Critiques Cinéma

ARTHUR THE KING (Critique)

SYNOPSIS : Un capitaine d’une équipe suédoise de course d’aventure rencontre un chien errant blessé travers la jungle équatorienne. Il parvient à l’amadouer et l’animal se met à le suivre sur les terrains les plus difficiles de la planète. L’homme souhaite ramener son nouveau partenaire en Suède.

Nouvelle collaboration entre le réalisateur Simon Cellan Jones et le comédien Mark Wahlberg, un an après avoir travaillé sur The Family Plan pour AppleTV+, Arthur the King a déjà tout de la formule facile par excellence. Adaptation d’une histoire vraie ayant fait sensation dans les médias en 2014, déjà contée par son protagoniste Mikael Lindnord dans le livre Arthur – the dog who crossed the jungle to find a home, à la tête d’une folle intrigue mêlant amitié, aventure et sacrifices : Le film en fait exactement ce qu’on en imagine, à savoir une parenthèse aussi touchante et lumineuse que légèrement oubliable. Arthur the King raconte l’histoire d’un certain Michael Light (le héros de l’histoire, suédois dans la réalité, est délocalisé aux Etats-Unis pour convenir à Wahlberg), un aventurier passionné de courses périlleuses à travers des territoires hostiles. Pourtant, malgré toutes ses tentatives, il n’a jamais réussi à en gagner une, et a fini par être mis sur le bord de la route avec l’arrivée d’un bébé et le retrait de ses sponsors. Light se décide pourtant à une course de la dernière chance, une traversée redoutable de la jungle dominicaine. Pour ce faire, il recrute Olivia (la fille d’une ancienne star de l’escalade), Chik (un ex-coureur retraité) et Leo (star des réseaux sociaux, que le sponsor impose à l’équipe en condition sine qua non à leur engagement). L’équipe, peu soudée à cause de leurs divergences d’ambition, se lance alors dans une course plus compliquée que prévue. Tout changera lorsque Michael réalise qu’un chien errant les a suivis depuis une zone de ravitaillement, et qu’il compte bien ne pas les lâcher jusqu’à la ligne d’arrivée.


Pour raconter cette folle histoire vraie d’un coureur dur à cuire qui se prend d’affection pour un bon toutou au milieu de la jungle – le genre qui fait grand effet sur les réseaux sociaux par son apparence fédératrice et son concentré d’émotion – le scénariste Michael Brandt privilégie d’ancrer son point de vue sur son protagoniste humain, suivant dans le premier acte du film les remises en question, les doutes et les erreurs obsessives du personnage campé par Mark Wahlberg. Les amoureux de chien devront attendre bien la moitié bien tassée du long-métrage pour que le bien nommé Arthur ne fasse la connaissance de Michael, et que le récit s’ancre dans une dimension plus humaine que son postulat un brin mécanique (le héros est un mari, et un père, qui décide de dépenser tout l’argent de sa famille pour tenter de réparer l’un des regrets de sa vie – on aura connu personnage plus attachant en surface). Mais la magie opère dans son traitement de l’imagerie du film d’aventure, lorsque le film devient une histoire de survie ponctuée d’obstacles à surmonter et de drames à éviter (la séquence de la tyrolienne donne un bon lot de sueurs froides, même de l’autre côté de l’écran).

La mise en scène dégainée par Simon Cellan Jones se montre alors très schématique, simplement fonctionnelle sans vraiment essayer de tirer son ambition visuelle vers le haut. On n’aura pas grand-chose à se mettre cinématographiquement sous la dent dans ce récit au scénario malhabilement découpé et aux raccourcis narratifs un peu abrupts – on pense à la pauvre Nathalie Emmanuel, condamnée à devoir amener une réplique émotion au moment le moins opportun imaginable, ce qui ne provoquera chez nous qu’un pouffement de rire probablement pas recherché par le film.


Cependant, il serait faire preuve de mauvaise foi que de ne parler que des défauts inhérents au long-métrage, tant il essaye – et réussit ponctuellement – à tirer la corde de l’émotion et de l’aventure feel-good. Arthur the King est à ce niveau-là un divertissement à saluer, à la fois intense et malin, racontant avec des sentiments au parfum particulièrement authentique cette histoire déjà cinématographique de base. On se prend rapidement au jeu, habité par un casting central à la sympathie contagieuse (derrière Wahlberg et Emmanuel, on retrouve Simu Liu, Ali Suliman et Juliet Rylance). S’il tente, tout en même temps, d’être un film d’équipe, une histoire d’amitié, un feel-good movie et une cavalcade en pleine jungle, Arthur the King s’avère ultimement fonctionnel dans ce qu’il raconte de cette rencontre en un homme en recherche de sens et un chien en recherche d’un foyer. On admettra que le passage au long-métrage n’apporte pas réellement à l’histoire d’origine, déjà très touchante, mais on est aussi forcé d’admettre que lorsque le joli moment est assuré, est-ce que ça ne serait pas le principal ?

Titre Original: ARTHUR THE KING

Réalisé par: Simon Cellan Jones

Casting:  Mark Wahlberg, Simu Liu, Juliet Rylance

Genre: Aventure, Drame, Famille

Sortie le: 23 mai 2024

Distribué par: Prime Video

BIEN

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