Critiques Cinéma

PETITE SOLANGE (Critique)

SYNOPSIS: Solange a 13 ans, elle est pleine de vie et de curiosité avec quelque chose de spécial : elle est sentimentale à l’excès, et adore ses parents. Mais un jour, elle réalise qu’ils se disputent et commencent à s’éloigner…. l’ombre du divorce se précise. Alors Solange va s’inquiéter, réagir et souffrir. C’est l’histoire d’une jeune ado trop tendre qui voudrait une chose impossible : que l’amour jamais ne s’arrête. 

Quatrième long-métrage de la réalisatrice et scénariste Axelle Ropert, Petite Solange nous apporte une nouvelle proposition de coming-of-age movie, genre maintes et maintes fois exploré par le cinéma français à travers les générations. En suivant la Solange éponyme (interprétée par Jade Springer), 14 ans et un idéalisme à toute épreuve qui la fait fondre en larmes quand elle prend connaissance de la probable et terriblement imminente séparation de ses parents, ce teen-movie à l’allure 100% franco-française a pourtant bien du mal à raconter quelque chose durant son 1h30. Petite Solange tourne autour de cette famille plutôt aisée. La mère (Léa Drucker) est comédienne de théâtre, le père (Philippe Katerine) tient un magasin d’instruments de musique et le frère (Grégoire Montana) fait ses bagages pour continuer ses études en Espagne. En bref, une petite famille sans grandes failles si ce n’est cette ombre qui plane autour de Solange lorsqu’elle est témoin des régulières disputes de ses parents et qu’elle voit son père se rapprocher de sa collègue de travail. La jeune fille, sentimentale à souhait, refuse de voir son monde changer.

 


Axelle Ropert monte un film en somme peu convaincant qui nous fait suivre cette héroïne malicieuse et émotive sur la voie de son adolescence, trop vide pour véritablement donner de l’intérêt au spectateur dans cette histoire quelque peu anodine qui ne tire jamais son épingle du jeu. La mise en scène est malheureusement plate au possible, jamais étayée par une photographie assez insipide. Petite Solange souffre d’une image terne qui ne parvient pas à nourrir le scénario du film, trop mécanique et impersonnel pour nous pousser à nous attacher aux personnages et à croire à leurs trajectoires. L’histoire reste en surface de ses thèmes, en répétant des poncifs que l’on connaît déjà par cœur qui n’apportent rien de frais dans l’ensemble.


En prenant la voie du mélodrame familial sur fond de passage à l’âge adulte anticipé – le moment où les rêves se confrontent à la réalité du monde – Petite Solange se saisit d’une intimité très précise pour conter son histoire en se concentrant sur ses personnages avant tout. Et c’est bien là que le long-métrage montre ses faiblesses : malgré toute l’installation de cette petite famille modèle qui se désagrège au fur et à mesure des aléas de la vie, il est bien compliqué de s’attacher à ses personnages qui servent plus à remplir une fonction qu’à véritablement exister au sein du petit monde dépeint par le film à hauteur d’adolescente. Le casting du film se perd alors dans un ensemble où chacun a son rythme, son énergie et sa direction, donnant très vite l’impression que personne n’arrive à s’accorder avec les autres. C’est d’autant plus dommage qu’aucun n’est vraiment mauvais – ils semblent simplement à contre-temps les uns des autres, retirant l’aspect d’unité qu’aurait nécessité le film pour vraiment toucher.


Petite Solange est un petit mélo raté qui oscille constamment entre le too much et le trop vide. Par un traitement maladroit de ses thèmes et de ses personnages, le long-métrage ne parvient jamais à se montrer à la hauteur de ce qu’il propose. En dépit de ses tentatives et de son point de vue enfantin très singulier, Petite Solange est une proposition maladroite dans son équilibre et dans sa façon d’aborder son sujet. Par son récit initiatique aux accents dramatiques, le film a du mal à embrasser toutes ses ambitions sous l’apparence d’un style qui a tendance à patiner. En résulte un teen-movie décevant qui manque d’alignement, de justesse et d’un léger degré de sincérité.

Titre Original:  PETITE SOLANGE

Réalisé par: Axelle Roppert

Casting:  Jade Springer, Léa Drucker, Philippe Katerine

Genre: Comédie dramatique

Sortie le:  02 février 2022

Distribué par: Haut et Court

PAS GÉNIAL

 

 

 

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