SYNOPSIS: Peter Banning alias Peter Pan est devenu un brillant avocat d’affaires qui a tout oublie de ses merveilleuses aventures. Mais le terrible capitaine Crochet, lui, n’a pas oublie. Pour enfin, régler leur compte, il enlève une nuit Jack et Maggie, les enfants de Peter. C’est en compagnie de Tinkerbell que Peter s’envole a nouveau pour le pays de Nulle Part.
Même si ce n’est pas forcément le cas sur tous ses films, nous le savons depuis longtemps, Steven Spielberg a toujours eu, au fond de lui une âme d’enfant, ce n’est donc pas surprenant de le voir adapter l’histoire de Peter Pan sur grand écran. Tout le monde connait ce récit, notamment grâce au film d’animation Disney sorti en (1953), ce petit garçon vêtu de vert, volant dans le ciel, qui ne veut pas grandir et rester au pays imaginaire avec les enfants perdus, à se battre contre le capitaine Crochet. C’est donc avec une connaissance du héros et de cette histoire que tous les spectateurs s’avancent vers le 15ème long métrage de Steven Spielberg. Néanmoins, au risque d’offusquer les puristes le réalisateur américain décide d’adapter sa propre vision de Peter Pan, en faisant le choix audacieux de ne pas se focaliser sur l’histoire traditionnelle mais plutôt de faire grandir le héros. Cela étant en totale contradiction avec le personnage initial et les valeurs que celui-ci possède. On découvre alors Peter Banning, un adulte, marié et père de deux enfants, qui passe son temps entre son travail, et (de temps en temps) sa famille. Ses croyances et convictions ne sont plus trop tournées sur les histoires enfantines mais plutôt vers l’argent et l’investissement pour son travail et sa carrière. Il mène une vie qui lui semble correcte même si ce n’est pas l’avis de ses enfants qui se sentent délaissés. Sa femme décide de partir en vacances chez leurs grand-mère Wendy, c’est alors que tout va basculer pour Peter. Il est temps pour lui de se réveiller, ou plutôt de se rappeler.
En découvrant le pays imaginaire, Spielberg va alors faire ressortir l’âme d’enfant qui sommeille en chacun de nous. Qui n’a jamais rêver de vivre, ne serait-ce qu’un instant là-bas, un endroit tantôt féerique, tantôt parsemé de pirates, à faire tout ce que bon lui semble avec les enfants perdus. Il faudra attendre une bonne partie du film (peut-être un peu trop) pour que Peter retrouve ses souvenirs. C’est dans une scène pleine d’émotion et très émouvante qu’ils vont refaire surface, une grande sensibilité se dégageant alors de cette séquence. On découvre qu’il a abandonné le pays imaginaire et la jeunesse éternelle pour une vie moins aventureuse avec la petite-fille de Wendy Darling, Moira (Caroline Goodall). Une fois ses souvenirs revenus, il peut se lancer pour la énième fois à la poursuite de son ennemi juré, afin de tenter de récupérer ses enfants.
Le pari audacieux de Spielberg de faire de Peter un adulte, s’avère payant et surtout très intéressant, il décide d’apposer le thème de la famille, et des conflits qui vont avec, critiquant et comparant les gens qui travaillent trop en délaissant leur famille. La phrase que grand-mère Wendy dit à Peter « Tu es devenu un pirate » prend tout son sens, elle montre à quel point on évolue et comment on peut changer avec le temps, à quel point on peut devenir cupide, quitte à sacrifier sa propre famille. Elle rappelle à tous les parents qu’il ne faut jamais négliger ses enfants, au risque de les perdre. Mais également qu’il n’est jamais trop tard pour s’en rendre compte et modifier cela.
Du côté de la distribution, Steven Spielberg s’est entouré de grands noms du septième art. C’est toujours facile à dire après avoir visionné le film, mais qui d’autre que Robin Williams aurait pu incarner Peter Pan, tant celui-ci s’épanouit, livrant une prestation émouvante d’une justesse incroyable. Concernant la fée Clochette, on regrettera que Julia Roberts ne puisse pas exprimer un peu plus son talent. Ce qui n’est pas le cas de Dustin Hoffman qui prend un plaisir fou à incarner le célèbre capitaine Crochet, et cela se ressent, son duo avec Bob Hoskins fonctionnant à la perfection. Contrairement au dessin animé, ils mettent plus en avant leurs personnages respectifs, ils passent plus de temps devant la caméra, nous permettant d’apprendre à connaitre un peu mieux Crochet et Mouche. Spielberg nous offre une leçon de mise en scène, de direction artistique et d’acteurs, qui bifurquera ensuite vers un schéma plus spectaculaire. Pendant la première partie du film, on découvre une Maggie Smith bouleversante en Wendy. Elle porte les yeux sur ce senior orphelin cherchant désespérément ses billes, ainsi que sur son amour de jeunesse, cela nous permet de mesurer toute la déférence et l’amour que Spielberg porte à l’œuvre de J.M. Barrie. Avec en point d’orgue une des plus belles scènes de sa carrière lors du discours hommage de Peter à Wendy.Du grand Steven, même si celui-ci a déclaré à plusieurs reprises ne pas apprécier Hook, tout d’abord en 2011 où il déclare ne pas être fier des séquences au pays Imaginaire, regrettant la direction artistique de l’époque, ainsi que son imagination des décors. Il estime que la technologie de l’époque n’était pas suffisante. Puis, lors du Festival de Cannes 2016 : « Je ne suis pas fan de Hook, mais ce n’est pas le cas de mes enfants. Il y a toute une génération de jeunes gens qui apprécient vraiment le film à un degré qui dépasse ce que j’ai pu y mettre. » Comme cette génération nous apprécions le travail de celui-ci, qui plus est embelli par une bande originale magnifique, composée parJohn Williams. Tous ces ingrédients mis bout à bout, vous obtiendrez un film bourré d’humour et de magie qui nous offre un excellent divertissement familial. Malgré les 32 années écoulées, et quelques effet spéciaux démodés, le film nous procure toujours les mêmes émotions, bercées de magie et de rêve.
Titre original: HOOK
Réalisé par : Steven Spielberg
Casting: Robin Williams, Dustin Hoffman, Julia Roberts …
Genre: Aventure, Comédie, Famille, Fantastique
Sortie le: 1er Avril 1992
Distribué par : –
EXCELLENT
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 90