Le tweet de sortie de projo:
SYNOPSIS: De petits boulots en petits boulots, Gary est embauché dans une centrale nucléaire. Là, au plus près des réacteurs, où les doses radioactives sont les plus fortes, il tombe amoureux de Karole, la femme de Toni. L’amour interdit et les radiations contaminent lentement Gary. Chaque jour devient une menace.
Ils sont rares les films qui démarrent comme celui ci avec une telle fluidité et un tel sens du romanesque, puis qui vous prennent aux tripes pour ne plus vous lâcher jusqu’à leur dénouement. Ils sont rares et précieux. Grand Central, le second long métrage de Rebecca Zlotowski après Belle Epine, impressionnant de maturité par sa maitrise formelle et sa montée crescendo des sentiments qui vous irradient le cœur, s’il n’est pas exempt de défauts, est une véritable réussite. Une vraie proposition de cinéma intelligente, doté d’un sujet rare et ancré dans un milieu social rarement évoqué de cette façon. Grâce à une mise en scène d’une précision diabolique, Grand Central permet l’immersion à la fois dans la centrale nucléaire, mais également dans le flot de sentiments qui submerge Gary et Karole, jusqu’à ce que tout cela explose comme on prend un trop plein de radiations.
Amour interdit qui nait entre les murs gris d’une centrale nucléaire, en opposition à une campagne filmée de façon quasi naturaliste, Grand Central brasse les thèmes et, par l’intermédiaire d’un cinéma social qui raconte les difficultés de son époque tout en parlant des élans du cœur qui peuvent saisir l’être humain quel que soit le contexte, Rebecca Zlotowski réussit à poser à la fois une empreinte esthétique et identitaire sur son film. En donnant de l’importance au développement de son histoire et en prenant son temps -un luxe en cette époque de zapping-, en laissant parler les silences et la lumière de ses cadres, la réalisatrice nous touche par ce mélange de tendresse et de rugosité mêlées, qui en disent bien plus que de longs discours. Cela ne signifie pas que le film fasse l’économie de dialogues qui sont au contraire brillants, mais c’est plutôt ce mélange de scènes qui fait que cela fonctionne. A la fois ce foisonnement, ce bourdonnement conféré aux scènes de groupe puis ces regards échangés, ces mots murmurés dans l’intimité d’un corps à corps qui révèle sa sensualité brute.
Au delà du parallèle que les observateurs aguerris feront entre cette histoire d’amour et la vie et les dangers de la centrale (traitée non pas comme un prétexte ou un simple décor mais comme un élément moteur de l’intrigue), Grand Central est un film à la réalisation élégante qui fascine également par la qualité de son montage et de sa bande son électrique, inattendue. Même si parfois le rythme s’en ressent, il n’en reste pas moins un film avec de beaux personnages saisis par une tension qui n’aura de cesse de nous maintenir aux aguets, une tension qui fait aussi se demander jusqu’à quand l’équilibre précaire des sentiments ou de la santé va tenir?
Mais si les personnages sont passionnants c’est parce qu’ils sont campés par des comédiens remarquables. Tout le casting est excellent de Tahar Rahim confondant de justesse dans un rôle difficile à Léa Seydoux sublime de sensualité et écrabouillée par la force de ce qu’elle ressent, en passant par Denis Menochet qui n’en finit pas de surprendre tant son talent est grand ou encore Olivier Gourmet, véritable bloc d’humanité. Tous, du plus petit rôle au plus grand, ils forment une magnifique chaine d’atomes qui entre en fusion sous la caméra brûlante de Rebecca Zlotowski.
Titre Original : GRAND CENTRAL
Réalisé par: Rebecca Zlotowski
Casting: Tahar Rahim, Léa Seydoux, Denis Menochet
Olivier Gourmet, Johan Libereau…
Genre: Romance, Drame
Sortie le: 28 Août 2013
Distribué par : Ad Vitam
TRES BIEN
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 2010
Malgré tout le charme de Léa Seydoux, je n’ai pas cru à cette histoire d’amour qui résume à des rapports charnels et de trop nombreux silences.
Ce film n’est pour moi pas du tout à la hauteur de ses ambitions.
Dommage parce que le casting était séduisant.