Critiques

THE STAIRCASE (Critique Mini-Série Épisodes 1×01 – 1×05) Très claire et limpide…

SYNOPSIS: La série retrace l’affaire de Michael Peterson, un auteur de romans policiers accusé d’avoir tué sa femme Kathleen ainsi que la longue bataille judiciaire de 16 ans qui a suivi. 

C’est l’histoire d’une famille bien sous tous rapports, reconstruite après des décès et des séparations, mais qui a toujours su rester unie malgré les difficultés. En 2001, cette union a brutalement pris fin lorsque Kathleen Peterson est retrouvée morte dans l’escalier de sa mÍaison. Le coupable désigné : son mari, Michael. Déjà traité dans la série documentaire Soupçons  de Jean-Xavier de Lestrade, le cas Peterson avait interpellé l’Amérique avec cette autopsie d’un couple en apparence parfait, pourtant rongé par de nombreux secrets. La mini-série The Staircase, créée et réalisée en grande partie par le cinéaste Antonio Campos, se veut être une adaptation de ce documentaire, comptant à son casting Colin Firth, Toni Collette ou encore Sophie Turner et Michael Stuhlbarg.

Jonglant entre différentes chronologies, la série dissèque sans fard ni compromis l’existence de Michael Peterson, un écrivain aux aspirations politiques avant que le drame n’ait lieu. Suivant les investigations de la police, son procès et les multiples rebondissements qui en sont sortis – liés notamment à la relation trouble entre l’une des documentaristes du documentaire de Lestrade et Peterson lui-même, la série arrive pour autant à rester très claire et limpide.

Prenant le parti d’une immersion quasi-documentaire sans fard, la série évite un maximum de sensationnalisme, préférant une distance bienvenue quitte à donner une impression très froide à l’ensemble. Les quelques immersions dans l’intimité des personnages paraissent alors d’autant plus illogiques que la plupart des scènes sont inventées pour l’occasion. Comme toujours avec le genre du true crime, difficile parfois de distinguer le vrai du faux malgré la nécessité de rendre l’histoire plus digeste pour la narration, ici coupée en 8 épisodes.

Pour autant, et malgré un début un peu laborieux, on se prend vite à hypothétiser sur les circonstances du décès de Kathleen. Parmi les bonnes idées de Campos, mettre en scène plusieurs reconstitutions du décès, de manière certes éprouvante. Cela permet de mieux comprendre comment la justice a rencontré d’énormes difficultés à juger Michael Peterson. Était-ce un faux pas brutal dans l’escalier qui a provoqué le décès, ou une dispute qui a mal tourné ? Et si la vérité était finalement un condensé de plusieurs hypothèses ? Face à cette famille qui se déchire, difficile de ne pas éprouver d’empathie pour la plupart des protagonistes, Kathleen en tête. La série reste un testament parfois trop en surface d’une victime qui ne méritait rien de tout ça y compris post-mortem. Entre la bisexualité assumée (ou non ?) de son mari, indéniable poids parfois injuste dans la balance du procès, les rebondissements improbables, il devient fascinant à croire que cette famille ait vécu autant de choses sans même que la fiction n’ait été obligée d’inventer quoi que ce soit.

La série loupe en revanche le coche en voulant commenter la dimension méta de la présence des caméras du documentaire Soupçons. Certaines scènes donnent l’impression qu’il faudrait que cela soit une série à part entière (ce qui est déjà ironiquement le cas !). On comprend la volonté de raccrocher les wagons, et c’est effectué de manière magistrale dans l’épisode 4 – le meilleur de la série, mais c’est au risque d’affecter le récit principal autour de la famille Peterson, qui se déchire en deux camps bien distincts au fur et à mesure des allégations.

Pour autant, l’objet qu’est The Staircase est suffisamment bien soigné, écrit et interprété pour que l’on finisse par se perdre, et céder à nos pulsions voyeuristes pour découvrir l’envers du décor de la famille Peterson. Bien aidée par une excellente distribution et une musique envoûtante, la série s’en tire donc avec une mention honorable malgré quelques choix contestables. Et surtout l’envie, si ce n’est pas déjà fait, de découvrir Soupçons.

Crédits: Canal+

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