SYNOPSIS: Durant la Seconde Guerre mondiale, Wladyslaw Szpilman, un célèbre pianiste juif polonais, échappe à la déportation mais se retrouve parqué dans le ghetto de Varsovie dont il partage les souffrances, les humiliations et les luttes héroïques. Il parvient à s’en échapper et se réfugie dans les ruines de la capitale. Un officier allemand, qui apprécie sa musique, l’aide et lui permet de survivre. Né en Pologne en 1911, Wladyslaw Szpilman devient un pianiste et compositeur célèbre. Il est engagé en 1935 par la radio d’Etat polonaise mais est victime comme les autres Juifs de Pologne de l’antisémitisme nazi à partir de l’invasion nazie en septembre 1939. Il échappe à la mort grâce à l’aide d’un officier allemand. En 1946, le pianiste virtuose publie ses mémoires sous le titre Mort de la ville.


Adapté de ce texte autobiographique, le scénario de Ronald Harwood prend toutefois certaines libertés avec le récit de Szpilman, mais celles-ci semblent nécessaires et justifiées par les exigences de la narration du film. Le réalisateur Roman Polanski qui a toujours été fasciné par ce qui arrive aux gens dit « ordinaires » comme le personnage de Jack Nicholson dans Chinatown (1974) ou celui de Mia Farrow dans Rosemary’s baby (1968), apprécie de nous montrer ses acteurs/actrices épluchant leur vanité jusqu’à montrer un visage contraint par les horreurs de l’humanité. Le pianiste Szpilman, est brillamment interprété par Adrien Brody, que l’on retrouve plus décharné et démuni que dans Bread And Roses (Ken Loach en 2000). Sa transformation d’un pianiste suave à un homme désespéré dans un état squelettique luttant pour sa survie est tout simplement exceptionnelle. La performance de Thomas Kretschmann dans le rôle de l’officier allemand mélomane (Wilm Hosenfeld) est tout aussi réussie. Roman Polanski présente l’histoire de Szpilman avec cynisme et compassion, le tout sur fond d’humour sombre avec une objectivité impitoyable. Le fait d’avoir vécu une histoire similaire l’a surement inspiré, lui-même s’etant échappé du ghetto de Cracovie en 1943 à la mort de sa mère.
Comme beaucoup de films retraçant une partie de l’Holocauste, on y découvre toute la violence de la seconde guerre mondiale, même si ici, contrairement à beaucoup de film, toute la détresse d’un peuple passe au travers des yeux d’un seul homme, visible notamment à travers les expressions de Szpilman. Ici il n’est pas question de suivre le quotidien d’un combattant ou un héros mais d’un survivant tentant de faire face aux horreurs de l’Holocauste, qui serait mort comme beaucoup d’autres sans un coup de pouce du destin, la chance de tomber sur un officier allemand faisant preuve de compassion. Le film sera un succès critique et obtient les récompenses les plus prestigieuses, la Palme d’or à Cannes en 2002, un Goya, sept César et trois Oscars. Le pianiste nous montre la nature transcendante et unificatrice de la musique et de l’art. Mais les blessures aussi profondes guérissent rarement, les conséquences restent toujours aussi effrayantes. Ce film reste l’une des meilleures œuvres de Polanski tout en étant aussi la plus touchante.
Titre Original: THE PIANIST
Réalisé par: Roman Polanski
Casting: Adrien Brody, Thomas Kretschmann, Emilia Fox
Genre: Drame, Historique
Sortie le: 25 septembre 2002
Distribué par : Bac Films
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Catégories :Critiques Cinéma, Les années 2000