Critiques Cinéma

DODO (Critique)

SYNOPSIS: Dans leur luxueuse villa aux environs d’Athènes, Mariella et Pavlos, un couple au bord de la ruine, s’apprêtent à célébrer le mariage de leur fille Sofia avec un riche héritier. C’est alors qu’un dodo, oiseau disparu il y a 300 ans, fait son apparition, entrainant tous les protagonistes dans une ronde folle. La situation sera bientôt hors de contrôle… 

Cinquième long-métrage de Panos H. Koutras, son réalisateur, Dodo de loin, semble faire partie de la catégorie un peu « OVNI », entre drôleries et sarcasmes en pagaille, sur un fond de drame social, comme le laissait voir son dernier film en date Xenia (2014), très coloré, façon pop, glamour et queer. Une très belle énergie en émanait. Vient s’ajouter au regard du pitch de Dodo une vraie bizarrerie, qui pourrait venir donner au film un supplément d’âme. Et finalement non… Bon alors ok, c’est un peu facile, mais il n’y a pas 15 façons de le dire, le problème de Dodo est … dans le titre…. Non pas qu’il s’agisse d’un ratage complet, bien au contraire, mais c’est bel et bien le scénario qui est parti faire dodo…  Car à tout moment, on attend, on espère, on se dit que peut-être… Et au bout d’01H50, car tout est fait pour qu’on y croit, on a compris que tel son héros éponyme, Dodo  ne décollera jamais… Et pourtant, il y a du potentiel Oui, on pouvait s’attendre, espérer du haut délire, du foutraque et une accumulation de fantaisies folles, qui renversent, subjuguent, émeuvent et bousculent le bourgeois, un peu comme avec Ruben Östlund, avec, tout volatile qu’il est, ses deux pieds palmés The square (2017) et Sans filtre (2022), et en fait, pas du tout…



Et pourtant… : Ces histoires attendrissantes dans l’histoire, le migrant et sa fille sauvés et accueillis, qui vont faire famille chez les faux bourges, l’amourette de la mariée avec l’employé beau gosse, l’acteur faussement suicidaire complètement barré sur le déclin et encore plein d’autres putatives pépites, mais voilà, contrairement à la Palme d’Or susnommée de cette année, pas de jubilation de voir le bateau sombrer, attendu qu’il reste désespérément à quai. Pourtant on l’a dit le potentiel est là : La mise en images foisonnante, l’enchaînement d’images sublimes aux couleurs pétaradantes, la musique enivrante de Delaney Blue, la tronche du Dodo, qui fait penser à la phrase culte dans les tribunes du Parc de Princes de Farrugia dans Didier (1997) : « Mais il a une gueule ce faisan !! ». Avec ce dodo-là, on a le plumage, mais pas le ramage. Et les rames, on les sort pour tenir les deux heures 12 du film… La bizarrerie est parfois là, et elle est réjouissante mais sans jamais trouver le souffle et la folie douce excentrique, vus dans les œuvres précédentes du réalisateur, qu’il s’agisse de L’attaque de la Moussaka géante (2001) haut délire burlesque, ou même Xenia (2014).


Attention quand même, si on peut être déçu au regard de la promesse initiale et du talent du cinéaste, Dodo recèle de très belles trouvailles et petites pépites, aux multiples messages, de plein de degrés et dans plein de tiroirs. Avec un esthétisme évident. A commencer par ce Dodo, iconique personnage de Lewis Caroll dans Les aventures d’Alice au pays des merveilles (1865). Les performances des acteurs sont elles aussi difficiles à juger, tant on devine un océan de folie possible, mais insuffisamment exploitée. On retiendra quand même la très belle intensité déployée par Smaragda Karydi dans le rôle de Mariella, tout en flegme et en charme, la fausse candeur assez scintillante de Natasa Exintaveloni (Sophia), en mariée infidèle, qui illumine beaucoup le film, le charme queer et raffiné de Tzef Montana (Eva), qui nous éclate par une forme de fausse retenue, le numéro fou de Aggelos Papadimitriou (Aggelos), vieux drama queen on adore, mais on aurait tellement voulu plus… Au final, ce Dodo là est comme une promesse non tenue, une belle intention, mais pas suivie d’effets. Et pourtant, et pourtant, y’en avait du potentiel….

 

Titre Original: DODO

Réalisé par: Panos H. Koutras

Casting : Smaragda Karydi, Akis Sakellariou, Natasa Exintaveloni

Genre: Drame, Romance

Sortie le: 10 Août 2022

Distribué par: Pyramide Distribution

PAS GÉNIAL

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