SYNOPSIS: Entre honnête mère de famille et maquerelle, il n’y a qu’un pas, incessamment franchi par une quadragénaire russe épuisée.
Ce vendredi nous arrive tout droit de Russie l’intégralité de An Ordinary Woman. Composée de deux saisons, la série aura pris son temps avant de débarquer chez nous puisque la seconde fournée date déjà de 2020. A l’instar d’une Weeds, d’une Breaking Bad ou même d’une Family Business, et comme son titre le laisse largement suggérer, An Ordinary Woman nous emmène sur les traces d’une femme à la vie en apparence tout à fait banale, qui évolue contre toute attente dans un milieu tout à fait illégal. Rares sont les séries russes à faire l’objet de chroniques entre ces lignes, c’est donc tout naturellement que nous nous sommes agréablement portés volontaires au jeu du visionnage.
La femme préalablement évoquée c’est Marina (jouée par Anna Mihalkova). Enceinte jusqu’aux dents d’un bébé qui risque de mourir ou de finir avec de terribles séquelles, trompée sans vergogne par son mari qui lui préfère une (beaucoup) plus jeune femme, critiquée par sa belle-mère qui ne peut s’empêcher de mettre son nez partout, et malmenée par les bêtises et caprices de ses deux filles, Marina doit néanmoins gérer en parallèle de sa vie « respectable » un business de prostitution en bonne mère maquerelle qu’elle est. Le côté « extraordinaire » des aventures d’un personnage insoupçonnable renforce souvent la singularité de ses péripéties et la série n’échappe pas à la règle en jouant le jeu à fond. Le premier épisode pose d’ailleurs bien le ton de la série : malgré l’avalanche de problèmes qui s’abat sur sa protagoniste, l’entièreté du récit raisonne de façon légère. Tantôt comique, tantôt plus dramatique, An Ordinary Woman ne lâche quasiment jamais cette légèreté qui lui confère presque un côté feel good. Vous l’aurez compris, nous sommes loin en termes d’ambiance d’une Matrioshki : Le Trafic de la honte.
Le dynamisme du show et l’enchaînement des problèmes sont aussi l’un des gros points forts du récit : c’est bien simple, on ne s’ennuie jamais. A chaque fois qu’une tuile est en cours de résolution, la série prépare déjà le terrain à la survenance d’un nouveau pépin. Le plus amusant n’est d’ailleurs pas toujours la survenance du problème en lui-même mais bel et bien de voir comment Marina va, seule ou accompagnée, l’éradiquer, quitte à justement créer de nouveaux risques au passage. Qu’il s’agisse de se débarrasser d’un corps, d’effacer des traces de vidéo surveillance ou de recruter du nouveau gibier destiné à une clientèle parfois difficile, Marina ne se laisse jamais abattre. Il est d’ailleurs amusant de la voir totalement déconnectée des considérations de sa vie personnelle (comme le fait qu’elle soit enceinte d’un bébé qui risque de mettre la clé sous la porte), y compris les plus dures, tant elle se retrouve embarquée dans le rythme des résolutions de problèmes impromptus.
Les personnages qui gravitent autour de Marina sont pour beaucoup des archétypes qui remplissent bien leur fonction : le mari qui n’a aucune autorité sur sa mère mais qui trompe sa femme enceinte, la jeune vierge recrutée (en colocation avec une autre employée plus expérimentée de Marina) qui se retrouve au milieu d’un sacré guêpier, une ancienne prostituée (superbe et amusante Galia) placée par Marina dans un hôtel pour l’aider à faire fleurir son business avec le plus de discrétion possible etc. Chaque pion est à sa place, fonctionnel certes, mais aussi attachant. Bien que les états d’âmes des personnages ne soient, à ce stade de la série, que survolés, cela n’en est absolument pas préjudiciable dans la mesure où nous sentons qu’il y aura un temps pour eux plus tard.
C’est d’ailleurs aussi en cela que le show est intriguant : « rassurant « et « léger » dans sa façon de présenter les personnages, la trajectoire de chacun nous est totalement inconnue. Difficile de savoir si Marina réussira à garder son business secret, comment réagira telle ou telle personne si ce n’est pas le cas, et surtout qui restera en vie au milieu de tout ce foutoir. Car même si Marina règle les problèmes les uns après les autres, l’étau ne cesse de se resserrer sur elle sans qu’elle n’en ait forcément conscience, bercée par une certaine insouciance et une apparente lassitude, mêlées à un évident instinct de survie saupoudré de débrouillardise (il suffit de voir comment elle procède pour se débarrasser d’un corps ou pour recruter une nouvelle prostituée tout en achetant un gâteau d’anniversaire, pour constater que quelque chose cloche et qu’elle ne se préserve pas assez malgré son sang-froid).
An Ordinary Woman est donc une excellente surprise : le début de saison est efficace, bien ficelé et nous a donné envie de découvrir l’intégralité de la série, disponible dès à présent sur arte.tv Nous ne manquerons d’ailleurs pas de visionner la suite de ce qui semble être une excellente série russe. Peut-être reviendrons-nous vous dire ce que nous en avons pensé sur la longueur ? En tout cas la série sera disponible pendant 8 mois : cela peut paraître long mais le temps passe vite, alors foncez.
Crédits: Arte.TV
Bonjour,
j’ai découvert cette série il y a peu et je suis déjà accroc: pépins en cascade pour Marina, misères de la société russe avec de la corruption partout, le charme de Galia, la part belle faite aux femmes qui occupent une grande partie du scénario, bref on ne s’ennuie pas une seconde.
J’attaque la saison 2.
Michel
Top!!!!
Série top! Actrice
exceptionnelle!