Actus

Alors, on regarde quoi ce soir ? (Sélection Sorties Vidéo Février 2021)

De très belles découvertes ce mois-ci avec un étrange film d’horreur chez Blaq Out, deux Coppola dit « mineurs » et pourtant deux films formidables chez Carlotta, une jolie balade à fleur d’émotion dans les Cévennes chez Diaphana et enfin un western au cœur de la fièvre de l’or avec un James Stewart surprenant chez Sidonis Calysta. De quoi nourrir son âme de cinéphile et sa bluraythèque en cette période de disette cinématographique. Bon visionnage !

Relic

Réalisé par Natalie Erika James

Avec : Emily Mortimer, Robyn Nevin, Bella Heathcote, Steve Rodgers

Durée : 1h29

Date de sortie : Le 3 février 2021chez Blaq Out

SYNOPSIS : Lorsqu’Edna, la matriarche et veuve de la famille, disparaît, sa fille Kay et sa petite-fille Sam se rendent dans leur maison familiale isolée pour la retrouver. Peu après le retour d’Edna, et alors que son comportement devient de plus en plus instable et troublant, les deux femmes commencent à sentir qu’une présence insidieuse dans la maison. Edna refuse de dire où elle était, mais le sait-elle vraiment…

Étrange film d’horreur entre drame familial et cauchemar terrifiant, Relic joue sur les codes du cinéma d’horreur tout en s’éloignant des chemins attendus pour nous forcer à regarder, les yeux dans la mort, une réalité que l’on veut ignorer. La réalisatrice nous met face à la décrépitude de la vieillesse, à la démence sénile qui parfois l’accompagne, aux non-dits qui pourrissent le noyau familial et nous propose une réflexion émouvante sur la mort tout en nous renvoyant à nos propres peurs. Certes tout n’est pas réussi dans ce premier film de la réalisatrice Natalie Erika James mais la surprise est belle, et laisse présager de très belles choses. Une première œuvre étouffante à retrouver en blu-ray et en DVD chez Blaq Out.

Le saviez-vous ? Il s’agit du premier film de la réalisatrice qui a d’abord développé le projet sous la forme d’un court-métrage.

Peggy Sue s’est mariée (1986)

Réalisé par Francis Ford Coppola

Avec : Kathleeen Turner, Nicolas Cage, Barry Miller, Jim Carrey, Joan Allen

Durée : 1h43

Date de sortie : Le 17 février 2021 chez Carlotta Films

SYNOPSIS: Le mariage de Peggy Sue est en train de faire naufrage. Elle et Charlie sont sur le point de divorcer. Lors de la fête des anciens élèves du lycée Buchanan, Peggy Sue est élue «Reine de la soirée». Très touchée, elle s’évanouit et, lorsqu’elle reprend connaissance, elle se retrouve vingt-cinq ans en arrière, jeune lycéenne, fiancée à Charlie. Peggy Sue voit en cette expérience surnaturelle l’occasion de changer le cours de sa vie et de faire, cette fois, les bons choix…

Peggy Sue s’est mariée est un Coppola mineur, c’est d’ailleurs un film de commande (c’est initialement Jonathan Demme qui devait réaliser) pour le metteur en scène qui est dans une période un peu difficile. Ceci dit le résultat est très sympathique. Sur un scénario original, Francis Ford Coppola nous propose un récit nostalgique et une charmante comédie qui fleure bon les sixties dans une Amérique idéalisée.  Il y a comme un air de déjà vu devant Peggy Sue s’est mariée, et si le film nous paraît aujourd’hui un peu désuet, il a pourtant inspiré de nombreux long-métrages, jusqu’en France avec Camille redouble. Alors en le découvrant aujourd’hui on le trouve un peu sage, on aurait souhaité plus de fantaisie et de folie dans ce retour vers le passé, mais le film choisit l’apaisement et offre aux illusions perdues une seconde chance. Il n’empêche que c’est un long métrage précurseur, touchant et un peu triste, une comédie attendrissante et très juste sur les regrets et la destinée. Et comme on aime, on pardonne même à Nicolas Cage de jouer aussi faux…

Le saviez-vous ? Film familial puisqu’on retrouve au casting Nicolas Cage, neveu de Francis Ford Coppola et Sofia Coppola, la fille du réalisateur et future réalisatrice de Virgin Suicides ou Lost in Translation.

Jardins de pierre (1987)

Réalisé Francis Ford Coppola

Avec : James Caan, Anjelica Huston, James Earl Jones, D.B. Sweeney, Dean Stockwell

Durée : 1h52

Date de sortie : Le 17 février 2021 chez Carlotta Films

SYNOPSIS: 1969 en Virginie. Dans le cimetière d’Arlington, immense «jardin de pierre», Jackie Willow est inhumé avec quinze de ses camarades. Le sergent Hazard, présente à la cérémonie, retrace l’histoire personnelle de ce soldat qu’il a jadis chaperonné. Parti pour le Viêt Nam la tête pleine d’idéaux, le naïf Willow s’aperçoit avec désespoir que cette guerre n’aurait jamais dû avoir lieu.

Huit ans après son chef d’œuvre de bruit et de fureur, Apocalypse Now, le réalisateur Francis Ford Coppola film à nouveau la guerre, mais, cette fois-ci, on est loin des champs de bataille et du voyage halluciné du capitaine Willard. Car après le côté face c’est du côté pile que le réalisateur se penche avec Jardins de pierre. C’est une autre facette de la guerre qu’il film avec toujours autant de talent, en suivant un régiment dont le rôle principal est d’accompagner, jour après jour, les soldats tombés au front lors de leur enterrement au cimetière d’Arlington. Si terrain de bataille il y a, c’est celle des idées, puisque le film oppose James Caan, fabuleux en vétéran désabusé à un jeune soldat, presque un fils de substitution qui rêve d’aller servir son pays dans le bourbier vietnamien. C’est un très joli film qui mérite d’être redécouvert, pour sa sincérité, pour les questions qu’il soulève, pour son ambiance douce-amère. Une œuvre parfois cruelle, souvent touchante, disponible dans une très belle édition chez Carlotta qui décidément nous gâte en exhumant ce très bon Coppola qui ne méritait pas d’être oublié.

Le saviez-vous ? Gian-Carlo, le fils de Francis Ford Coppola est décédé d’un accident de bateau peu de temps avant le début du tournage. Griffin O’Neal (fils de Ryan O’Neal) qui conduisait le bateau et qui devait jouer dans Jardins de pierre demandera à être remplacé.

Antoinette dans les Cévennes

Réalisé par Caroline Vignal

Avec : Laure Calamy, Benjamin Lavernhe, Olivia Côte, Marc Fraize

Durée : 1h35

Date de sortie : Le 2 février 2021 chez Diaphana

SYNOPSIS: Des mois qu’Antoinette attend l’été et la promesse d’une semaine en amoureux avec son amant, Vladimir. Alors quand celui-ci annule leurs vacances pour partir marcher dans les Cévennes avec sa femme et sa fille, Antoinette ne réfléchit pas longtemps : elle part sur ses traces ! Mais à son arrivée, point de Vladimir – seulement Patrick, un âne récalcitrant qui va l’accompagner dans son singulier périple…

C’est une jolie balade que nous offre la réalisatrice Caroline Vignal en compagnie d’Antoinette, éternelle romantique, impulsive, touchante, à fleur d’émotion spontanée et désarmante, et de Patrick, son âne têtu (mais de bon conseil), dans les magnifiques paysages cévenols. Une bouffée d’oxygène sur les traces de Stevenson, drôle et mélancolique, introspection bucolique portée par la lumineuse Laure Calamy, qui doit affronter le temps d’une semaine de vacances ses choix, ses erreurs, ses sentiments mais aussi les embûches d’une randonnée pleine de surprises et de rencontres truculentes. Il aura fallu attendre 20 ans avant que Caroline Vignal ne nous offre un nouveau long-métrage. Espérons que le succès de celui-ci lui permette cette fois-ci de revenir plus rapidement sur grand écran avec un nouveau projet tout aussi réussi.

Le saviez-vous ? Si le film faisait partie de la sélection officielle du Festival de Cannes 2020 et qu’il n’a bien sûr pas pu être présenté suite à l’annulation de la manifestation, il a reçu par contre 8 nominations aux Césars 2021 dont meilleur film et meilleure actrice.

Je suis un aventurier (1954)

Réalisé par Anthony Mann

Avec : James Stewart, Ruth Roman, Corinne Calvet, Walter Brennan

Durée : 1h37

Date de sortie : Le 12 février 2021 chez Sidonis Calysta

SYNOPSIS: 1896. Inculpé de meurtre, Jeff Webster quitte Seattle mais en arrivant à Skagway, il est accusé par le juge Gannon d’avoir troublé à l’ordre public en menant ses troupeaux à travers la ville. Ceux-ci ayant été confisqués, Jeff part pour Dawson avec Ronda Castle qui l’a engagé comme chef d’équipe. Il reprend bientôt possession de son troupeau, poursuivi par Gannon…

Excellent western que ce Je suis un Aventurier (The far country) d’Anthony Mann en pleine fièvre de l’or avec un James Stewart remarquable en héros ambigu. Car, si son personnage est d’une franchise absolue, il est également égocentrique, égoïste et souvent détestable malgré son amitié avec Ben, interprété par Walter Brennan (Rio Bravo). On est loin du héros de western classique, ce qui rend le film beaucoup plus intéressant même si James Stewart aura droit à sa rédemption avant le mot fin. Face à lui un Marshall vicieux qui use de la loi pour spolier et tuer, interprété par John McIntire (Du Sang dans le désert), formidable méchant entouré d’une galerie de personnages secondaires picaresques. Paysage grandioses, scénario riche en rebondissements, mise en scène efficace d’Anthony Mann et casting de choix, ce western épique mérite clairement le très beau coffret médiabook proposé par Sidonis Calysta et agrémenté d’un livre de Marc Toullec de 110 pages. Seul petit bémol, un master un peu décevant, mais qui n’enlève rien au plaisir de redécouvrir The far country en haute définition.

Le saviez-vous ? Si le film est censé se dérouler dans le sud de l’Alaska puis à Dawson City dans le nord du Canada, il a été tourné en réalité dans les parcs nationaux de Jasper et de Banff, dans les Rocheuses canadiennes.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s