Critiques Cinéma

LE PIANISTE (Critique)

SYNOPSIS: Durant la Seconde Guerre mondiale, Wladyslaw Szpilman, un célèbre pianiste juif polonais, échappe à la déportation mais se retrouve parqué dans le ghetto de Varsovie dont il partage les souffrances, les humiliations et les luttes héroïques. Il parvient à s’en échapper et se réfugie dans les ruines de la capitale. Un officier allemand, qui apprécie sa musique, l’aide et lui permet de survivre. Né en Pologne en 1911, Wladyslaw Szpilman devient un pianiste et compositeur célèbre. Il est engagé en 1935 par la radio d’Etat polonaise mais est victime comme les autres Juifs de Pologne de l’antisémitisme nazi à partir de l’invasion nazie en septembre 1939. Il échappe à la mort grâce à l’aide d’un officier allemand. En 1946, le pianiste virtuose publie ses mémoires sous le titre Mort de la ville.

1942, la seconde guerre mondiale fait rage, les nazis s’emparent progressivement des villes et régions d’Europe, tout en supprimant les droits des juifs. C’est dans le Ghetto de Varsovie, le plus grand en Europe à cette période, que nous découvrons Wladyslaw Szpilman, une célébrité de la radio polonaise, un pianiste de renom. Alors qu’il va être déporté vers le camp d’extermination de Treblinka avec sa famille, Wladyslawparvient à s’échapper de justesse du ghetto. Il est caché par des résistants polonais qui lui apportent régulièrement de quoi survivre. Le ghetto étant devenu une véritable zone de combat, il va se cacher tant bien que mal. Passant de maison en maison, son état va se dégrader, malade et terrifié il va finir par se cacher dans un petit grenier. Il sera découvert par un officier allemand, Wilm Hosenfeld, qui va prendre soin de lui. Jusqu’à la fin des combats et l’arrivé des troupes soviétique, il va lui procurer de la nourriture secrètement tous les jours.
 
 
Basé sur les mémoires de Wladyslaw Szpilman, Le pianiste (titre de son autobiographie) est écrit immédiatement après la guerre. On sent que l’auteur n’a pas encore apprivoisé toutes ses émotions, le roman étant assez distant et froid. Les mémoires seront  par ailleurs censurées par le gouvernement polonais peu de temps après leur publication originale en 1946, trouvant inconcevable de désigner un officier allemand comme sauveur et impensable également de présenter des Polonais comme collaborateurs dans l’extermination des Juifs. Son fils, réussira à le faire publier à nouveau en 1998. Après la guerre, on apprend que Szpilman est resté à Varsovie et a travaillé toute sa vie comme pianiste. Il est décédé dans cette même ville, le 6 juillet 2000.
 
 

Adapté de ce texte autobiographique, le scénario de Ronald Harwood prend toutefois certaines libertés avec le récit de Szpilman, mais celles-ci semblent nécessaires et justifiées par les exigences de la narration du film. Le réalisateur Roman Polanski qui a toujours été fasciné par ce qui arrive aux gens dit « ordinaires  » comme le personnage de Jack Nicholson dans Chinatown (1974) ou celui de Mia Farrow dans Rosemary’s baby (1968), apprécie de nous montrer ses acteurs/actrices épluchant leur vanité jusqu’à montrer un visage contraint par les horreurs de l’humanité. Le pianiste Szpilman, est brillamment interprété par Adrien Brody, que l’on retrouve plus décharné et démuni que dans Bread And Roses (Ken Loach en 2000). Sa transformation d’un pianiste suave à un homme désespéré dans un état squelettique luttant pour sa survie est tout simplement exceptionnelle. La performance de Thomas Kretschmann dans le rôle de l’officier allemand mélomane (Wilm Hosenfeld) est tout aussi réussie. Roman Polanski présente l’histoire de Szpilman avec cynisme et compassion, le tout sur fond d’humour sombre avec une objectivité impitoyable. Le fait d’avoir vécu une histoire similaire l’a surement inspiré, lui-même s’etant échappé du ghetto de Cracovie en 1943 à la mort de sa mère.

Comme beaucoup de films retraçant une partie de l’Holocauste, on y découvre toute la violence de la seconde guerre mondiale, même si ici, contrairement à beaucoup de film, toute la détresse d’un peuple passe au travers des yeux d’un seul homme, visible notamment à travers les expressions de Szpilman. Ici il n’est pas question de suivre le quotidien d’un combattant ou un héros mais d’un survivant tentant de faire face aux horreurs de l’Holocauste, qui serait mort comme beaucoup d’autres sans un coup de pouce du destin, la chance de tomber sur un officier allemand faisant preuve de compassion. Le film sera un succès critique et obtient les récompenses les plus prestigieuses, la Palme d’or à Cannes en 2002, un Goya, sept César et trois Oscars. Le pianiste nous montre la nature transcendante et unificatrice de la musique et de l’art. Mais les blessures aussi profondes guérissent rarement, les conséquences restent toujours aussi effrayantes. Ce film reste l’une des meilleures œuvres de Polanski tout en étant aussi la plus touchante.

Titre Original: THE PIANIST

Réalisé par: Roman Polanski

Casting: Adrien Brody, Thomas Kretschmann, Emilia Fox

Genre: Drame, Historique

Sortie le: 25 septembre 2002

Distribué par : Bac Films

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