ATTENTION SPOILERS :
Cet article révèle certains rebondissements de la saison 1 et nous vous conseillons sa lecture après visionnage
SYNOPSIS : Le juge Michael Desiato a tout risqué pour protéger son fils, mais cela n’a pas été suffisant. Emprisonné, brisé, le juge s’engage sur le long chemin du deuil. Il va aussi devoir emprunter celui de la rédemption. Pourra-t-il encore échapper à ses propres responsabilités ? Acceptera-t-il de payer le prix du rachat ? La mort d’Adam a provoqué un effet domino qui menace tout le monde, chacun sera confronté à ses ennemis et devra déterminer jusqu’où il est prêt à aller pour protéger ce qui compte le plus pour lui.
En 2021 nous avions chroniqué sept épisodes de la première saison de Your Honor. Cette fournée nous avait semblé bien tiède et pas à la hauteur du talent de Bryan Cranston bien connu pour certains rôles iconiques à la télévision (nous ne ferons pas l’affront de repréciser lesquels). Depuis nous avons regardé la suite (et fin) de la saison une et si nous devions mettre le papier initial à jour, nul doute que la note serait revue à la baisse. La première saison de Your Honor s’avérait à l’heure du bilan tout à fait catastrophique, poussive, verbeuse et composée de personnages tous plus insignifiants les uns que les autres. Aujourd’hui la seconde saison débarque sur Canal+ avec une question à la clé : cette série a-t-elle encore ne serait-ce qu’une raison d’exister ?
Dans la première saison Michael Desiato (Bryan Cranston) avait tout fait pour protéger son fils. Un adolescent d’ailleurs tout à fait détestable et insupportable. C’est simple nous n’avons jamais compris comment ses actes et son sort pouvaient être traités de façon aussi bancale tandis que ledit rejeton était pourtant le moteur initial de tout ce qui allait déferler. Pour rappel le fils de Michael Desiato avait écrasé en voiture…le fils d’un parrain de la pègre (décidément une histoire de fils) puis commis un délit de fuite. Au cours d’épisodes interminables Michael faisait tout son possible, y compris lors de procès, pour protéger son fils mais aussi d’autres personnes liées aux malfrats qui le faisaient chanter. Oui, les actes du fiston avaient nécessairement laissé un sacré faisceau d’indices à nettoyer, compromettant ainsi la réputation de Michael et mettant à rude épreuve son sens de la moralité. Au cours d’un final plutôt ridicule mais attendu (car il était temps que la saison se termine) le fils de Michael décédait dans les bras de son père après avoir été abattu d’une balle de revolver. La série aurait pu se clôturer là-dessus (cela aurait sûrement été pour le mieux) mais comme vous pouvez le constater une suite débarque bel et bien. Cette fois Michael est en prison où il se laisse plus ou moins mourir. Il ne s’alimente plus, et va même jusqu’à participer à une forme de rodéo où un taureau fonce sur des prisonniers au hasard (on ne sait pas d’où sort cette idée, si cela existe réellement dans la vraie vie ou non, mais elle a le mérite d’être rafraichissante). L’heure est donc désespérée et la déchéance de Michael totale. Une occasion de sortir va toutefois se présenter pour l’ancien juge. Une liberté relative qui le conduit surtout à être mené au doigt et à la baguette par une substitut du procureur fédéral, qui en faisant du chantage à Michael, compte bien démanteler tout un réseau criminel.
Le découpage de la saison est similaire à celui de la précédente, nous suivons donc plusieurs groupes de personnages du milieu de la pègre en train gérer leurs petites affaires, avec en parallèle la trame de Michael qui doit en plus se réintégrer au monde civil. N’ayons pas peur de le dire, le terreau est fertile pour laisser planer un sacré florilège de n’importe quoi en puissance. Entre des storylines qui sentent bon le réchauffé et nos chers membres de la pègre qui apprennent le retour de Michael, tout cela ressemble à de l’acharnement thérapeutique.
A l’instar de sa première saison, Your Honor deuxième fournée a néanmoins le talent d’arriver à nous faire croire (à tort ou à raison) que du bon ressortira de tout ça. Même si on sent gros comme une maison que l’essoufflement est juste au bout de la rue, on ne peut pas dire que les deux premiers épisodes soient ratés. Ils arrivent à semer la petite graine, vaguement fertile, de l’espoir fugace que le retour de Michael apportera son lot de surprises et de règlements de comptes. Est-ce qu’on a envie d’y croire ? Pas le moins du monde. Est-ce qu’il faut laisser une chance à cette saison 2 et oublier l’échec de la première ? Peut-être.
Reste que Your Honor donne cette impression d’être une série dénuée de toute patte scénaristique, juste là pour tuer le temps alors qu’elle a pourtant le cruel défaut de créer l’ennui autour d’elle. Difficile donc de vraiment comprendre ce qu’il y a à y chercher, hormis la promesse d’un suspense de haute volée et de pérégrinations haletantes qui finissent le plus clair du temps en idées exécutées de manière extrêmement farfelue. Il sera toujours temps de le constater ou non, chaque semaine sur Canal+.
Crédits: Canal+