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MOZART IN THE JUNGLE (Critique Saison 3) En avant la musique

4,5 STARS TOP NIVEAU

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SYNOPSIS: Rodrigo, jeune prodige trentenaire, rejoint le prestigieux orchestre de New York suite au départ du maître vieillissant dont l’égo n’a cessé de croître avec l’âge. Ce dernier voit sa mise à l’écart comme une injustice envers son talent et son dévouement. Parmi les nouveaux musiciens, Hailey, hautboïste, réalise ce qui se cache en coulisses…

Qui a dit qu’être un musicien était facile ? Certainement pas les membres de l’Orchestre Philharmonique de New York puisque (c’est le fait qui a inspiré la série), il semblerait que la satisfaction qu’ils tirent de leur profession soit un peu en dessous de celle des gardiens de prison. Produire un concert coûte de l’argent, comme le sait si bien la directrice Gloria Windsor (Bernadette Peters) et c’est bien difficile de continuer a faire vivre la grande musique de Mozart et Beethoven quand son chef d’orchestre Rodrigo (le génial Gael García Bernal) est encore plus instable qu’un élément chimique fabriqué en laboratoire. Les musiciens survivent comme il peuvent en ces temps de vache maigre et tout boulot est bon pour arrondir ses fin de mois. Thomas Pembridge (Malcolm Macdowell) se penche sur ses projets personnels, Cynthia (Saffron Burrows) fait des pieds et des mains pour sortir ses camarades du marasme dans lequel ils pataugent et Hailey (Lola Kirke) accepte de faire partie de la tournée d’un égocentrique mégalo. Quant à Rodrigo, il est à Venise pour travailler sur le come-back de La Fiamma, chanteuse d’opéra menaçant de sombrer dans l’oubli, incarnée par Monica Belluci.

C’est donc une situation bien emberlificotée mais également pleine de sel que celle des personnages de Mozart in the Jungle. La série, créée par le trio Jason Schwartzman, Alex Timbers et Roman Coppola avait fait pas mal de vagues l’année dernière en remportant le Golden Globe de la Meilleure Comédie et du Meilleur Acteur dans une Comédie (pour García Bernal). Cela paraissait un petit peu prématuré en effet que de récompenser cet ovni de série diffusée depuis peu sur Amazon, qui s’attaquait avec un humour mordant à un monde ayant la réputation d’être élitiste et reclus dans l’une des plus hautes tours d’ivoire de la culture, surtout quand on sait que la série s’opposait à des mastodontes comme Transparent ou Orange is the New Black. Mais les récompenses étaient méritées et Mozart in the Jungle se positionne désormais comme l’une des meilleures comédies du moment. Il s’agit d’un univers un peu particulier c’est certain et d’un ensemble de personnages loufoques menés à la baguette par un huluberlu passionné qui se confie aux grands compositeurs des temps passés à chaque fois qu’il en a gros sur le cœur, mais c’est là aussi ce qui fait le charme de cette série si unique en son genre.

On ne parlera pas ici des choses qui fâchent comme par exemple de ces acteurs qui ne savent clairement pas jouer des instruments qu’on leur a donnés ou du manque de diversité parmi les musiciens mais plutôt de celle qui réjouissent : l’énergie débordante dont Gael García Bernal fait preuve à chaque fois qu’il apparaît à l’écran, la vitalité indéniable de la caméra, le bel esprit du script qui auraient fait se pâmer les précieuses de Molière et surtout l’amour profond, franc et sincère (quoique parfois maladroit) que la série porte à la musique. Impossible de rester de marbre devant la joie enfantine que cette troupe rocambolesque prend à jouer et les puristes se réjouiront de voir de temps en temps apparaître Joshua Bell, Placido Domingo et autres superstars de la musique classique. Pas évident de transformer un groupe de musiciens aux personnalités disparates en famille unie mais pour servir les grands compositeurs, Rodrigo est prêt à tout. Et quoi de plus noble que de partager sa passion avec le monde ?

Critique saison 1

Critique saison 2

Crédits: Amazon / OCS

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