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MOZART IN THE JUNGLE (Critique Saison 2) Musique Maestro

4-stars-excellent

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SYNOPSIS: Rodrigo, jeune prodige trentenaire, rejoint le prestigieux orchestre de New York suite au départ du maître vieillissant dont l’égo n’a cessé de croître avec l’âge. Ce dernier voit sa mise à l’écart comme une injustice envers son talent et son dévouement. Parmi les nouveaux musiciens, Hailey, hautboïste, réalise ce qui se cache en coulisses…

A vos partitions les amis car la Symphonie de New York est de retour ! La « dramédie » (dernier néologisme à la mode pour décrire un mélange de drame et de comédie) d’Amazon adaptée des mémoires quasi éponymes (Mozart in the Jungle : Sex, Drugs and Classical Music) de l’hautboïste Blair Tindall nous revient avec sa galerie de musiciens pittoresques menés à la baguette par leur nouveau chef d’orchestre, le très excentrique Rodrigo. Roman Coppola, Jason Schartzman et Alex Timbers sont toujours à la tête de leur projet, renonçant à céder à la tendance du moment qui lance les showrunners des séries US dans un jeu de chaises musicales, et le trio se partage l’écriture et la réalisation de la série, avec l’aide de nombreux autres scénaristes et metteurs en scène. Une saison deux qui s’aligne parfaitement avec la trajectoire de la saison un et qui respire l’amour de Manhattan et de la musique classique.

Toute notre petite bande de mélomanes est de retour. Rodrigo, (Gael Garcia Bernal, auréolé d’une victoire bien méritée aux derniers Golden Globes) tente toujours, tant bien que mal, d’insuffler un grand souffle novateur et une cohésion harmonieuse au sein de son orchestre. Hayley (Lola Kirke) vit toujours dans son appartement miteux de Washington Heights avec sa colloc’ Lizzie (Hannah Dunne) et Gloria (la chouchoute de Broadway, Bernadette Peters) fait toujours des pieds et des mains pour maintenir son orchestre à flot. Cynthia (Saffron Burrows), Thomas (Malcolm McDowell) et Betty (Debra Monk) sont là eux aussi, et affrontent vaillamment les vagues du changement apportées par Rodrigo, chacun à sa manière. Au programme de cette deuxième saison, eh bien, c’est sexe, drogues et musique classique, visite au couvent, galas de bienfaisance et tournée en Amérique Latine. Tout ça en dix épisodes de trente minutes filmés par la jolie caméra de Tobias Datum qui remplace Ben Kutchins à la photo.

On retrouve surtout le ton léger, un peu loufoque, un peu mélancolique qui avait fait le succès de la première saison. On sent aussi les acteurs plus à l’aise dans l’espèce d’ovni dans lequel ils se sont embarqués, mélange paradoxal de hautes lettres et de blagues qui réussit l’exploit d’être fondamentalement candide et passionné sans jamais se prendre au sérieux. Les situations ne sont pas franchement complexes et on ne peut pas dire que l’intrigue soit du genre à faire travailler vos méninges, mais les acteurs s’y meuvent avec une telle grâce qu’on ne peut que se laisser emporter. Amazon s’avance à tâtons dans le monde de la production télévisée, et bien que son grand succès reste Transparent, on aurait bien tort de sous-estimer le charme de Mozart In The Jungle. Pas de commentaires perspicaces sur l’élitisme, le coût de la haute culture ou les sacrifices que l’on doit faire pour poursuivre ses rêves, non, juste un petit groupe de gens qui aiment profondément la musique et sont dans la position plus que privilégiée d’être payés pour la pratiquer. C’est farfelu, humain, bien écrit, bien joué, et ça se mange sans faim. Le meilleur remède contre toute forme de blues.

Crédits : Amazon / OCS

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