Critiques

ALEX HUGO (Critique Épisode Mauvais sang) Juste et fort…

SYNOPSIS:  Ce matin-là aux abords de Lusagne, Alex Hugo retrouve, prostré dans une voiture rouillée, un jeune homme qui affirme se nommer Léo Melino. L’émotion est grande pour Angelo qui avait participé aux recherches lors de la disparition de Léo, sept ans plus tôt, à l’âge de 11 ans. Si le temps cicatrise souvent les plaies les plus douloureuses, ce n’est pas le cas pour Angelo qui regrette toujours d’avoir été contraint de clore le dossier, et encore moins pour Hélène Melino, sa mère qui n’a jamais admis ni supporté la perte de son fils malgré l’amour et le réconfort apportés par son mari, Maxime, et leur deuxième enfant Tristan. Si Angelo est prompt à se réjouir, Alex, lui trouve l’histoire un peu trop belle. Il est touché par la reconnexion immédiate de la mère et de son ainé, par l’accueil de la petite famille au fils retrouvé, mais reste perplexe devant le récit que le jeune homme fait de son enlèvement et de ses années d’absence. Nos deux policiers et les équipes de Marseille, entament vérifications et enquêtes ; ils ne sont pas au bout de leurs surprises…

Coscénariste de ce Mauvais sang, Muriel Aubin (on lui doit les épisodes Pour le meilleur et pour le pire, Le prix de la liberté et La voie de l’esprit), signe un épisode sensible, tendu comme un arc, à la narration impeccable. Et pas un moment la tension ne se relâche. On suit avec passion et anxiété les rebondissements de ce fait divers dont le dénouement prétendument heureux soulève de nombreuses interrogations dès le départ. On partage tour à tour le scepticisme du shérif Alex (Samuel Le Bihan), le malaise du jeune Léo (Antoine Gourlier), le soulagement de sa mère (Nade Dieu), la détresse de Renart (Mikaël Fitoussi), la bienveillance de Leblanc (Fabien Baïardi)… et l’on savoure encore un peu la présence rassérénante d’Angelo (Lionnel Astier).

Comme toujours, la beauté pure de la Nature côtoie la laideur, la vérité moche et sans fard des Hommes. Comme si le plus beau des écrins pouvait atténuer un peu l’incompréhension, les regrets, l’horreur… On le souligne à chaque fois, mais les prises de vues des massifs alpins sont toujours aussi éblouissantes, superbes parenthèses, ici, entre interrogatoires poussifs et descentes fébriles. Impossible de décrocher de l’intrigue qui fait tout pour nous aiguillonner puis nous perdre tour à tour, entre suppositions cauchemardesques et jeu de faux-semblants. Et si le suspense n’est pas à proprement parler au rendez-vous (on ne nous la fait pas à nous), les révélations font mouche, et le dénouement soulage.

Difficile d’en dire davantage sur l’histoire sans en dévoiler le cœur, qui mérité d’être découvert à vif. On salue les scénaristes pour avoir permis de transcrire tant de doutes, et cette ambiance de défiance mal dissimulée, à l’écran. Comme toujours, Alex Hugo flaire le malaise, débusque les vilains secrets, l’oreille tendue, patient et déterminé, discret et sûr. Samuel Le Bihan ne paraît pas le moins du monde lassé de son alter ego au cœur tendre : il y a longtemps que personnage et interprète se confondent.

Après l’impeccable La fille de l’hiver qui avait su nous tenir en haleine dans un huis clos à ciel ouvert, Mauvais sang poursuit sur une lancée narrative de haute volée, assortie d’une réalisation fluide, toujours intimiste, mais plus malicieuse que par le passé. Ancrée dans un décor à nul autre pareil, la série tutoie plus que jamais les sommets, et continue de frapper juste et fort : on adore.

Crédits: France 3

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