SYNOPSIS: Alors qu’ils veulent quitter la Belgique, Mehdi, Liana et Tony voient leurs projets perturbés par l’arrivée d’un nouvel ennemi, qui les force à s’allier à d’anciens rivaux.
Excellente surprise, la saison 1 de Braqueurs : la série, qui venait déjà après un film de bonne facture, nous avait donné un shoot d’adrénaline sur six épisodes qui montaient en tension crescendo et dont on sortait épuisé mais heureux du plaisir pris. Près d’un an et demi plus tard, voici que s’avance la saison 2 de la série avec toujours Julien Leclercq (L’assaut, La terre et le sang) derrière la caméra et Sami Bouajila (Rouge, Les miens…) devant. Est-ce que le résultat est à la hauteur de l’attente? Et bien, disons le tout net, oui. Si l’effet de surprise n’est plus là, il n’en demeure pas moins que ces six nouveaux épisodes sont construits d’une telle manière qu’on ne peut s’empêcher de les enchainer d’une manière addictive et compulsive, tant ils sont réussis et que l’action y est généreuse et maitrisée. Ce n’est pas si courant que cela dans la fiction française pour se féliciter quand les enjeux narratifs, aussi basiques soient-ils, sont respectés du début à la fin et que les séquences d’action s’enchainent sans temps mort avec un respect du genre qui se ressent à chaque détonation.
Il ne faut pas se leurrer, Braqueurs : la série ne plaira pas à tout le monde, mais si tant est que l’on ait une appétence pour ce type de fiction, l’efficacité qui prédomine à l’ensemble est indéniable. Les fusillades qui s’enchainent dans chaque épisode ne sont jamais gratuites et font avancer le récit pour conduire tour au bout d’un chemin semi-bouclé ou qui pourrait parfaitement donné lieu à une troisième saison avec le risque de tirer sur la corde jusqu’à ce qu’elle se rompe. Dans ces six nouveaux épisodes, on retrouve les personnages de la saison 1 (Mehdi, Liana, Tony, Saber...) nantis de nouveaux traumas qui vont passer la surmultipliée tout au long de la saison. Comme la saison précédente, le récit est à l’os et ne s’embarrasse pas de sous-intrigues sophistiquées pour justifier les actes des personnages. L’histoire est simple, basique, l’escalade de la vengeance et le grand banditisme sont en arrière plan tandis que l’humanité des personnages principaux apparait en relief et permet l’empathie du téléspectateur.
Comme dans le film et dans la saison 1, les fusillades sont shootées avec un réalisme impressionnant, tout est percutant et les séquences d’action lorgnent parfois du côté des super productions américaines à la John Wick mais sans jamais vouloir passer pour ce qu’elles ne sont pas. La violence est brute de décoffrage mais sans verser dans le gore ou le grand-guignol ce qui procure un côté immersif vraiment réussi. La forme n’est jamais laissée de côté et la photo toujours très soignée enrobe le tout de belle manière. A l’écriture des arches narratives, Julien Leclercq, Laurent Turner et Hamid Hlioua s’en sont donnés à cœur joie pour trouver de nouveaux obstacles à surmonter pour leurs héros bien aidés par les co-scénaristes Trân-Minh Nam, Dominique baumard, Eric Forestier et Matthieu Serveau. Si il manque peut-être de figures féminines pour œuvrer aux destinées des personnages, il n’empêche qu’à l’écran, elles sont plusieurs à démontrer une personnalité de premier ordre et des tempéraments impressionnants. Tracy Gotoas, notamment, dans la lignée de la saison 1? est formidable dans toutes les nuances qu’elle parvient à conférer à Liana. Lola Le Lann fait également preuve d’un charisme et d’une personnalité extrêmement forte. Elles n’attendent pas d’être secourues par de preux chevaliers mais foncent dans le tas avec une réjouissante autonomie. Autour d’elles, que ce soit Samuel Jouy qu’on aime toujours retrouver ou Salim Kechiouche, les hommes s’en tirent eux aussi avec brio. Mais c’est bien sûr Sami Bouajila qui continue d’être comme un poisson dans l’eau dans cette histoire. Sa force tranquille, sa rage, sa détermination et la puissance de sa présence donnent le tempo d’une série qui passe en un souffle. Certes un peu moins surprenante, Braqueurs : la série saison 2 n’en reste pas moins une puissante déflagration qui vous laisse KO debout.
Crédits: Netflix France