Le Mirambelle est ce qu’on appelle une réserve intégrale, un vaste parc naturel qui sert d’espace laboratoire à des spécialistes qui analysent comment la nature vit et évolue sans l’homme. Cette réserve, interdite à l’homme, est, à la base, protégée naturellement, car difficile d’accès. Même Alex et Angelo ne sont jamais venus là. C’est pourtant au cœur de ce paradis protégé que l’on retrouve un matin, le corps du jeune gardien de la réserve, le crâne fracturé. Il vivait seul et isolé dans un petit refuge au bord d’un lac d’altitude de l’espace protégé. Anna, la créatrice de la réserve et quatre scientifiques en mission étaient les seules personnes censées se trouver dans cette immense zone coupée du monde extérieur… jusqu’à aujourd’hui.
La série nous a de longue date habitué à ses grands espaces. L’intrigue de cet épisode inédit se déroule au cœur du parc du Mirambelle, vaste réserve naturelle dédiée à la recherche et à la préservation de la biodiversité. Mais, même » à plus de cinq heures de marche de la première trace de civilisation », cette « distance » ne s’applique pas aux hélicos… ni au crime. A partir du moment où le corps du gardien de la réserve est retrouvé sans vie, Alex Hugo (Samuel Le Bihan) entame un slow whodunnit : un Cluedo à ciel ouvert, dans lequel les protagonistes semblent tous camper le coupable idéal. Loin de jouer la montre, Alex progresse à pas comptés, avec autant de patience que s’il guettait, à l’instar des scientifiques de la réserve, le passage des loups à la nuit tombée.
Pour les amoureux de la nature, cet épisode réalisé par Olivier Langlois (La fin des temps, Les racines du mal, Marche ou crève…) est un ravissement : close up sublimes de la faune si délicate des alpages, qu’il s’agisse d’espèces endémiques ou non de ce grand « laboratoire du vivant », dont l’observation quotidienne alerte sur l’état de santé de la planète. On savoure le chant des oiseaux, les sons de la nature, le passage gracieux d’un renard… et l’on se prend à jalouser cette poignée de privilégiés à résidence au paradis. Quel cadre de travail époustouflant ! Un petit bout d’Éden pour lequel s’étripent évidemment braconniers du coin – qui organisent à prix d’or des parties de chasse pour grosses fortunes en mal de sensations fortes – et protecteurs de la Nature – parfois dans le dur (toujours formidable Juliette Plumecocq-Mech) – pas toujours d’accord entre eux d’ailleurs. C’est le sempiternel bras de fer, dont le déséquilibre initie la folie. On n’en dira pas d’avantage sur le plot, pour ne pas vous gâcher la surprise;
Pourtant, bien malins ceux qui parviendront à démêler l’affaire avant Alex, Angelo (Lionnel Astier) et Tony (Fabien Baïardi) eux-mêmes, malgré le soutien de Renart (Mikaël Fitoussi) et Dorval (Maryline Canto). On pourra reprocher à cet épisode une certaine faiblesse narrative, un scénario pas aussi efficace qu’on pouvait s’y attendre (il est quand-même signé par Nicolas Tackian et Franck Thilliez). En-deçà du niveau atteint par les précédents épisodes du moins. Le décalage entre décor, rythme et intrigue est assez prégnant, mais passons : En terre sauvage préfère faire la part belle à son cadre exceptionnel, et à ses habitants non moins majestueux, que l’on a eu plaisir à observer avec un émerveillement de gosse. Jamais, pense-t-on, on ne se lassera d’aspirer à pleins poumons l’air pur de la montagne par écran interposé. Et si c’est Alex Hugo qui montre le chemin, alors… on suit, les yeux fermés ! Enfin, grands ouverts.
Crédits: France 3
Un pur délice pour les yeux et les oreilles, ne rêve t on pas de cette terre idéale ? pas pour tous malheureusement.
Bravo encore aux réalisateurs d’Alex Hugo qui ont su nous faire respirer l’air pur des montagnes.