MI IUBITA MON AMOUR (Critique)

Par Océane Zerbini le juillet 27, 2022 • ( Poster un commentaire )

SYNOPSIS: Jeanne part fêter son enterrement de vie de jeune fille en Roumanie avec des amies. Elle y rencontre Nino et sa famille. Tout les sépare. C’est le début d’un été passionnel et hors du temps.

On connaît surtout Noémie Merlant pour son rôle inoubliable dans Portrait de la Jeune Fille en Feu de Céline Sciamma. Avec quelques rôles supplémentaires au compteur depuis et de la réalisation de courts-métrages à son actif, il n’est pas surprenant de voir la jeune comédienne basculer derrière la caméra pour son premier long-métrage : Mi Iubita mon Amour, un road-movie tourné en deux semaines en Roumanie, et présenté à Cannes l’an dernier.Les intentions de la jeune réalisatrice étaient claires : briser les préjugés sur les gitans, une communauté méprisée en France sous l’impulsion notamment de Gimi Covaci, qui avait déjà collaboré avec Noémie Merlant sur son court-métrage Shakira. Le résultat met effectivement à l’honneur et sous un jour plus positif que d’habitude une communauté marginalisée et déshumanisée . C’est probablement le meilleur atout du film, qui reste assez convenu. En suivant les tribulations d’une bande de jeunes femmes en plein enterrement de vie de jeune fille – en Roumanie, donc, Merlant reprend un trope assez connu – ou quand, de Very Bad Trip à Bachelorette, tout part en vrille pour un ou une futur(e) marié(e) à la veille de son mariage. Si ce n’est que cette fois, la mariée rencontre quelqu’un qui pourrait lui faire changer d’avis sur la vie qu’elle va épouser en même temps que sa future moitié… Si l’humour ne fonctionne pas complètement, et que le rythme du film ronronne trop par moments, l’énergie communicative de la bande de copines finit par l’emporter, en partie.

Basées sur les vraies amies de Noémie Merlant, l’alchimie des actrices fonctionne complètement et permet de faire décoller l’ensemble. Ajoutons-y une réalisation dynamique de Merlant, qui ne démérite pas pour un premier long-métrage, et le résultat, s’il transpire les défauts d’un premier film, permet au moins d’éclairer sous une lumière positive une communauté qui mériterait plus de visibilité; le charisme de Gimi Covaci y est d’ailleurs pour beaucoup.

Alors certes, ce road-movie en Roumanie souffre parfois d’une absence d’un peu de vie et de rythme, mais le spectacle proposé par Noémie Merlant ne manque pas de qualité pour autant. Mi Iubita mon Amour est un premier film dans la lignée des réalisatrices françaises contemporaines, et l’on a hâte de suivre ses prochaines aventures cinématographiques.