On les aime les Beaumont et ça fait 20 ans que ça dure. On a rit, on a pleuré avec eux, on a vu leurs enfants grandir, Catherine (Anny Duperey) et Jacques (Bernard Le Coq) se disputer, divorcer, se remarier, on les a suivis en vacances au Portugal, en Robinson Crusoé sur une île déserte, pris en otages à l’autre bout du monde, bref, quand ils reviennent nous voir tous les 2 ou 3 ans, on est heureux de les retrouver. Il y a trois semaines, j’avais dit ici ce que je pensais du premier épisode de la saison 9. J’y avais fait part de ma relative déception, du manque de renouvellement depuis quelques saisons. A la vue de la suite de cette saison 9, mon sentiment n’en sort que renforcé. Si, au détour de quelques scènes, la famille formidable continue d’exercer son pouvoir émotionnel, si certaines scènes de comédie sont réussies, on ne sent plus autant de naturel qu’il pouvait y en avoir lors de l’âge d’or de la série. Tout parait plus forcé, comme poussé à l’extrême, jusqu’à parfois tomber presque dans la caricature de ce qui faisait autrefois la réussite de l’ensemble. Les scénarios, disons le, sont moins passionnants qu’avant, moins inventifs. La série se veut encore dans l’air du temps, mais elle ne le saisit que parcimonieusement et les histoires ronronnent dans une sorte de facilité qui se ressent à l’écran. Alors oui, Une famille formidable continue de réunir le public, oui on passe un bon moment, mais cette série, qui en 1992 était pleine d’inventivité et osait aborder des sujets tabous, est aujourd’hui une fiction conventionnelle. A l’image de l’épisode musical qu’on nous annonçait et qui se résumait à une succession de numéros de music hall sur une scène, la saison 9 de Une famille formidable restera comme celle des promesses non tenues. Mais bon, par égard pour les Beaumont et toute leur tribu et pour tout ce qu’ils nous ont apporté comme bonheur depuis 20 ans, on sera encore au rendez-vous pour la saison 10!