Critiques Cinéma

HÔTEL TRANSYLVANIE : CHANGEMENTS MONSTRES (Critique)

SYNOPSIS: Drac et sa bande sont de retour, comme vous ne les avez encore jamais vus ! Retrouvez vos monstres préférés dans une toute nouvelle aventure où Drac doit affronter les épreuves les plus terrifiantes de sa carrière ! Quand le Rayon Monstrificateur, mystérieuse invention de Van Helsing, se détraque, Drac et ses – monstrueux – acolytes se transforment en humains, tandis que Jonathan devient un monstre ! Sous leurs nouvelles apparences, Drac, privé de ses pouvoirs, et Jonathan, qui prend goût à sa vie de monstre, doivent unir leurs forces et sillonner la planète pour trouver un remède avant qu’il ne soit trop tard… et surtout, avant qu’ils ne deviennent fous à force de se côtoyer ! Tandis que Mavis et l’irrésistible bande de Drac tentent de venir en aide à nos héros, c’est une véritable course contre la montre qui s’engage pour que chacun réintègre son corps d’origine… avant que ces transformations ne deviennent définitives ! 

Il est temps pour la franchise Hôtel Transylvanie d’arriver à sa fin. Après 3 films sortis au cinéma et un accueil public et critique plutôt favorable pour l’une des sagas d’animation phares de Sony depuis ces dernières années, Dracula et sa drôle de famille font leurs adieux dans Changements Monstres, qui a pour l’occasion été racheté par Prime Video qui le propose sur sa plateforme.  S’il est frustrant que la quadrilogie au complet n’ait pas pu avoir les honneurs d’une sortie salles, cette disponibilité en SVOD permet au minimum d’éviter un trop grand délai, le film ayant vécu plusieurs reports suite à l’épidémie de COVID.

 


On retrouve donc Dracula, sa fille Mavis et son gendre Johnny le soir des 125 ans de l’Hôtel Transylvanie, point de repère de tous les monstres alentours. Et c’est une petite révolution que veut annoncer le vampire : il a en effet décidé de léguer l’hôtel à sa progéniture, accompagnée de Johnny, l’humain avec lequel elle passe sa vie. Mais en pleine crise de confiance, Dracula refuse finalement de prendre sa retraite – de quoi créer un énième conflit avec Johnny, et pousser ce dernier à devenir un monstre pour davantage plaire aux yeux de son beau-père. Évidemment, la catastrophe arrive, et le groupe de monstres se retrouve métamorphosé… En humains. Pour un dernier opus, sur le papier, Hôtel Transylvanie semble vouloir passer tous ses personnages au shake-up pour changer leur statu-quo : Johnny devient enfin un monstre, tandis qu’à l’inverse, Dracula se transforme en un prototype de père de famille bedaine à l’air. Et si le concept est très amusant dans sa démarche, la manière dont il est exploité semble rester en surface sans jamais aller en profondeur : le changement, oui, mais il n’en faudrait pas trop non plus, et il faut savoir rester dans sa zone de confort. Le clash entre Dracula ancré dans la tradition et Johnny dans la modernité aurait pu donner lieu à des échanges passionnants sur un dialogue entre deux générations, mais il n’en est rien, l’affrontement montrant surtout Johnny comme un idiot rejeté de tous sauf de sa compagne et de leur enfant.


C’est dommage car visuellement, le film offre encore quelques visions hilarantes, dans la lignée de la folie douce des films précédents et épouse toujours autant la patte visuelle délirante initiée par l’immense Genndy Tartakovsky sur le premier film, qui fête ses 10 ans cette année. L’intrigue se veut elle très clichée, avec un voyage en Amérique du Sud où se trouve la clé qui permettra aux monstres de retrouver leur apparence d’origine. Une économie de lieux qui se sent et donne l’impression d’un manque de moyens par rapport au pitch initial. Si la galerie de personnages est toujours aussi drôle (et nous tire les rares rires et sourires du visionnage), ils passent tous au second voire au troisième plan, leur transformation étant un gimmick qui n’apporte finalement rien à l’intrigue. Et si le trio Dracula/Mavis/Johnny a toujours été au cœur des films Hôtel Transylvanie, le nouveau conflit qui oppose les deux hommes tourne une fois de plus au réchauffé. Après quatre films, et être devenu grand-père, Dracula a toujours les mêmes préjugés sur Johnny, et il n’a toujours pas confiance en lui. C’est lassant à subir, et surtout, on peut regretter que le personnage de Mavis, relayée à sauver les meubles dans le dernier acte, soit cruellement effacée de l’équation principale. Et que dire de la conclusion, si ce n’est qu’elle semble accoucher d’une tempête dans un verre d’eau ? Si l’on espère cette fois que l’entente entre Dracula et Johnny sera définitive, on ne peut que regretter que les « changements monstres » teasés par le sous-titre du film restent relativement peu risqués à une exception près : l’hôtel. On en dira évidemment pas plus pour ne pas spoiler les fans de la quadrilogie, mais il est décevant de constater au final que le changement, pour ces personnages, ce n’est définitivement pas pour maintenant.

Titre Original: HOTEL TRANSYLVANIA : TRANSFORMANIA

Réalisé par: Derek Drymon, Jennifer Kluska

Casting: Serge Faliu, Mélody Dubos, Virginie Efira…

Genre: Animation, Famille, Comédie, Fantastique

Sortie le:  14 Janvier 2022

Distribué par: Amazon Prime Video France

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