ASTEROID CITY (Critique)

Par Nicolas Bellet le mai 25, 2023 • ( Poster un commentaire )

SYNOPSIS : Asteroid City est une ville minuscule, en plein désert, dans le sud-ouest des États-Unis. Nous sommes en 1955. Le site est surtout célèbre pour son gigantesque cratère de météorite et son observatoire astronomique à proximité. Ce week-end, les militaires et les astronomes accueillent cinq enfants surdoués, distingués pour leurs créations scientifiques, afin qu’ils présentent leurs inventions. À quelques kilomètres de là, par-delà les collines, on aperçoit des champignons atomiques provoqués par des essais nucléaires.

Comment décrire le nouvel ovni (c’est les mot) de Wes Anderson ? Encore une fois, le réalisateur de Grand Budapest Hotel nous livre un film à nul autre semblable, visuellement maîtrisé de bout en bout et au casting cinq étoiles, impeccable autant dans le jeu que dans son adéquation à l’univers du réalisateur. Son style est particulier et il atteint sans doute son summum avec cet Asteroid City, fantaisie au charme indéniable. Chaque détail est visiblement pensé et soupesé et cela se sent. Le film étant à lui seul quasiment la quintessence de l’œuvre de Wes Anderson. On rigole beaucoup, on pense à plein de films et de réalisateurs aussi divers que Tati, Alfred Hitchcock, en passant par Tim Burton, Steven Spielberg ou même Lars Von Trier, c’est dire… Ultra référencé, Asteroid City est sans doute l’opus le plus accessible de l’œuvre de Wes Anderson qui à pu parfois, par le passé désarçonner par sa radicalité. Ici, on ne se prend pas au sérieux, même si on le fait très sérieusement. Sans doute un peu trop. Mais c’est très beau. La poésie de chaque plan, la simplicité apparente des dialogues et la folie lunaire des situations bercent le spectateur durant tout le film dont on ne dévoilera pas trop de détails, histoire de ne pas gâcher leur découverte sur grand écran. La folie des situations, leur incongruité, faisant pleinement partie du plaisir du film. Et il en a beaucoup.

Que dire en revanche des acteurs ? Outre Scarlet Johansson, qui surnage au dessus de la mêlée en actrice hichckockiene paumée dans le désert avec sa fille geek . Elle est parfaite de sensualité (plus oui moins ) refoulée et prouve, si on en doutait, sa grande maîtrise du timmig comique, impeccable. De l’ensemble du cast, il n’y a pas trop à dire, malheureusement. Certes, on est content de revoir Matt Dillon, on a du mal à reconnaitre Margot Robbie, le passage de Jeff Goldblum est limite un caméo (pas au point de celui de Damien Bonnard, mais presque), Jason Schwartzman est parfait tout comme Tom Hanks ….

Tous sont parfait, mais il manque un peu d’aspérité à cet ensemble. Comme sans doute au film d’ailleurs qui peut se résumer en une (très bonne) fantaisie auquel aurait manqué un peu de profondeur. La mise en abîme orchestrée par le personnage joué par Bryan Cranston aurait pu avoir ce rôle, mais au final, ses scènes sont un peu longuettes. Reste qu’Asteroid City est un bon divertissement, inventif et délirant et rien que pour cela, on ne boudera pas son plaisir. Louons par ailleurs, le travail admirable des sous titres qui on su à la fois rendre honneur au sens du cadrage de Wes Anderson et à l’écriture de ses dialogues et c’est assez rare pour être remarqué… Le souci du détail, on vous dit.