers qui endossa le rôle d’Orville Spooner au début du tournage. Mais ses problèmes cardiaques l’obligèrent à abandonner le film. Il fut remplacé par Ray Walston.
Under Fire (1984)
Réalisé par Roger Spottiswoode
Avec : Nick Nolte, Gene Hackman, Joanna Cassidy, Ed Harris
Durée : 2h08
Date de sortie : Le 4 septembre 2018 chez ESC Distribution
SYNOPSIS : Nicaragua, 1979. Dans Managua, une capitale mise à feu et à sang par les combats qui opposent les révolutionnaires sandinistes aux troupes du dictateur Somoza, les journalistes américains Russell Price, Alex Grazier et Claire Sheridan couvrent les événements au péril de leur vie. Ils prennent d’autant plus de risques que, bientôt, les circonstances les poussent à rompre leur devoir de neutralité…
Réquisitoire contre la politique étrangère US, filmé à la manière d’un documentaire et porté par un excellent scénario et un casting trois étoiles, Under Fire est sans doute le meilleur film de Roger Spottiswoode. Engagé et audacieux, entre manipulation politique d’un côté et difficulté pour les journalistes à garder leur indépendance de l’autre au cœur d’une guerre civile dont les enjeux dépassent parfois ceux du pays lui-même au cœur des années Reagan, Under Fire tape juste et fort. Sans atteindre la perfection de Salvador (1986) d’Oliver Stone, parasité parfois par quelques faiblesses de rythme et de réalisation Under Fire reste aujourd’hui toujours spectaculaire et sa version désenchantée du métier de reporter nous invite à visiter dans toute sa complexité le conflit qui déchira le Nicaragua, mettant à rude épreuve la morale de chacun des personnages. A redécouvrir dans une belle édition blu-ray d’une belle propreté proposée par ESC éditions.
Le saviez-vous ? La bande originale est composée par Jerry Goldsmith (La Planète des singes, Star Trek, Alien, Rambo…). Il reçut pour celle-ci une nomination à l’Oscar de la meilleure musique. Grand fan de la BO d’Under Fire, Quentin Tarantino reprend dans Django Unchained le thème Nicaragua.
Plaire, aimer et courir vite
Réalisé par Christophe Honoré
Avec : Vincent Lacoste, Pierre Deladonchamps, Denis Podalydès
Durée : 2h12
Date de sortie : Le 25 septembre 2018 chez Ad Vitam
SYNOPSIS: 1990. Arthur a vingt ans et il est étudiant à Rennes. Sa vie bascule le jour où il rencontre Jacques, un écrivain qui habite à Paris avec son jeune fils. Le temps d’un été, Arthur et Jacques vont se plaire et s’aimer. Mais cet amour, Jacques sait qu’il faut le vivre vite.
Il s’agit sans doute du plus beau film de Christophe Honoré depuis Les Chansons d’amour. Il retrouve ici la justesse de son cinéma pop et émouvant. Beaucoup de tendresse dans ce dernier (et premier) amour bouleversant. Film générationnel qui capte brillamment l’essence d’une décennie, extrêmement bien écrit, et porté par un trio d’exception dont un Vincent Lacoste lumineux. Œuvre solaire qui narre l’éphémère sans pathos mais avec une légèreté et une douceur apaisante. Pendant intime de 120 battements par minutes, Plaire, aimer et courir vite est certainement l’un des grands films français de cette année 2018. A découvrir ou redécouvrir chez Ad Vitam.
Le saviez-vous ? C’est l’acteur Louis Garrel, un fidèle du réalisateur qui devait incarner Jacques, le rôle ayant été écrit pour lui. Lorsqu’il refusa le projet, il fut remplacé par Pierre Deladonchamps, vu chez Téchiné, Alain Guiraudie ou Philippe Lioret.
Hellraiser 1, 2, 3
Réalisé par Clive Barker, Tony Randel, et Anthony Hickox
Avec : Doug Bradley, Adhley Laurence, Clare higgins, Andrew Robinson
Durée : 2h12
Date de sortie : Le 4 septembre 2018 chez Esc Distribution
SYNOPSIS : Durant un voyage, Frank Cotton entre en possession d’une boîte maléfique qui le transporte dans un monde imaginaire mais arrivé sur place, des monstrueuses créatures le dévorent. Quelques années plus tard, son frère Larry et son épouse Julia emménagent dans la maison de Frank, sans se douter que l’esprit de ce dernier y rôde encore. C’est le début d’un cauchemar qui durera une dizaine de films…
Les prolifiques éditions ESC nous proposent un très beau coffret Hellraiser contenant les trois premiers films et une multitude de bonus passionnants. Viens voir papa… Glauque, malsain, pervers et sexuel, le premier Hellraiser, adapté par Clive Barker de son propre roman, The Hellbound Heart, est une véritable réussite, un premier film d’une grande maturité, une œuvre crue et organique, définitivement destinée à un public adulte à l’opposée des productions horrifiques de l’époque, où les Freddy, Jason et Michael Myers sombrent dans le grotesque. Réalisé par Tony Cordman, un ancien de chez Corman, chapeautée par Clive Barker, cette suite visuellement ambitieuse, est une vraie réussite et ceci malgré la surenchère d’effets… Le film est certes inégal et le scénario parfois bancal, mais il aligne les séquences folles, les délires gores et une réalisation soignée qui sublime par moments cet Alice au pays de l’horreur et de la folie. Le troisième opus, nous plonge lui sans états d’âme dans la médiocrité, ouvrant le sillon aux futurs direct to dvd qui suivront… Ici plus de perversité, mais du grand guignolesque et un Pinhead en mode Freddy Kruegger mais en pas drôle et moins inventif, qui trucide tout ce qu’il croise.
Le saviez-vous ? Pour en savoir plus sur la saga, je vous invite à lire les critiques passionnantes et très complètes de Fabrice Sayag et Patrice Steibel. C’est ici , mais également ici et là .
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