Critiques

B.R.I (Critique Saison 1) Une réussite indiscutable …

SYNOPSIS: À la BRI Versailles, unité historique spécialisée dans le grand banditisme, Saïd prend la tête d’une équipe constituée de jeunes flics d’élite : Badri, Vanessa, Julien et Socrate. Il devra trouver sa place au sein de son groupe, en imposant des méthodes bien différentes de celles de Patrick, l’ancien chef charismatique et respecté qui entretient des liens troubles avec le voyou Éric Perez, alors qu’une guerre des gangs risque d’embraser la capitale.

Depuis quelques années, la voix de Jérémie Guez insuffle dans le polar français un nouveau souffle énergique et moderne, passé d’abord par la littérature (son dernier livre en date Les âmes sous les néons, est un bon exemple de son style atypique et de sa rythmique) puis par le cinéma (Bluebird (2018), Sons of Philadelphia (2020), Kanun, la loi du sang (2022)). A la télévision, après avoir travaillé sur Une affaire française, la mini-série consacrée à l’affaire du petit Grégory, il débarque dans la case convoitée de la Création Originale Canal+ avec B.R.I, une série où il continue d’apposer son tempo entre plume d’auteur acérée et style visuel affirmé avec éclairs de violence sans concessions. Après s’être documenté sur l’évolution du grand banditisme durant ces 60 dernières années, Jérémie Guez avait « à cœur de montrer la rencontre– parfois conflictuelle – et la transmission entre une police française « d’hier » et la jeune classe, en me focalisant en particulier sur les brigades d’élite que sont les BRI. » Souhaitant repenser l’opposition entre les flics et les voyous en montrant que « les truands peuvent être les meilleurs alliés de la BRI et inversement », Il s’ingénie dans son récit (coécrit avec  Erwan Augoyard en collaboration avec Louis Lagayette et Jean-Baptiste Delafon) à dépeindre le conflit que ces relations créent au sein du groupe.

Pour réussir son pari, Jérémie Guez se devait d’abord  de trouver le bon équilibre avec les éléments qui composeraient le groupe sur lequel l’intrigue est centrée. Constituer un groupe dans lequel on puisse se reconnaitre, sans oublier d’y faire la place à la diversité mais sans empiler les clichés que l’on a trop souvent retrouvés dans ce style de série. C’est la réussite majeure de B.R.I, avoir su trouver le bon dosage, donner suffisamment de place à chacun pour qu’ils aient tous assez de matière à jouer et pour exister à l’écran tout en faisant en sorte que l’entité reste toujours cohérente. Entre comédiens confirmés et jeunes interprètes talentueux c’est un des plaisirs de la série que de les voir faire preuve d’un tel naturel et d’un réalisme criant grâce à des dialogues impeccables qui fonctionnent (à quelques rares exceptions près). De Sofian Khammes (Novembre) à Ophélie Bau (Mektoub my love) en passant par Théo Christine (Suprêmes), Rabah Nait Oufella (Arthur Rambo), Waël Sersoub (Kanun, la loi du sang)  ainsi que les vétérans Bruno Todeschini et Emmanuelle Devos, c’est vraiment le carton plein. Justesse, tension, charisme, ils sont tous parfaits de bout en bout. Du côté des antagonistes, on a plaisir à retrouver entre autres Vincent Elbaz ( bien qu’il se dote d’une manière de parler hachée et si peu naturelle qu’elle rend parfois certaines répliques difficilement compréhensibles et à la limite du ridicule), Nina Meurisse (qui a un vrai tempérament qu’elle laisse s’épanouir de plus en plus) ou Sami Outalbali (décidément à l’aise partout).

A cette distribution éclatante, s’ajoute la nervosité de la mise en scène de Jérémie Guez, la diversité des décors qu’offre l’Ile de France, l’intensité des scènes d’action et la percussion des fusillades (jusqu’à un climax qui rappelle toutes proportions gardées une scène centrale de Sicario). C’est rare dans la fiction française cette manière de filmer, percutante et intense, sans discontinuer, doublée d’une tension et d’une électricité qui innerve aussi bien les séquences d’action et de filatures que les scènes d’entrainement ou de bureau. On savait déjà que les promesses nées de ses précédents travaux faisaient de Jérémie Guez un outsider sérieux pour suivre le sillage d’un Olivier Marchal ou d’un Cédric Jimenez. Avec B.R.I dont la première saison est une réussite indiscutable, on sait désormais qu’il est à leur hauteur pour redonner au polar français ses lettres de noblesse.

Crédits: Canal+ / Cheyenne Fédération/ Umedia/ StudioCanal

 

 

1 réponse »

  1. Serie idiote mal jouée, une compilation d’acteurs respectant le wokisme proné par canal plus. Les personnages sont meme au dela de la caricature. Le seul intérêt de cette série c’est de voir comment est perçu cette unité par nos soit disants intellectuels, hé bien ce n’est pas brillant.

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