SYNOPSIS : L’armée du Ruban Rouge avait été détruite par Son Goku, mais des individus ont décidé de la faire renaître. Ils ont ainsi créé les cyborgs ultimes, Gamma 1 et Gamma 2. Autoproclamés les « Super Héros », ils lancent une attaque contre Piccolo et Son Gohan. Quel est le but de cette nouvelle organisation du Ruban Rouge ? Face à ce danger qui se rapproche, il est temps pour les vrais héros de se réveiller !
Un peu plus de trois ans après le très sympathique Broly (personnage d’ailleurs agréablement présent dans ce nouveau film), voici que Dragon Ball Super revient sur grand écran. Tandis que depuis fort longtemps la franchise tombe qualitativement en désuétude via un mauvais animé (pour l’instant arrêté depuis quelques années) et un mauvais manga (aux dernières nouvelles en pause pour une courte durée, le temps de préparer le nouveau lot de fumisteries à venir pour bien poncer la licence qui a de toute façon vendu son âme au diable sans voyage retour), la découverte d’un nouveau film (étonnamment peu médiatisé) relève davantage de la curiosité que de l’entrain : difficile d’imaginer y découvrir un produit habité d’une âme. Nous demeurions toutefois suffisamment optimistes pour espérer ingurgiter un divertissement…déjà divertissant pour commencer, mais aussi meilleur que tous les terribles étrons que nous pouvons retrouver de temps à autre dans les salles, comme les pitoyables films de My Hero Academia devant lesquels nous avons souffert au cinéma, sans exception. A notre grand étonnement ce nouveau format long estampillé Dragon Ball passe plutôt bien, dès lors que l’on accepte qu’il s’agit d’un total micmac de tout et n’importe quoi (mais pas qu’en mal). On pourra aussi remercier le film d’avoir bricolé une histoire qui tienne plutôt la route (oui, on enfonce le clou : pas comme My Hero Academia, abstraction faite peut-être du dernier film en date qui était moins pire que les deux précédents, si on essaie de ne pas repenser au compte à rebours interminable qui nous avait bien pris pour des jambons).
Le présent long métrage avait par le passé beaucoup fait parler de lui à cause de son choix d’animation : tout en CGI il promettait un voyage potentiellement déstabilisant doublé d’un parti pris provocateur ou audacieux, au choix. Disons-le tout de suite, toute polémique est vaine : le film est très joli visuellement, fluide et agréable à suivre. Un bon point pour ce Dragon Ball Super. Mais au fait de quoi ça parle derrière ces belles images ? Un peu toujours des mêmes choses, ne nous le cachons pas. L’armée du Ruban Rouge (qui nous avait traumatisé du fait d’épisodes interminables et tous plus chiants les uns que les autres dans la série Dragon Ball) est de retour et compte bien à l’aide de Cyborgs (dont un qui a l’apparence de Cell puisque quitte à recycler autant le faire jusqu’au bout) combattre nos héros. Le prétexte est là pour faire cohabiter beaucoup de personnages qui viennent cocher les cases d’un vaste cahier des charges astucieusement agencé : du gracieux et gourmand Beerus (il ne sert ici à rien mais on adore le voir manger donc on n’ira pas reprocher sa présence à qui que ce soit) jusqu’au déchu Gohan (dans le cœur de beaucoup de fans en tout cas qui le voyaient initialement comme le vrai héro de l’œuvre) qui malgré sa puissance faramineuse bien cachée, a tout de même des problèmes de vue et se balade affublé de lunettes, en passant par un mini-scientifique créateurs de cyborgs obsédé par les super-héros (mais peut-être pas autant qu’une Bulma obsédée de façon malsaine par la chirurgie esthétique…gêne) ou par l’adorable Pan (fille de Gohan, hilarante et presque aussi adorable que la petite Anya dans Spy × Family)…il y a du monde au balcon (non nous ne parlons pas des attributs de Bulma).
L’histoire est simple : nos héros vont combattre des cyborgs embrigadés par l’armée du Ruban Rouge, qui se prennent pour des super-héros et pensent faire le bien en se confrontant à nos (vrais) héros. Le film se devait vraisemblablement d’être l’occasion rêvée pour remettre Gohan au premier plan et lui redonner ses lettres de noblesse. A ce niveau c’est assez mitigé : très effacé du film, Gohan ne viendra exploser du cyborg de façon totalement cheatée que dans la dernière partie. Piccolo (lui aussi totalement dopé aux stéroïdes via une nouvelle forme), son adorable élève Pan (oui on l’a déjà dit mais ils ont bien réussi leur coup avec elle il faut le reconnaître) et toute la galerie de personnages primaires et secondaires volent largement la vedette à Gohan durant les trois-quarts du film, malgré l’emballement de la salle lorsque des soubresauts de bravoure se produisent. Ajoutons à l’équation quelques beaux morceaux musicaux ainsi qu’un final intense et bad ass et vous obtiendrez un pur délire aussi racoleur que généreux, qui s’affranchit bien évidemment de toute explication encombrante quant à la puissance de tel ou tel péquin (de toute façon ça a toujours été un vrai bazar et ce depuis la nuit des temps de Dragon Ball Z, donc un peu plus, un peu moins…). On se retrouve ainsi happé dans une histoire tout ce qu’il y a de plus anecdotique, à assister à tout un tas de morceaux de bravoure comme toujours trop premier degré (mais qui évitent fort heureusement le ridicule) malgré quelques enjeux pour les crédibiliser (notamment « l’enlèvement » de Pan pour faire sortir Gohan de sa cachette et le forcer à se battre). Assaisonnons le tout de « cadeau bonus » de Shenron, du mini-scientifique obsédé par le lait et les gâteaux (sorte de L du très très pauvre), d’un Krilin qui fait toujours autant pitié (y compris aux yeux des autres personnages, le voir se faire clasher est toujours aussi réjouissant) et d’un peu d’humour bien placé, et le divertissement est bel et bien au rendez-vous.
Dragon Ball Super : Super Hero n’est donc pas la catastrophe annoncée. A ce stade d’épuisement de la licence nous avons de toute manière largement revu toute exigence à la baisse pour ne profiter que de ce qu’il y a de bon à prendre. Plus équilibré qu’il en l’air malgré une large récupération d’éléments ramassés ici et là dans une brocante, et grâce à un dernier acte savoureux et puissant, le contrat est finalement rempli. Et puis ça fait du bien de temps en temps de ne pas (trop) avoir Goku dans les pattes.
A noter : il y a une scène post-générique, alors ne soyez pas trop pressés de sortir de la salle.
Titre Original: DRAGON BALL SUPER : SUPER HERO
Réalisé par: Tetsuro Kodama
Casting : Patrick Borg, Masako Nozawa, Mark Lesser …
Genre: Animation, Arts Martiaux, Action, Fantastique
Sortie le: 05 Octobre 2022
Distribué par: Sony Pictures Releasing France
BIEN
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 2020