Fiction Unitaire

SIMON COLEMAN (Critique Fiction Unitaire) Populaire et généreux…

SYNOPSIS: Policier parisien habitué à couvrir de dangereuses missions sous couverture, Simon Coleman se voit confier la garde de ses neveux après la mort brutale de sa soeur et de son beau-frère dans un tragique accident. Contraint de déménager dans le sud de la France pour s’occuper des enfants, ce célibataire jusqu’alors sans attache parviendra-t-il à se plier à une vie de famille rangée et trouver ses marques dans un commissariat de province ? 

Il y a des héros de fiction, vous ignorez pourquoi, mais instantanément vous savez qu’ils vont vous plaire. Grâce à leur charisme, leur humanité chevillée au corps qui transparait dès l’écriture et la caractérisation du personnage. Grâce à leur nom aussi, qui claque comme une évidence et qui sied à merveille au comédien choisi pour l’interpréter. Rien à faire, il y a des fictions qui sont faites pour vous, quelles que soient leurs défauts et leurs faiblesses, mais peu importe en fait, car leur imperfection c’est ce qui leur confère leur dimension humaine.

Avec Simon Coleman, le producteur Richard Berkowitz (Episode Productions  (JLA Groupe)  qui préside notamment aux destinées de Camping Paradis et de Crimes parfaits propose un nouvel héros charismatique et dans l’air du temps dont on ne voit pas très bien pourquoi il n’aurait pas droit très rapidement à une série en bonne et due forme bien à lui. Car Simon Coleman, dès ses premières minutes transpire d’une véritable sincérité et d’une justesse qui permettent d’emblée au téléfilm de se singulariser par son honnêteté patente et sa désarmante franchise. C’est grâce notamment à la fraicheur d’une écriture concoctée par Alexandra Echkenazi et Thomas Perrier que l’on se place immédiatement dans le sillage de ce flic de choc qui va devenir très vite par la force des choses un papa poule, obligé de composer avec ses nouvelles responsabilités. On ne va pas se mentir, Simon Coleman n’a peut-être pas encore la densité et la trempe qui font les héros incontournables, mais la prémisse est belle et la promesse de ce que pourrait offrir ce nouveau personnage augure de moments savoureux. Autre élément à mettre au crédit du téléfilm, c’est sa manière de ne pas choisir entre l’enquête policière et la saga familiale et à mixer les deux intrigues avec fluidité sans sacrifier à l’intensité de l’une ou l’autre. D’autre part, le mouvement de balancier opéré entre le drame, la comédie et l’émotion trouve sans cesse son point d’équilibre et n’est du coup jamais pris en défaut. On rit, on est ému, on sent même monter les larmes et le suspense de l’enquête parvient à ne pas être éventer en deux temps, trois mouvements, ce qui s’avère plutôt appréciable, le tout emballé par la réalisation efficace de Nicolas Copin.

Évidemment , tout cela fonctionne aussi parce que l’interprétation est à la hauteur et qu’on prend du plaisir à suivre cette nouvelle équipe d’un côté et smala de l’autre. Du côté des équipiers de Simon Coleman on retrouve notamment Raphaëlle Agogué  que l’on avait beaucoup appréciée dans Le Passager et qui s’avère ici excellente dans  ce qu’elle a à jouer ou l’impeccable Alika Del Sol en supérieure du binôme. Du côté des nièces et du neveu de Simon, les jeunes Romane Libert, Lilie Sussfeld et Noam Kourdourli sont particulièrement natures et c’est beaucoup grâce à eux et à leur entente avec leur tonton que l’on tombe sous le charme. Et surtout, inutile de le cacher, c’est parce que le charisme de Jean-Michel Tinivelli continue de tout emporter sur son passage qu’on se prend au jeu. Plus lumineux sans doute qu’il ne l’était dans Alice Nevers, le comédien excelle dans tous les compartiments du jeu et propose des variations de ton réjouissantes qui donnent à son personnage une véritable présence. L’empathie qu’il parvient à générer est pour beaucoup dans le plaisir qu’on prend à découvrir ce Simon Coleman. On pourrait essayer de raccrocher Simon Coleman à certains de ses homologues outre-atlantique sur sa manière d’être et de faire, dire que cet énième personnage de flic ne va pas révolutionner la fiction télé et qu’il s’adresse avant tout à un public familial, mais hors de question de faire la fine bouche quand une œuvre parvient à être à la fois populaire et généreuse tout en répondant au cahier des charges imposé par une grande chaine et à proposer un personnage qui bon gré, mal gré, impose sa singularité. Reste à ce que les audiences convainquent France 2 de signer pour de nouveaux épisodes, nous en tout cas on attend la suite avec impatience.

 

Crédits: Episode Productions / France 2

 

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