Critiques

BESOIN D’AMOUR (Critique Saison 1) Une adorable surprise…

SYNOPSIS: Marco Delgado, acteur porno en fin de carrière, travaille comme videur dans un pub pour arrondir ses fins de mois. Mais depuis quelques temps, Marco est pris d’étranges malaises, il s’effondre, tombe inanimé comme foudroyé. Après avoir étudié son cerveau, on lui diagnostique un bien étrange et rare mal… Marco a besoin d’amour !

Peut-on vivre sans amour ? Chacun aura sûrement son avis sur la question et la façon de l’interpréter. C’est en tout cas le 11 mai que débarquera Besoin d’amour sur OCS pour répondre, de son point de vue, à cette question dimensionnante et disons-le tout de suite : c’est un bon cru ! Mieux équilibrée qu’une Aspergirl (également présentée au Festival Séries Mania), le show offre une galerie de personnages extrêmement attachants et une idée de départ intelligemment racontée. Marco (Fred Hazan) et Laura (Laëtitia Vercken) sont deux ex-acteurs pornos (et accessoirement colocataires) qui ont des vies un peu en zigzag. Si Laura s’est mise à la peinture et dispose d’un indéniable talent, Marco lui cherche tant bien que mal auprès de son agent (interprété par Gérard Jugnot) quelques petits rôles au sein d’un business qui a du mal à tourner. Et là c’est le drame, en plein tournage Marco perd connaissance. Le diagnostic est sans appel : Marco manque d’amour et il n’y a aucune autre solution (hormis manger temporairement des bonbons pour « faire croire à son cerveau qu’il est heureux ») pour aller mieux que d’en trouver. Marco se rend alors chez ses parents, avec qui il n’a plus trop de contacts, pour en dénicher : mauvaise nouvelle, son père est mort (son corps est d’ailleurs encore chaud) et sa mère a presque oublié son existence. Mais comment diable (et surtout où ?) Marco va-t-il trouver l’amour dont il a besoin alors qu’il n’a même pas les codes sociaux et sentimentaux nécessaires à sa réussite ?




Besoin d’amour a ce talent d’équilibriste de présenter un personnage foncièrement tendre, attachant et bienveillant au sein d’un univers qui alterne drame, comédie et romantisme. C’est amusant, c’est un peu triste mais c’est surtout addictif. Il faut préciser que Fred Hazan est certes acteur (excellent d’ailleurs) mais aussi créateur et réalisateur de la série. Rendons donc à César ce qui est à César : cette réussite c’est principalement à lui qu’on la doit. Néanmoins il faut reconnaître que Fred Hazan a su bien s’entourer tout en ayant eu le flair nécessaire pour distribuer intelligemment les rôles. En six épisodes, Besoin d’amour va ainsi confronter Marco a plusieurs autres personnages qui ne sont finalement pas mieux lotis que lui. Il y a bien sûr la ravissante Laura que nous évoquions plus haut (Laëtitia Vercken est parfaitement pétillante dans le rôle) mais l’univers de Marco ne se limite pas à elle. Tout d’abord on fait connaissance avec la rêche Mireille (brillante Clémentine Célarié), la mère de Marco ; pédopsychiatre incapable de démontrer un soupçon d’affection à son fils, elle semble si détachée qu’elle se pose elle-même la question de savoir si elle sera triste le jour où il arrivera quelque chose à Marco. On croise aussi Lilas (jouée par la géniale Anouk Villemin), mythomane compulsive, patiente de la mère de Marco, qui fait croire à ce dernier qu’elle est sa fille cachée avant de se raviser et d’avouer son mensonge mais d’intégrer malgré tout sa vie à part entière. Même si Lilas apparaît de prime abord perturbée, les gens semblent pouvoir compter sur elle. Marco est également difficilement dissociable de Peter Dargo (joué par un Gérard Jugnot heureusement assez peu présent en termes de minutes à l’écran, les autres personnages étant bien plus intéressants que Peter), son agent qui ne lui trouve que des opportunités sous-payées qui finissent le plus clair du temps par donner davantage le bourdon à Marco. D’autres personnages plus secondaires gravitent autour de lui tels que Tom (Maxence Danet-Fauvel) et Akoun (Tareek) mais nous vous laisserons les découvrir lors de votre visionnage. A noter également l’apparition de Camille Combal qui se met dans la peau d’un acteur moyen, collègue éphémère (heureusement pour eux) de fortune de Lilas et Marco, qui ne joue que dans des téléfilms et séries télévisées au rabais tout en ayant pourtant un égo surdimensionné et un débit de parole insupportable pour son entourage (à souligner la bonne prestation de Camille qu’on ne voit pas souvent jouer la comédie dans de tels programmes).





Au-delà de la caractérisation de ses personnages et du talent de leurs interprètes, Besoin d’amour est forte dans la façon dont elle tisse des liens entre eux. Le vecteur initial c’est bien sûr Marco, et comme dans organigramme il va être relié à chacune et chacun des proches évoqués plus haut. Nous prenons cette image car au final les personnages ont assez peu de relations les uns avec les autres, ils sont tous reliés à Marco et n’intéragissent que très peu en dehors de lui. La relation avec sa mère est ainsi extrêmement savoureuse, drôle et piquante, tandis que celle avec Lilas s’avère constructive, chaleureuse et amicale. Quant à son alchimie avec Laura elle est évidente et on comprend très bien pourquoi dès le début on a autant envie de voir Marco et Laura finir ensemble (même si Marco ne semble pas s’en rendre compte, à notre grand désarroi). Chaque épisode dure entre vingt et vingt-cinq minutes mais on ne les voit pas passer, happés que nous sommes par l’humour et la quête de Marco, qui redisons-le, est foutrement attachant avec sa candeur naturelle qui se retrouve souvent (et ça fait à chaque fois un pincement au cœur) au contact d’une méchanceté et d’une bêtise ambiantes.



Besoin d’amour est une adorable surprise, l’une des meilleures récentes nouveautés d’OCS, avec aux commandes un Fred Hazan qui sait tout à fait où il va. Difficile à l’issue de cette saison d’imaginer une suite, ni quelle forme ou enjeux elle présentera pour faire perdurer son idée de départ, mais nous serions aussi très heureux si le show en restait là. Nous sentons tout de même qu’il y a un potentiel à explorer avec ces personnages et cet univers. Nous vous encourageons vivement à regarder cette petite douceur qui mérite de la visibilité, car au même titre que les bonbons dégustés par Marco dans la série, ça nous a fait chaud au cœur d’entrer dans cet univers.

Crédits: OCS

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