J'ai quelque chose à vous dire...

J’ai quelque chose à vous dire… Francis Ford Coppola

Cher Monsieur Coppola,

Je vous dois quelques unes des plus belles heures de ma vie de cinéphile aussi comment pourrais-je ne pas avoir envie après tant de missives envoyées dans l’immensité numérique, d’enfin prendre la plume pour vous rendre ne serait-ce qu’une infime partie de ce que vous m’avez donné par le biais de ce que j’espère maitriser le mieux : les mots. Car vous m’accompagnez depuis toujours, depuis que j’ai l’âge d’aimer le cinéma jusqu’à la déraison, vos multiples chefs-d’œuvre m’ont fourni des frissons dont les répercussions se font sentir aujourd’hui encore. Car votre filmographie est exceptionnelle au sens propre du terme : Conversation secrète, la trilogie Le Parrain, Apocalypse Now, Outsiders, Rusty James, Cotton Club, Peggy Sue s’est mariée, Jardins de Pierre, Tucker, Dracula... Vous avez abordé tous les registres, tous les genres, et vous les avez sublimé passant des uns aux autres avec une même maestria et surtout y apportant à chaque fois votre patte personnelle, implacable et indiscutable.

Quel metteur en scène peut se targuer d’autant de réussites, d’avoir côtoyé quasiment tous les comédiens qui ont compté dans le cinéma américain des années 70 et 80 et d’avoir amené le Nouvel Hollywood à un niveau si proche de la perfection? Et quel metteur en scène peut également se prévaloir d’échecs si retentissants qu’ils ont failli avoir sa peau ? Votre niaque, votre jusqu’au boutisme qui a vous a permis de ne jamais rien lâcher quand bien même les épreuves auraient eues raison des plus téméraires et des plus résistants, vous auront amené sur le toit du monde, là où les légendes se forgent et où les destinées prennent des tournants qui font l’histoire.

Je me souviens encore de cette découverte du Parrain 1 & 2 dans leurs versions télévisées en 1984, de cette fascination exercée par la puissance du récit, quand bien même je découvrirais plus tard les films et qu’ils deviendront mes fidèles compagnons rejoignant illico ma liste idéale. Je me souviens d’avoir été scotché par Apocalypse Now sans forcément en avoir tout de suite saisi toute la quintessence, d’avoir été happé par Outsiders et tous ses jeunes premiers puis hypnotisé par le noir et blanc de Rusty James, je me souviens du charme irrésistible émanant de Peggy Sue s’est mariée (un film de commande mais incontestablement un film avec du caractère et de la personnalité à revendre), je me souviens du rythme et de la musique du Cotton Club,  je me souviens du travail acharné de Preston Tucker et de sa dévotion à sa passion et à son idéal dans lequel on  imaginait forcément que vous vous étiez projeté corps et âme…

Votre cinéma au centre duquel se trouvent des personnages passionnés et passionnants (les Corleone bien sûr mais le Colonel Kurtz ou Tucker n’en sont que des exemples  mais à mon humble avis, on ne peut plus représentatifs) m’a fait vibrer et battre le cœur plus vite que bon nombre de vos confrères. Vous êtes de ceux auxquels vouer une passion n’est pas une vaine expression. Vos films sont traversés de chocs telluriques qui laissent KO pour le compte. Les scènes marquantes, la composition de cadres somptueux, la photographie étourdissante de beauté sont certains des éléments qui se glissent dans les interstices de votre œuvre, une œuvre romanesque mais en prise directe avec nos vies, branchée sur les pulsations du monde et dont les éléments historiques en toile de fond, renforcent la fiction et lui confèrent une grande part de son âme. Un cinéma fait d’émotions exacerbées, de sentiments profonds, de vies vécues par procuration jusqu’à se brûler les ailes. Mais un cinéma qui fait aimer le cinéma et qui fait aimer la vie. Un cinéma si éblouissant qu’aucun remerciement ne saurait être à la hauteur de ce que vous nous avez transmis cher monsieur Coppola. Je pensais avoir les mots, je n’ai en fait que de l’admiration à revendre. Vous êtes immense et on vous aime pour toujours.

Votre dévoué Fred Teper.

1 réponse »

  1. Triste de voir que Coup de cœur n’est pas du tout cité ici. Un film qui m’a pourtant fait vibrer dès sa première vision au cinéma dans les années 80. Sinon, je suis bien d’accord avec vous/ 😉

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