Critiques Cinéma

NEUF MEUFS (Critique) Léger, mélancolique, anecdotique…

SYNOPSIS: Neufs meufs, c’est neuf instantanés dans la journée de neuf femmes d’âges différents qui vivent dans le même immeuble parisien sans forcément se connaître. De l’ado qui se pose des questions sur les mystères de l’orgasme à la célibataire qui carbure aux applis de rencontre, en passant par la grande amoureuse un peu sorcière, ce sont des femmes qui désirent, osent, doutent, qui nous étonnent et nous font rire autant qu’elles nous touchent dans toute leur complexité.

Nouveau programme de Canal+ qui débute ce lundi, Neuf meufs d’Emma de Caunes et du scénariste Diastème arbore un format de neuf épisodes d’une dizaine de minutes. Si par déduction il est assez aisé de comprendre la teneur primaire de ces pastilles, il convient malgré tout de clarifier un peu de quoi il retourne.
 
La série propose ainsi des tranches de vies de neuf entourages différents vivant au sein d’un même immeuble. Précisons entourages car le titre de la série est assez réducteur dans la mesure où les personnages masculins sont parfois aussi, voire davantage, importants que ces Neuf meufs. Chaque épisode porte le prénom d’une femme chez qui la brève immersion va se faire à savoir Sylvia, Charlie, Lola, Anna, Violette, Yumi, Framboise, Agathe et Zoé. Le ton est variable mais précisons qu’il ne s’agit pas d’un programme humoristique, les tranches de vies concernées par les scénarios allant du léger au plus mélancolique en révélant les complexes, les traumatismes ou la curiosité de chacun des protagonistes, ces derniers étant de tous âges.

Le concept de tranches de vies, qu’il s’agisse d’un format long (nous pensons par exemple aux films Deux fils ou Mes jours de gloire), ou court comme ici, est une proposition qui ne touchera évidemment pas tout le monde de par sa nature puisqu’elle doit réussir à capter l’attention du téléspectateur, le captiver, avec des éléments qui relèvent banalement du quotidien, sans forcément y mettre de nombreux artifices, la sobriété étant souvent de mise. Trouver de l’extraordinaire dans l’ordinaire en somme. En format long le risque est de lasser, de faire preuve d’un manque de dynamisme flagrant jusqu’à infliger l’ennui, en format court celui de ne pas faire mouche par manque de temps. 
Le plus gros souci du concept ici est donc bien qu’il ne décolle et ne marque jamais réellement. Si la série arrive à proposer un très juste et bel épisode avec celui d’Anna, et réussi presque à proposer une qualité équivalente dans celui de Zoé (même si la frustration l’emporte un peu à la fin), les autres relèvent le plus clair du temps de l’anecdotique, sans forcément proposer un réel divertissement bien que la qualité ne soit pas constante. L’épisode sur Charlie est à ce titre plus agréable que certains autres, tout comme celui de Yumi se démarque dans son approche, mais sans que l’effervescence ne pointe pour autant le bout de son nez.

Côté casting nous retrouvons un certain nombre de visages plus ou moins connus autant du côté des femmes que des hommes (Aïssa Maïga, Philippe Katerine, François Berléand, Sarah Suco…), chacun étant assez juste dans son rôle respectif, apportant tant bien que mal une certaine rigueur dans sa sensibilité au service de scénarios tantôt touchants, tantôt bancals. En résumé Neuf meufs est un programme souvent limité par son propre concept. Si l’entreprise n’en est qu’à ses balbutiements et pourrait s’étoffer et se roder au fil de l’exercice, cette première fournée laisse le plus clair du temps un goût d’anecdotique et de frustration. Pourtant les idées sont souvent bien au rendez-vous.

Crédits: Canal+

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