Critique Blu-Ray

HELLRAISER III (Critique)

3 STARS BIEN

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SYNOPSIS: Joanna, une jeune journaliste, assiste à la mort abominable d’un adolescent. Sa seule piste : Terry, la petite amie de la victime, dont elle retrouve la trace dans un nightclub. Terry lui révèle que la clé du mystère se trouve dans une mystérieuse boîte…

Les résultats commerciaux de Hellraiser II si ils furent satisfaisants (surtout que le distributeur eut l’idée saugrenue de le sortir aux USA la veille de Noël) ne furent pas à la hauteur des espoirs placés en lui par ses producteurs bien qu’il ait globalement satisfait les fans du premier film. La persistance de la popularité de Pinhead chez les fans de fantastique et de hard-rock persuade les producteurs de poursuivre la série tout en lui donnant une orientation plus commerciale, en courtisant le public américain en y déplaçant l’action avec un casting local en dehors de l’indispensable Doug Bradley. Peter Atkins et Tony Randel scénariste et réalisateur du deuxième volet en entament le développement avant que ce dernier ne quitte le projet, les producteurs jugeant son approche trop sombre. Il est remplacé par Anthony Hickox jeune réalisateur britannique qui s’était fait remarqué pour sa série B Waxworks qui avait connu un petit succès.

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Hickcox est un réalisateur qui privilégie le style à la substance et heureusement Hellraiser lui  offre une iconographie qui lui permet de travailler son esthétique clippesque tout en néons et trottoirs mouillés très années 90 qui tranche avec l’atmosphère poisseuse des précédents volets. Le film s’ouvre d’ailleurs dans un monde sans doute familier à Hickox, une boîte de nuit qui devait sembler super chic aux yeux des spectateurs de l’époque. Le propriétaire J. P. Monroe (Kevin Bernhardt) fait l’acquisition d’une statue à la surface de laquelle sont gravées des figures sinueuses, des visages déformés et la fameuse boite-puzzle. Baptisée « le pilier des âmes » ce qui est pour lui une œuvre d’art bizarre est pour Pinhead (Doug Bradley), le cénobite piégé à l’intérieur, une prison, dans laquelle il se trouve depuis que la révélation de son ancienne humanité dans Hellraiser II ait provoqué la scission de sa personnalité. D’une part son ancien moi, le capitaine de l’armée britannique de la Première Guerre mondiale, Elliot Spencer et de l’autre la manifestation de ses pulsions les plus sombres sous la forme du démon à tête d’épingle. Pinhead  le persuade de lui fournir des sacrifices humains qui lui permettront de s’échapper et en retour promet au tenancier du club l’assouvissement de ses désirs  contre nature. Pendant ce temps, Joey (Terri « Star Trek: Deep Space Nine » Farrell) une journaliste TV hantée par les rêves d’un père qui a été tué au Vietnam avant sa naissance, enquête sur la mort mystérieuse  d’une clubbeuse qui la conduit  à découvrir l’histoire de la boite et  à entrer en contact dans ses rêves avec  Spencer. Ce dernier lui explique que sans son influence modératrice Pinhead va ravager  sans discernement la Terre pour son propre plaisir, en violation des lois des Cenobites. Pour le vaincre, Joey doit réunir l’esprit de Spencer avec Pinhead et utiliser la boîte-puzzle pour le ramener en enfer…

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Là où les deux précédents étaient des portes vers de nouveaux mondes dans lequel Pinhead était un personnage emblématique mais secondaire les intentions de ce troisième volet sont claires: faire du personnage un « boogeyman » à la hauteur de Freddy Krueger et dans cette optique les scènes oniriques du film ne sont sans doute pas là par hasard.  Bien que Doug Bradley fasse du bon travail dans le double rôle de Pinhead et du capitaine Elliot Spencer, sa présence à l’écran retire beaucoup de mystère au personnage et le rend de fait moins effrayant. Le cadre urbain offre un changement de décor mais en permettant à Pinhead et ses confrères mutilés d’arpenter les rues de New York, la terreur paranoïaque des deux premiers films disparaît. Ce nouveau volet, si il reste  plus intéressant que beaucoup de productions horrifiques de l’époque et que ses tristes suites perd l’atmosphère sexuelle et malsaine de ses prédécesseurs. L’absence de la partition orchestrale de Christopher Young  lui fait perdre aussi de sa solennité.

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Reste quelques séquences réussies comme la grande scène de massacre final où d’excellents maquillages donnent naissance à de nouveaux cénobites plutôt convaincants (mention spéciale à « Pistonhead » un cénobite dont le crane est perpétuellement percé par un énorme piston) et quelques innovations dans la série comme la place prépondérante de la technologie. Les radios et téléviseurs débranchés transmettent les avertissements d’Elliott, la mythologie de la boite parvient sous la forme d’une cassette-vidéo et enfin chair et technologie (des CD et des caméras vidéos – on est dans les années 90) fusionnent sans doute sous l’influence du film japonais  Tetsuo: The Iron Man. Bien qu’en deçà des précédents dont il perd beaucoup de la force sulfureuse Hellraiser III reste un film d’horreur dynamique et plaisant, typique de son époque qui ne déshonore pas la franchise et mérite sa place dans le fabuleux coffret édité par ESC.

DÉTAIL DES SUPPLÉMENTS :

BLU-RAY

Hellraiser – Le Pacte

. Entretien croisé autour de Hellraiser – Le Pacte avec Thomas Aïdan et Julien Maury (16 min)
Hellraiser : Résurrection (24 min)
Christopher Young : un compositeur d’enfer (19 min)
Interviews d’époque de l’équipe du film (9 min)
Commentaire audio de Clive Barker
Ashley Laurence : une actrice en enfer (12 min)
Andrew Robinson : M.Cotton, je présume ? (16 min)
Interviews et documents promotionnels d’époque (31 min)

Hellraiser II – Les Écorchés

Entretien croisé autour de Hellraiser II – Les Écorchés avec Guy Astic, Thomas Aïdan et Julien Maury (20 min)
Hellraiser II – Les Écorchés : Perdus dans le labyrinthe (17 min)
Interviews d’époque de l’équipe du film (8’45 min)
Commentaire audio de Tony Randel (réalisateur) et Peter Atkins (scénariste)
Kenneth Cranham : le docteur est là (13 min)
Les Cénobites : la patrouille des damnés (22 min)
Interview du réalisateur Tony Randel (15 min)
Interviews et documents promotionnels d’époque (30 min)

Hellraiser III

Entretien autour de Hellraiser III par Guy Astic (17 min)
Clive Barker : le pouvoir de l’imaginaire, l’imaginaire au pouvoir (24 min)
Sur le tournage de Hellraiser III (5 min)
Mini making of (1 min)
Interviews et documents promotionnels d’époque (30 min)

BLU-RAY BONUS : LEVIATHAN

LEVIATHAN – L’HISTOIRE DE HELLRAISER – LE PACTE (1h29)
LEVIATHAN – L’HISTOIRE DE HELLRAISER II – LES ÉCORCHÉS (2h)
LEVIATHAN – L’ENFER SUR TERRE : L’HISTOIRE DE HELLRAISER III (31 min)
Le Maître des jouets : dans la boîte avec Simon Sayce (13 min)

DVD

Hellraiser – Le Pacte

. Entretien croisé autour de Hellraiser – Le Pacte avec Thomas Aïdan et Julien Maury (16 min)
Hellraiser : Résurrection (24 min)
Christopher Young : un compositeur d’enfer (19 min)
Interviews d’époque de l’équipe du film (9 min)
Commentaire audio de Clive Barker

Hellraiser II – Les Écorchés

Entretien croisé autour de Hellraiser II – Les Écorchés avec Guy Astic, Thomas Aïdan et Julien Maury (20 min)
Hellraiser II – Les Écorchés : Perdus dans le labyrinthe (17 min)
Interviews d’époque de l’équipe du film (8’45 min)
Commentaire audio de Tony Randel (réalisateur) et Peter Atkins (scénariste)

Hellraiser III

Entretien autour de Hellraiser III par Guy Astic (17 min)
Clive Barker : le pouvoir de l’imaginaire, l’imaginaire au pouvoir (24 min)
Sur le tournage de Hellraiser III (5 min)
Mini making of (1 min)

hellraiser-trilogy-cult-edition-brd-cliff-and-coTitre Original: HELLRAISER III : HELL ON EARTH

Réalisé par: Anthony Hickox

Casting : Kevin Bernhardt, Terry Farrell, Ken Carpenter

Genre: Epouvante-horreur

Sortie coffret DVD et Blu-Ray : le 04/09/2018

Distribué par: Esc-distribution.

3 STARS BIENBIEN

2 réponses »

  1. (evilashymetrie) Clairement un épisode en dessous des deux premiers, mais…tellement au dessus des suivants (même si je les affectionne un peu, notamment le 5). Le fait d’avoir sacrifié à la mode du boogeyman, ce n’était pas la meilleure idée du siècle. Heureusement, le film contient des moments très funs et des cénobites bien sympas.

  2. Je ne l’avais vu qu’une fois, quelques années après sa sortie, et il m’avait laisser un bon souvenir. Je l’ai revu ce weekend et j’ai du mal à envisager d’avoir pu apprécier ne serait-ce qu’un minimum ce navet. Le « jeu » d’acteurs est au delà du catastrophique, on ne croit pas une seconde à l’insupportable duo formé par la jeune gothique délurée et la journaliste et comme souligné dans l’article Pinhead perd toute crédibilité dans ce volet, il n’impressionne jamais et fait presque de la peine. Le seul élément que je retiens c’est le personnage du cameraman qui ne sert absolument à rien, si ce n’est à mourir et à nous donner le cénobite-caméra, dernier clou du cercueil de la saga Hellraiser (qui malheureusement a perduré…)

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