SYNOPSIS: Alaska. Le quartier de haute sécurité de Stonehaven est en effervescence. Oscar « Manny » Mannheim, prisonnier multirécidiviste, a gagné le droit de quitter sa cellule d’isolement. Imprévisible et violent, Manny ne tarde pas à s’évader, épaulé par Buck McGeehy, le champion de boxe local. Poursuivis par l’impitoyable gardien-chef Ranken, les deux fugitifs montent à bord d’un train lancé à toute allure dans l’enfer blanc…
De 1979 à 1994, la compagnie Cannon des cousins Menahem Golan et Yoram Globus fit les beaux jours des salles de cinéma puis des video clubs grâce à la production à la chaine de films d’aventures ou d’actionners plus ou moins minables mais dont certains ont depuis été élevés au rang de film culte (voir ici le passionnant article que l’ami Cinedingue a consacré à la Cannon). Parmi toute ces productions dont certaines sont désormais des dommages collatéraux pour la vue, figure notamment un film qui a traversé les années à la fois par la puissance évocatrice de son scénario et une réalisation absolument remarquable. Runaway Train qui ressort aujourd’hui dans une version restaurée sous l’égide de Carlotta Films est en effet un film au destin particulier par bien des aspects, mais le soin qui lui a été apporté en fait un film à part, resté dans le cœur de nombreux cinéphiles et dont la redécouverte aujourd’hui est une véritable aubaine pour tous ceux qui auront la chance de se laisser prendre au piège de l’enfer blanc de ce film épique.
Pourquoi Runaway Train traverse les années et reste un film qui dépasse sont statut de supposée série B? D’abord tout simplement parce que le scénario avant d’être repris en mains, est l’oeuvre de Akira Kurosawa et que le réalisateur des Sept Samouraïs s’y entendait comme personne pour conférer à ses œuvres un sens de l’épique et du spectaculaire. Datant de 1966, le script ne sera finalement mis en images qu’en 1985 après un tournage avorté à la fin des années 60, et même s’il ne reste plus beaucoup de choses du travail de Kurosawa, l’esprit est là, indéniablement. C’est le russe Andrei Konchalovsky qui est choisi par la Cannon pour se charger de la mise en scène et il faut reconnaitre que ce choix s’avère payant dans la réussite du film.
Ce qui commence comme un film de prison avec gardien-chef vicieux adepte des sévices les plus variés sur les prisonniers va très vite devenir à la fois un road movie, puis un huis clos à la tension grimpant crescendo avant d’axer son récit sur la soif de liberté et jusqu’où un homme est prêt à aller pour ne pas être traité comme un animal. Hyper nerveux dans son traitement, extrêmement efficace, le film est un suspense haletant qui ne se prive pas de nous faire partager les magnifiques étendues enneigées traversées par le train fou. Runaway train transpire les 80’s dans tous les recoins de la pellicule mais le film tient encore magnifiquement la route et l’on est scotché de bout en bout par sa maitrise technique et sa réalisation ample et ultra efficace.
Bien entendu tout cela fonctionnait à l’époque et marche encore aujourd’hui grâce à une distribution de premier ordre, dont notamment le duo central qui imprime son magnétisme et son charisme à la pellicule. Jon Voight déploie une intensité de jeu qui le fait passer de la sauvagerie brute à la bienveillance profonde en une fraction de seconde et il semble complètement impliqué dans la destinée de son personnage. Face à lui, Eric Roberts en jeune chien fou plein d’admiration et à la recherche d’un père de substitution trouve ici sans conteste son meilleur rôle et que ce soit dans la violence mêlée à la folie douce qui le caractérise ou dans la détresse et l’angoisse, il est magnifique. Rebecca De Mornay apporte la caution féminine dans un univers très masculin et son personnage n’est pas le mieux écrit, et il est traité avec un certain mépris par ces rustres. D’autres gueules complètement improbables complètent le casting de ce film qui revient aujourd’hui sur les écrans et dont la sève est intacte 27 ans après sa première sortie et qu’il ne faut pas hésiter à découvrir ou à redécouvrir.
Titre Original : RUNAWAY TRAIN
Réalisé par: Andrei Konchalovsky
Casting: Jon Voight, Eric Roberts, Rebecca De Mornay,
Kyle T. Heffner, John P. Ryan, T.K Carter…
Genre: Action, Aventure
Sortie le: 21 Mai 1986
Reprise le: 4 Septembre 2013
Distribué par : Carlotta Films
TRÈS BIEN
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Catégories :Critiques Cinéma, Les années 80
Ah, Eric Roberts, cet acteur me plaisait bien à l’époque. Rien que pour lui, je reverrai bien le film.
j’adore ce film, je l’avais enregistré en VHS ! Tony Scott en avait fait une fausse copie avec son Unstoppable, d’ailleurs, je trouve… ^^
Sinon, moi, j’aime bien la Cannon, tu t’en doutes ! enfin… je préfère certains films à d’autres évidemment. Je préfère revoir les trois films de Tobe Hooper que de me remater des Chuck Norris, par ex !!! ^^