SYNOPSIS: La quête d’une femme pour se reconstruire après une tentative de suicide, et sa lutte pour se souvenir – et comprendre – tout ce qui l’a mené à sauter…
Après avoir produit The Morning Show, la société de production Hello Sunshine, fondée par l’actrice Reese Witherspoon, continue son partenariat avec Apple TV+ pour la création de séries conçues et portées en majorité par des femmes, souvent sous-représentées à ces postes-clés. Voici donc venu Surface, un polar estival où l’on suit Sophie, une femme amnésique depuis sa noyade apparemment accidentelle, et qui va peu à peu remettre sa vie et son passé en question. Au casting : Gugu Mbatha-Raw, que l’on avait déjà vue sur Apple TV+ dans The Morning Show justement, ainsi que Stephan James, Ari Graynor et Oliver Jackson-Cohen.
Avec sa narration fragmentée, ses paysages froids de San Francisco et ses personnages chacun ayant une double-vie, Surface ne promet pas exactement une quelconque originalité. Et malheureusement, l’impression se confirme après plus de la moitié de la saison 1. L’écriture de la série semble cocher toutes les cases, oserait-on dire “algorithmiques” des séries de plateformes actuelles, un comble pour une plateforme dont on vous chante très souvent les louanges – et à raison, pour l’originalité et la qualité quasi-parfaite de ses productions sérielles.
Mais ici, on avance en terrain connu : le triangle amoureux, l’environnement extrêmement aisé, la meilleure amie trop gentille pour ne rien cacher, le mari rapidement suspect – avoir casté un acteur comme Oliver Jackson-Cohen, déjà méchant dans The Invisible Man et The Haunting of Hill House, n’aide pas forcément à apaiser nos doutes. Surtout, le plus triste est que la série manque d’âme, n’offre aucune prise pour s’attacher à ces personnages pourtant pleins de fêlures – son actrice principale elle-même, traverse les épisodes comme un fantôme sans intérêt ni consistance. Le comble étant peut-être Stephan James, en alternative sentimentale pour Sophie mais qui ne dégage absolument rien, à mille lieux de sa performance nuancée dans Si Beale Street Pouvait Parler.
La quête de perfection de la série – visuellement, dans sa tonne de plans où trônent des miroirs, et autres surfaces (on n’a pas fait exprès, promis) réfléchissantes, dans sa musique fadé signée du pourtant talentueux Olafur Arnalds, et même dans ses costumes, ses décors, achève de nous retirer le peu d’intérêt que comporte la série, en dépit de quelques cliffhangers qui donnent envie d’avancer. “Je devrais peut-être me lâcher”, soupire Sophie dans l’épisode 5. Elle qui est agacée par sa vie sans aspérités, sans défauts, veut enfin faire bouger les choses, provoquer un peu de chaos. Mais le temps qu’elle prenne cette décision, Surface a déjà coulé à pic, tombant malheureusement sans difficulté, dans le flop des productions actuelles d’Apple TV+. Une saison 2 est envisagée pour la série par ses créatrices, mais on a déjà peine à voir comment étirer davantage ce récit étiré à l’infini qui aurait simplement dû être un film.
Crédits: AppleTV+