Critiques

CANIS FAMILIARIS (Critique Série Format court) Atypique et originale…

SYNOPSIS :Max, chef des chiens du quartier, a tout pour être heureux. Mais Max s’ennuie terriblement. Lorsqu’il s’interroge sur un hypothétique « autre chose », il met le doigt dans un engrenage de crise existentielle qui va mettre en péril l’équilibre de la petite meute du lotissement et la position favorable qu’il y occupe. 

Canis Familiaris est une série en format court (comptez une dizaine de minutes par épisode) pour le moins atypique et originale. Elle nous immerge dans la vie quotidienne d’une meute de chiens qui sont incarnés par…des acteurs déguisés en chiens. Des chiens qui parlent, qui marchent debout et qui ont des préoccupations existentielles bien à eux, le tout sous le poids d’une hiérarchie propre à la meute. Le curseur pointe sur Max (Tom Dingler), un labrador qui a tout, du moins en apparence, pour être épanoui et vivre heureux en se prélassant sans avoir à se soucier du lendemain : une famille et des  » amis  » qui lui obéissent au doigt et à l’œil, lui qui n’est nul autre que le chef des chiens du lotissement. Malgré cela Max n’est pas joyeux, il est même soucieux. Il cherche un sens à donner à sa vie répétitive, processée où les autres attendent trop de lui. Comment guider une meute lorsqu’on a perdu de vue le sens que cela avait et que l’on souhaite se concentrer sur soi-même ? En tant que chien, Max ne peut même pas aller voir un psychologue pour s’épancher : il se sent seul au milieu de son entourage. Bien décidé à sortir de cette torpeur, Max se retire de son rôle de chef. Son départ sonne le glas de l’équilibre de la meute et réorganise les places de chacun avec en tête un nouveau chef : Sultan (Vincent Deniard), un Terre-neuve au tempérament trouble. Au sein de la meute il faut aussi compter sur Chaussette (Bruno Sanches, un habitué des déguisements, lui qui a percé dans Catherine et Liliane) légèrement attaché à son confort, sur Fanny (Alice Moitié) une jeune dalmatienne, sur Rocky (Alexandre Steiger) le caniche fin stratège de la bande ainsi que sur Semoule (Guilaine Londez) la doyenne du groupe qui tire à sa façon les ficelles puisqu’elle tient éperdument aux traditions. Leur histoire va s’étendre sur six petits épisodes qui auront le mérite d’explorer le concept du show sans tourner autour du pot.



Canis Familiaris dispose de cet aspect singulier qui peut rendre un peu frileux mais donne en même temps envie de découvrir de quelle curiosité il retourne. La série part d’une idée de départ simple qui pourrait tout à fait s’avérer ridicule du fait d’un parti pris de départ pour le moins radical. Elle s’en sort pourtant plutôt bien : les costumes de chiens sont qualitatifs, le casting est impliqué tout en jouant le jeu à fond et le show porte son histoire (assez mince toutefois, il faut bien le reconnaître) jusqu’à un vrai point d’arrivée, offrant à l’ensemble un certain aboutissement. Elle n’est parfois pas sans rappeler le sympathique ouvrage La Ferme des animaux de notre cher George Orwell (dont une adaptation semble d’ailleurs être sur les rails menée tambour battant par Andy Serkis), via notamment le personnage de Sultan, en apparence benêt qui va pourtant très vite montrer de nouvelles facettes de sa personnalité qui vont se répercuter sur la vie des autres membres de la meute. Dommage d’ailleurs de ne pas avoir davantage approfondies les personnalités des différents chiens, une partie d’entre eux faisant surtout de la figuration.




Ce que nous avons préféré dans la série ce sont sûrement ses musiques : un certain Jim Grancamp est crédité à la composition et à l’interprétation de la musique originale de la série et on peut dire qu’il a fait du bon travail. Au-delà du fait que les thèmes musicaux soient souvent savoureux, ils habillent parfaitement l’univers un peu étrange de la série, enrobant suffisamment l’ensemble pour parachever sa transformation en fable à prendre au sérieux. On ressort du visionnage plutôt satisfaits dans la mesure où la série se suit bien et que le format court permet d’arriver rapidement au bout, mais on ne peut s’empêcher de penser qu’on n’y reviendra pas forcément et que l’aventure manque de densité malgré certes, nous l’imaginons, un petit budget et des soubresauts d’originalité (comme les séquences animées, d’ailleurs présentées encore une fois sur une superbe petite musique). La série semble donc être un programme à consommer en one shot.




Canis Familiaris, un titre mystérieux pour un concept mystérieux qui débarquera le 28 mars sur arte.tv mais également sur YouTube (sur la chaîne d’ARTE), Instagram (arte_asuivre) et fera même une incursion sur Tiktok (via la publication d’un filtre spécial Canis Familiaris). Bien qu’un poil (de chien) anecdotique, il est toujours amusant de découvrir de telles prises de risques et de les voir assumées jusqu’au bout. En tout cas nous chercherons les musiques du show qui elles nous sont bien restées en tête. N’hésitez donc pas à y jeter un œil.

Crédits : Arte

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s