SYNOPSIS: Edmond Murray, divorcé, s’est éloigné de son ex-femme et de son fils de 7 ans pour poursuivre une carrière internationale. Lorsque le garçon disparaît, Murray revient précipitamment dans les Highlands. Rapidement, il devient clair que l’enfant a été kidnappé. Les parents cèdent d’abord au désespoir, mais Murray va très vite se montrer prêt à tout pour retrouver son fils. Il se lance dans une traque qui l’obligera à aller au bout de lui-même et à remettre en cause toutes ses convictions…
Sorti en 2017, Mon Garçon de Christian Carion avait étonné par son concept particulièrement intriguant. Un pitch de disparition d’un fils, un père lancé à sa recherche, un comédien central laissé au bon fonctionnement de son sens de l’improvisation. Guillaume Canet s’était emparé de l’exercice, et laisse cette année la place au génial James McAvoy (X-Men First Class, Split, Glass ou encore Ça Chapitre 2 – pour ne citer que ses incarnations les plus connues) dans My Son, auto-remake anglophone de Carion qui embarque ses équipes dans les Landes écossaises pour lancer son père imprévisible et déterminé à la poursuite de sa progéniture. Se dotant de la même trame en plus d’un concept repris à la base pour le tailler sur mesure à McAvoy, My Son suit Edmond Murray, séparé de son ex-femme depuis des années, qui revient chez lui à la disparition de leur fils Ethan. Une quête acharnée se dessine alors, entre Joan – la mère – Franck le beau-père, l’Inspecteur Roy de la police locale et une petite galerie de personnages secondaires. Par ses choix de mise en scène laissant de la place aux envolées d’improvisation de son casting (McAvoy qui ne connait pas le scénario et qui invente ses répliques ainsi que le reste des comédiens qui rebondissent sur ce qu’il leur offre), My Son a un aspect unique de film-concept assez ludique en apparence (ceux surpris seront les non-connaisseurs de la version originale française). Mais en se voulant une version particulièrement allégée de Prisoners, le film ne parvient jamais réellement à fonctionner, ni même à rendre justice au talent de James McAvoy et Claire Foy qui se montrent particulièrement à l’aise dans l’exercice.
Mais l’imposition du concept au sein de l’intrigue laisse une marge de manœuvre si moindre à ses têtes d’affiche qu’il peine à décoller plus haut que la simple expérience fonctionnelle. My Son va dans un sens bien précis et limite les rebondissements au strict minimum pour raconter son histoire. Mis à part les coups de sang chaud d’Edmond au début du film, l’intrigue évite les fausses pistes et les mystères pour mener une enquête unilatérale jamais très saisissante.
Dans son genre, My Son relève néanmoins quelques bonnes idées à son compteur, dotant son récit d’une atmosphère oppressante conférant à son climax un suspense bienvenu qui vient combler le trou laissé par les twists de l’intrigue. Si la photographie d’Eric Dumont (qui reprend son rôle après la version française) ne s’aventure jamais à tenter d’être originale ou audacieuse, elle reste relativement efficace dans son découpage et dans sa notion de l’unité de son personnage principal. Il est notre repère dans cette histoire, et les caméras s’efforcent alors de capter toutes ses nuances avec une réussite relative mais néanmoins appréciable.
My Son n’est pas forcément très réussi, ni particulièrement utile, mais a le mérite de donner à James McAvoy un rôle (littéralement) de composition en temps réel. Une expérience filmique plutôt qu’un véritable long-métrage qui sacrifie alors les mystères du traditionnel thriller policier pour se dresser un chemin en ligne droite vers ses résolutions. Christian Carion développe un film sans grande amplitude ni trop d’ambition, sonnant d’autant plus dommage qu’il avait dans son univers – et ce dès son démarrage – des cartes potentiellement bien plus audacieuses à jouer. A travers la quête acharnée de ce père désespéré en recherche de stabilité en même temps que son fils, My Son questionne beaucoup plus les mystères de l’humain plutôt que ceux de son intrigue de disparition. Un tableau en demi-mesure dont on pourra s’efforcer de voir le verre à moitié plein malgré tout.
Titre Original: PLEASURE
Réalisé par: Christian Carion
Casting: James McAvoy, Claire Foy, Tom Cullen (III)…
Genre: Thriller, Policier, Drame
Sortie le: 03 novembre 2021
Distribué par: Metropolitan FilmExport
MOYEN
Catégories :Critiques Cinéma