SYNOPSIS: Un tueur à gages découvre qu’il est devenu une cible après avoir refusé de terminer un travail pour une organisation criminelle dangereuse.
Il y a 14 ans, le réalisateur Pierre Morel redéfinissait la place de Liam Neeson au cinéma avec Taken. Celui qui jouait avec énormément de sensibilité dans La liste de Schindler renaissait alors comme un symbole de vengeance, en ancien agent de la CIA surentrainé au combat. Le film qui a connu un véritable succès commercial et critique va alors ouvrir la porte a beaucoup de réalisateurs. Ils sont nombreux à surfer sur le succès de celui-ci, entrainant Liam Neeson, film après film, année après année dans des rôles proches voire identiques incarnant quasi systématiquement des hommes qui avancent à la poursuite de vengeance ou de justice. Au travers de ses nombreux films, l’acteur a fini par perdre sa fille (Taken), son ex-femme (Taken 2), son fils (Sang froid), et même son emploi (The Passenger), autant dire que la recette réussie par Taken perd au fils du temps de sa saveur et semble s’essouffler. Memory le dernier de ces films en date, est un remake du film belge de Erik Van Looy, La mémoire d’un tueur (2005). Petite révolution pour son nouveau film, il ne sera pas question ici de sauver sa famille, cette fois l’acteur passe du côté ‘obscur’ en incarnant Alex Lewis, un assassin de renommée internationale qui se charge d’éliminer les pires personnes au monde. Très adroit et en grande forme malgré ses 70 ans, il arrive à bout de tous les délinquants et criminels, même ceux qui ont la moitié de son âge, voire moins… Arrive alors le moment où tout bascule, celui où on lui demande de tuer un enfant, une chose impossible pour tout « héros » qui se respecte. Refusant de remplir sa mission, il scelle définitivement son sort, en mettant tous les tueurs à gages à ses trousses. Démarre alors une course contre la montre, mais pas forcément celle à laquelle on pense car en effet Alex est atteint de la maladie d’Alzheimer, celle-ci gagnant du terrain jour après jour. Il va alors se lancer dans un grand nettoyage, cherchant à réaliser ce que les forces de l’ordre ne peuvent pas faire, éliminer les plus grands criminels. Un baroud d’honneur sous forme de rédemption pour ce tueur à gages.
Un thriller s’appuyant sur les troubles de la mémoire ce n’est pas commun, on ne peut donc s’empêcher de penser à l’excellent Memento de Christopher Nolan, qui nous racontait la vie d’un homme souffrant d’une amnésie antérograde à la suite d’un traumatisme crânien. Le souvenir de ce film est encore plus marqué lorsqu’on découvre que l’agent du FBI qui mène l’enquête est interprété en personne par Guy Pearce, héros de ce long métrage. Très convaincant en agent fatigué, il est autant un personnage secondaire, qu’une seconde tête d’affiche, l’acteur passant autant de temps devant la caméra que Liam Neeson. Ce dernier, dont le personnage est parfois (trop) souvent délaissé avec sa maladie, on regrettera que les aspects de celle-ci ne soient pas plus développés.
Côté réalisation, qui de mieux pour reprendre les rênes et insuffler une nouvelle énergie à un rôle et un scénario essoufflé, que Martin Campbell. Lui qui a relancé par deux fois la saga James Bond avec Goldeneye et Casino Royale, lui qui nous a habitué a livrer de manière fiable des séquences d’actions passionnantes dans des films alliant l’extraordinaire et le spectaculaire : Casino Royale (2006), The Foreigner (2017) et The Protégé (2021). On reconnait sa patte avec une réalisation très musclée et énergique, mais malheureusement, les scènes d’actions livrées ici sonnent comme une œuvre moindre dans sa filmographie.
Le scénario de Dario Scardapane nous laisse penser de prime abord qu’il est capable de renverser la formule initiale, mais étonnamment le handicap d’Alex est sous-utilisé, voir inexistant, sauf sur la partie finale du film. Memory se concentre très tôt sur l’agent Serra, laissant Alex languir dans l’ombre. Même la promesse initiale d’un film d’action avec Liam Neeson n’y est pas réellement, fini les scènes de combats, il passe plus de temps à menacer ses adversaires qu’à commettre des actes de violences. L’enquête policière voulant combler cela n’est pas non plus à la hauteur. Memory aura au moins le mérite d’essayer de faire un film un peu plus sérieux qu’à l’habitude. Malgré cela, Memory peine à convaincre, le frisson n’y est plus, l’intensité est partie. Serait-il temps de redonner des rôles plus sérieux ou dramatiques à Liam Neeson ?
Titre Original: MEMORY
Réalisé par: Martin Campbell
Casting : Liam Neeson, Guy Pearce, Taj Atwal…
Genre: Action, Thriller
Sortie le: 29 Juillet 2022
Distribué par: Amazon Prime Video France
MOYEN
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 2020