ATTENTION SPOILERS :
Cet article révèle certains rebondissements et nous vous conseillons sa lecture après le visionnage de la série
SYNOPSIS: Selon Wikipédia, en moyenne 18 millions d’êtres humains partagent le même jour d’anniversaire à travers le monde. Mais il existe une famille, dispatchée entre New York et Los Angeles, dont quatre des membres sont nés le même jour ! Voici leur histoire drôle et émouvante…
Numéro 3 du Big Three, Randall Pearson, c’est la première émotion forte de la série, car Randall sera issu d’un geste fou d’amour de Rebecca et Jack venant de perdre un triplé, et Randall venant d’être abandonné. Une rencontre écrite, un destin qui bascule, un ébranlement affectif déjà total. Randall, c’est le besoin de maîtrise pathologique, on comprendra très vite pourquoi ensuite, c’est le roi de la vanne vaseuse, c’est l’importance d’aller faire un footing quand quelque chose ne va pas, c’est la solidité du lien avec Beth, avec qui ils imaginent toujours le pire des extrêmes pour que la vérité soit plus douce. Et surtout Randall, le triplé noir d’une famille blanche, c’est la recherche filiale, c’est creuser profond pour trouver les racines. Comme pour Kate et Kevin, l’épisode de la piscine (saison 1 épisode 4) va le projeter dans sa singularité et générer cette envie d’en savoir plus. Les images de l’enfance, toujours et encore. Il va connaître le deuil de deux pères, qu’il n’aura jamais assez le temps d’aimer avec un road trip initiatique à Memphis en compagnie de son père biologique William (Saison 1, épisode 16) qui est d’une intensité mélodramatique sidérante de justesse et qui fait frissonner d’émotions. Tant il se donne une seconde chance enivrante d’amour et de transmission. Bouleversant comme This is us sait déployer ses émotions. Avec Jack, qui a déjà compris que son fils surdoué irait très très (mais genre très très) loin, il apprendra à jouer au Golf (Saison 4, épisode 6), car il sait pertinemment que son fils y sera amené, qui lui aussi en termes d’amour paternel absolu est un modèle d’inconditionnalité et de pureté du lien filial.
Il y a la recherche de sa mère de naissance, Laurel avec l’épisode 6 de la saison 5, qui est peut-être un des plus forts et riches en sensibilité de la série et ce n’est pas peu dire. Sur les traces de la vie de cette mère inconnue, l’universalité de l’émotion est unique, la force du regret et du manque à son apogée… Si vous ne pleurez pas devant celui-là, courrez justement chez le psy… Peut-être que Rebecca aura voulu aimer encore plus son petit Randall, qui n’avait pas connu sa vraie maman. Peut-être que le petit garçon lui était encore plus reconnaissant de ce fol amour. En tous les cas, leur lien est d’une puissance inouïe. La jalousie avec Kevin au-delà des guerres fraternelles masculines de caverne se jouera aussi à cet endroit et le suivra encore longtemps après. Même si dans l’épisode 15 de la saison 1 où Randall connaît une véritable crise de panique, Kevin plantera tout pour aller à la rescousse de son grand frère. Le vernis Randallien se fissure. Randall avec ses deux papas, cherche lui-même sans arrêt à être ce père d’exception avec Tess et Annie. Il va également développer une relation unique avec Déjà, fille que lui et Beth vont adopter quand cette dernière aura 12 ans. Elle leur en fera voir au début, mais leur lien, forcément différent, mais proche de l’intensité d’un lien Rebecca/Randall, se développera très fortement jusqu’à un à très joli twist dans les épisodes finaux…
Et puis il y a Randall et Beth. Ils se rencontrent à l’université et leur alchimie sera parfaite. Beth a le grand mérite de réguler son mari et au-delà de tout son amour, lui offre aussi stabilité et apaisement. C’est en quelque sorte le couple modèle qui nous attendrit autant qu’il nous fait rire. Beth fuit au possible les névroses des Pearson tout en manifestant une tendresse folle pour cette famille, sa famille. Mais comme à chaque fois dans This Is Us, les nuages s’amoncèleront quelque peu quand Randall deviendra conseiller municipal à Philadelphie lors de la saison 3, imposant des choix de vie à toute la famille. Mais comme à chaque fois dans This Is Us, les cœurs s’ouvriront avec intelligence et les épreuves seront traversées. Sterling K Brown qui interprète Randall pour ce rôle a été récompensé respectivement entre 2017 et 2019 par un Emmy, un Golden Globe, un Critics’ Choice et un NAACP Image, soit tout ce qu’il est possible de gagner pour un acteur dans une série. Exactement comme ses parents et frère et sœur dans This is us, il a donné une âme et une identité au personnage de Randall. Il incarne à lui seul les fêlures de la réussite du modèle américain et dans les multiples changements de vie et les perpétuelles quêtes de son personnage, l’acteur va développer au cours de ces 6 saisons une impressionnante palette d’émotions, les passant toutes en revue avec un talent éclatant.
Force d’un parcours ou d’un épisode pilote où Randall, en pleine quête identitaire sur la recherche de son père biologique va dans les dernières images de la série se construire à travers la certitude d’avoir été un aussi bon père que Jack… Et peut-être même bientôt changer de statut avec au moins une de ses filles. Avant d’en arriver là, sa psychanalytique quête identitaire nous a aura si souvent ému aux larmes. Comme pour son frère et sa sœur, la résilience est totale. Il passera de bébé trouvé au pied d’une caserne de pompiers, abandonné par des parents toxicomanes à un destin politique qui pourrait le mener très très (mais genre très très) haut. Ou comme dans l’épisode final et le génie de papa Jack qui met en scène le « big three », alors tout petit, après Kevin et après Kate, Et ensuite il y a eu Randall, et on a dit ? « et de trois « !!!
Crédits: NBC