Critiques

THE BOYS (Critique Saison 3 Épisodes 1×01 – 1×05) Dans une bien meilleure forme…

SYNOPSIS: Ce fût une année calme. Le Protecteur est maîtrisé, Butcher travaille pour le gouvernement, supervisé par Hughie. Mais ces deux hommes ont hâte de transformer cette paix et cette tranquilité en sang et en os. Lorsque The Boys apprennent l’existence d’une arme mystérieuse capable de détruire un super, il s’en suit un chamboulement au sein des Sept, qui va conduire à une guerre et à la poursuite…

Cela faisait un an et demi que l’on attendait la suite de la saison 2 de The Boys. Une saison contrastée car si elle se permettait de pousser les curseurs plus loin dans le gore, le sang et le sexe, elle en perdait en subtilité, mettant tous les personnages au même niveau sans apporter de réflexion supplémentaire à ce qui était – plus ou moins bien – adapté de la BD de Garth Ennis et Darrick Robertson. Surtout, sa complaisance avec la violence la rendait parfois pénible à regarder, tant l’impression d’auto-satisfaction en suintait dans le mauvais sens du terme. Pour quelques bonnes idées comme Stormfront ou Dawn of the Seven, le reste stagnait, et c’est donc avec crainte que l’on voyait la saison 3 arriver, qui se vendait comme la plus “insane” à ce jour. Les craintes se confirment d’abord avec ce premier quart d’heure… Avec un caméo spectaculaire et une scène d’action gore à souhait du pire goût possible, on se demande bien comment la machine peut se relancer. C’est donc une agréable surprise de voir que passé cette introduction, la saison pose vite ses pions et avance de manière solide au fil de ses épisodes. Entre Hughie qui enquête sur Victoria Newman, la vengeance sanglante de Butcher, le pétage de câble d’Homelander, la position délicate de Starlight et la découverte de Soldier Boy : cette saison 3 est riche, très riche, mais avec une générosité qui fait plaisir à voir. Avec quelques clins d’œil aux comics, et des libertés prises qui ont cette fois du sens en plus d’être inattendues (notamment avec l’ex de Starlight), on a l’impression de redécouvrir la série sous un œil nouveau.

Sur ses cinq premiers épisodes, on sent en plus la volonté des scénaristes d’aller encore plus loin dans la satire sans forcément dénaturer son récit. La promo de Dawn of the Seven, l’attaque à “l’inclusive kingdom” du parc d’attraction de Vought, autant de moments assez hilarants surtout qu’ils sont dans l’actualité. La bonne surprise vient aussi de l’autocritique des scénaristes sur la violence de leur propre série. Pour une scène globalement dégueulasse, le reste de la saison mise surtout sur la violence psychologique, et sur ses conséquences, pour une fois prises très au sérieux. Un changement, et presque une lassitude, notamment évoqués avec le formidable personnage de Kimiko, en quête d’apaisement loin des déluges d’hémoglobine de sa bande. L’ensemble reste malgré tout éprouvant à regarder dans le sadisme de ses dilemmes et la personnalité de ses personnages qui restent chaotiques à souhait, notamment Butcher qui franchit à plusieurs reprises les limites de plus en plus compliquées de l’indifférence envers ses propres amis. Quant à Homelander, toujours incarné avec une folle intensité par Antony Starr, il reste toujours aussi fascinant à regarder en dépit de l’horreur qu’il commet.

On passera malgré tout sur de menus défauts. Notamment la sous-utilisation de certains personnages comme Crimson Countess (pourtant bien vue), ou même Drummer Boy. Les connexions entre Stan Edgar et Victoria Newman semblent tirées par les cheveux, et surtout, le ballet amoureux entre Starlight et Hughie prend du plomb dans l’aile pour la énième fois, de quoi donner envie de crier aux scénaristes de définitivement choisir leur camp quitte à se priver du couple le plus touchant des comics. Quant à Maeve, elle est décidément le personnage des Seven le plus sous-exploité, ici présente lors d’une poignée de scènes qui culmine sur un twist intéressant mais trop évident.

Cela n’empêche pas un certain soulagement de revoir The Boys dans une bien meilleure forme que lors de sa saison précédente. Des excès de violence davantage pris au sérieux, un étau qui se resserre pour tous les personnages, de nouveaux ajouts rafraîchissants : c’est assurément un carton mérité pour Prime Video, même si la mise en chantier de plusieurs spin-offs à côté de la série originale apparaît encore plus cynique. Mais au bout de 3 saisons, reconnaissons-le : la série n’est plus à un paradoxe près.

Crédits: Prime Video

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