Critiques Cinéma

AMSTERDAM (Critique)

SYNOPSIS: L’histoire de trois amis proches qui se retrouvent au centre de l’une des intrigues parmi les plus secrètes et choquantes de l’histoire américaine. 

On n’avait pas vu David O. Russel à la réalisation depuis Joy en 2015, un biopic qui nous faisait découvrir l’histoire de Joy Mangano, inventrice du balai-serpillière Miracle Mop dans les années 1990, dans lequel on retrouvait au casting Jennifer Lawrence et Bradley Cooper, le duo qu’il avait déjà dirigé en 2012 dans le bouleversant Happiness Therapy. Dès le début de son nouveau film Amsterdam, le réalisateur des Rois du désert (1999) nous informe que « beaucoup de choses se sont réellement produites« , cette affirmation de « vérité » se lit également dans American Bluff (2013). Celui-ci était inspiré par le scandale Abscam, un événement de 1978 impliquant des politiciens américains corrompus et des escrocs enrôlés par le FBI. Le chapitre historique qu’Amsterdam emprunte n’est pas aussi connu, mais profondément plus dangereux, avec de possibles conséquences désastreuses parce qu’il s’agit d’un complot fasciste des années 1930 mené par de riches hommes d’affaires pour prendre le contrôle des États-Unis (ce fait historique est aussi connu sous le nom de Business Plot). Nous sommes en 1933 à New York (Harlem pour être précis), on fait la connaissance du docteur Burt Berendsen (Christian Bale) un médecin et vétéran de la première Guerre mondiale, arborant un œil de verre en raison d’une blessure sur le champ de bataille. À jamais marqué par son expérience (et traumatisme) au combat il soigne d’autres soldats blessés pour des maux physiques et un trouble de stress post-traumatique qui ne sera pas nommé avant des décennies. Il organise également un gala annuel pour célébrer ceux qui ont servi pendant cette guerre et tient à ce que le général, commandant son ancien régiment soit le représentant principal de cette année. Seulement, comme vient de l’informer son meilleur ami Harold Woodman (John David Washington), leur ancien chef vient de rentrer d’Europe… dans un cercueil. Burt va effectuer une autopsie secrète sur demande de sa fille (Taylor Swift) qui soupçonne un acte criminel. Ses soupçons vont se révéler exacts puisque le résultat affirmera qu’il a été empoisonné, cela ayant pour conséquence pour Burt de devoir faire équipe avec Harold pour découvrir la vérité. Avant de poursuivre son histoire, le film va emprunter le chemin du flashback en nous retraçant la rencontre de nos deux protagonistes ainsi que leurs parcours pendant la guerre.

On découvre un Burt plus jeune, plus innocent (avec ses deux yeux) rejoignant les troupes pour combattre, devant superviser une escouade qui a été accusée d’insubordination parce que leurs supérieurs ne voulaient pas qu’ils portent des uniformes américains en raison de leurs couleurs de peau. C’est là qu’il rencontre Harold, tous deux finissant en convalescence dans un hôpital français après avoir été blessés. Ils font la rencontre de Valérie Voze (Margot Robbie), une expatriée américaine qui parcoure l’Europe en quête d’aventure, infirmière et gardienne à temps partiel pour les mutilés, tout en fumant des pipes, buvant de la gnôle illicite et pratiquant l’art de retirer des éclats d’obus des corps des soldats. Les trois décident de prendre la direction d’Amsterdam, où ils vivent, rient et aiment en compagnie d’autres artistes. Pendant un certain temps, cette génération perdue à trois se fait un joli jardin d’Eden, puis Burt décide de rentrer chez lui aux États-Unis, le charme est alors rompu. Une douzaine d’années et beaucoup de drames personnels plus tard, nous sommes en 1933, et les trois se sont installés dans leurs vies respectives. De retour à notre autopsie initiale, les deux hommes vont être entraînés dans une intrigue qui les mènera plus loin que leurs plus folles espérances.

(L-R): Michael Shannon as Henry Norcross, Mike Myers as Paul Canterbury, Christian Bale as Burt Berendsen, Chris Rock as Milton King, and Robert De Niro as General Gil Dillenbeck in 20th Century Studios’ AMSTERDAM. Photo by Merie Weismiller Wallace; SMPSP. © 2022 20th Century Studios. All Rights Reserved.

 

On le sait, David O. Russell aime remplir ses castings de grands noms, celui-ci ne déroge pas à la règle, à commencer par un Christian Bale déjanté, amaigri, plein de cicatrices, obscurcie par une barbe velue et un œil de verre. Son binôme de guerre, ami et avocat, interprété par John David Washington compense les excentricités de son compère, dans un rôle plus sobre et sérieux. Le trio est complété par une Margot Robbie tantôt infirmière française, tantôt bohème américaine en passant par la mondaine new-yorkaise. La générosité du casting s’étend à l’ensemble de la distribution, du militaire patriotique Robert De Niro à Taylor Swift la jeune femme en deuil en passant par Alessandro Nivola et Matthias Schoenaerts, le bon et le méchant flic ou Michael Shannon et Mike Myers en espions excentriques, parfois ornithologues. Sans oublier le couple Anya Taylor-Joy / Rami Malek, dont la prestation un peu légère déçoit quelques peu. On regrettera également que le film n’offre pas plus de temps à Zoe Saldana mais avec un casting aussi impressionnant, il est difficile de combler tout le monde.

(L-R): Rami Malek, Anya Taylor-Joy, and Margot Robbie in 20th Century Studios’ AMSTERDAM. Photo courtesy of 20th Century Studios. © 2022 20th Century Studios. All Rights Reserved.

 

David O. Russel nous livre ici un long métrage tour à tour nerveux, comique, tragique avec une histoire où il est facile de s’enliser. Celle-ci donnant souvent l’impression d’être prévisible, on ne sait jamais si le film saura s’arrêter et aller dans une direction complètement différente afin de nous surprendre. Malheureusement Russell continue d’avancer mais l’élan ne se construit pas comme il se doit, et la grande révélation finale n’atteint pas les sommets espérés. Il a fait le choix de miser sur l’humour plutôt que la violence, et évite de montrer les horreurs de la guerre pour se concentrer plutôt sur la joie des personnages. Malgré des qualités indéniables, cela ne surprend pas étant donné le cadre, les personnages et la prémisse ainsi que les points importants qu’il soulève sur les blessures physiques et psychologiques, le désir d’utopies perdues et la montée du fascisme. Il en ressort un film un peu chaotique qui s’égare dans de multiples histoires sans véritables rebondissements, le réalisateur ayant du mal à lier le tout, donnant au film un goût d’inachevé.

Titre Original: AMSTERDAM

Réalisé par: David O Russell

Casting : Christian Bale, Margot Robbie, John David Washington …

Genre: Thriller, Drame, Policier

Sortie le: 02 Novembre 2022

Distribué par: The Walt Disney Company France

BIEN

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