SYNOPSIS: Plusieurs années se sont écoulées depuis les émeutes. Alors que chacun tente de reprendre une vie normale, Charlotte continue son combat contre l’humanité et prépare un plan qui pourrait renverser l’ordre établi.
De saison en saison, Westworld a toujours changé d’environnement, d’intrigue, et de personnages. À la manière de ses robots aux souvenirs constamment effacés, la série créée par Lisa Joy et Jonathan Nolan n’a eu de cesse de vouloir faire tabula rasa, oublier le passé pour raconter quelque chose de nouveau. Mais, également à la manière de ses fameux robots, il y a somme toute des restes qui subsistent, des images d’anciennes vies qui ne veulent pas disparaître, mettant l’éco-système en péril. Ce constat, il est malheureusement implacable pour la 4ème saison de la série d’HBO.
On était restés sur une saison 3 aux débuts enthousiasmants dans sa promesse de soft reboot et son changement radical de paysage loin des parcs, mais qui finissait par être rattrapée par ses vieux démons : ne pas assumer la mort de ses personnages, se perdre dans des intrigues incompréhensibles pour finalement se transformer en montagne qui accouche d’une souris. Si cette approche ne vous enchantait pas dans la saison 3, on est au regret de vous annoncer que la saison 4 continue en ce sens. Alors certes, reconnaissons à cette première partie de saison des intrigues relativement simplifiées, avec à chaque fois des binômes éclatés aux quatre coins du monde. Maeve et Caleb, Bernard et Ashley, Charlotte et l’Homme en Noir… Les trois principaux duos de la série sont complétés par la solitude inattendue – et les rencontres qui le sont encore davantage, d’une Dolores à la mémoire effacée, désormais narrative designer pour une société de jeux vidéo. Une idée intéressante et ô combien méta puisque Westworld, même dans ses pires moments, a toujours eu à cœur de questionner la pertinence du récit de chacun. De la nécessité de le créer, de le détruire, de le réécrire ou de le modifier, à sa guise. Le propos n’est évidemment pas subtil mais ça fait du bien de retrouver une Dolores, pas nécessairement romantique ou naïve, mais qui n’a plus en tête de détruire le monde.
Le souci, c’est que même simplifiées, le reste des intrigues n’a rien à raconter d’intéressant ou de nouveau. Le duo formé par Aaron Paul et Thandiwe Newton existe correctement parce que les deux acteurs se répondent à merveille, mais ce n’est pas le cas des autres binômes, entre un pauvre Bernard occupé à “sauver le monde” et une Charlotte plus que jamais risible en méchante (sortez Tessa Thompson de là, par pitié). Le rythme reste suffisamment correct pour que l’on ne s’ennuie pas, mais même en matière de mise en scène, c’est ronflant au possible, sans aucune prise de risque. Quant à Ramin Djawadi, il est désormais en pilote automatique, ses reprises de chansons contemporaines étant largement dépassées par celles de… Bridgerton. Plus rien ne va.
Alors on n’a pas nécessairement envie d’être plus méchants que ça envers Westworld qui propose de temps à autres quelques beaux restes, mais cette saison 4 est tellement essoufflée que l’on se dit qu’il serait temps de définitivement éteindre la machine. Preuve en est : on peut le dire, ça y est, Teddy est de retour. Mais son retour est, à l’instar de cette moitié de saison, complètement raté, et un testament de plus que la série n’arrive pas à oublier ses plus grandes heures ni à se renouveler complètement. Prenons un pari : la dernière saison se déroulera à nouveau dans un parc ambiance western, pour boucler la boucle. On espère en tout cas que cela arrivera au plus vite.