SYNOPSIS: Thérapeute à succès sur le point de publier son premier livre, Grace Sachs a un mari aimant et un fils qui fréquente une école privée de prestige. Mais soudain, avec une mort violente, un mari qui disparaît et de terribles révélations concernant celui qu’elle pensait connaître, sa vie bascule…
Après leur collaboration fructueuse pour Big Little Lies sur HBO, le showrunner David E. Kelley et Nicole Kidman se retrouvent sur la même chaîne pour une nouvelle mini-série, The Undoing. Adaptation du roman You Should Have Known de Jean Hanff Korelitz, The Undoing plonge son casting (Kidman donc, mais aussi Hugh Grant, Edgar Ramirez, Donald Sutherland et Lily Rabe) dans un thriller policier qui suit une femme, Grace, confrontée à la potentielle culpabilité de son mari dans une affaire de meurtre. A la réalisation, on retrouve la danoise Susanne Bier, sortie de la Bird Box qui aura été un succès-surprise pour Netflix. En somme, des choix prestigieux pour assurer à HBO un succès confortable.
Avec son générique faussement élégant jusqu’à son imagerie plus sanglante, en passant par les couleurs cotonneuses de New-York et la mise en scène proche de ses personnages, il semblerait que l’imagerie de Bier ait été bien plus respectée que celle d’Andrea Arnold sur la saison 2 de Big Little Lies. Pour autant, si l’ensemble est assemblé avec soin, dans une perfection visuelle qui ne demande qu’à s’étioler au fur et à mesure des révélations des six épisodes de cette mini-série, l’ensemble est, paradoxalement un peu trop propre sur lui pour réellement impressionner.
Avec son motif de famille modèle et très aisée qui se retrouve dans un engrenage infernal, on reconnaît déjà plusieurs motifs vus récemment : Big Little Lies donc, mais aussi Sharp Objects, ou même La Fille du Train, avec leur trope de narratrices parfois peu fiables compte tenu de leur point de vue parfois limité et troublé sur les évènements. Et si le pilote se révèle intrigant, dans la manière de parler de maternité, de lutte des classes, de la confiance dans le lit conjugal, il faut bien admettre que le deuxième épisode plonge déjà dans quelques clichés vus et revus. Le mari de Grace, prétendument oncologue dans un grand hôpital, n’est absolument pas celui qu’on pourrait croire, et toute la série vise alors à prouver si, oui ou non, il est coupable du meurtre particulièrement sanglant dont il est suspecté. Et si la série ne rend pas son verdict dans les cinq premiers épisodes fournis à la presse, tout l’enjeu sera de savoir si la série colle au roman d’origine ou s’en détournera ; l’un des rares aspects ludiques d’une œuvre bien sous tous rapports, mais qui manque cruellement d’âme.
Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir un casting incarné : Nicole Kidman est toujours aussi impeccable en thérapeute compétente dans son travail mais incapable de recul dans sa vie privée. Hugh Grant est remarquable en chef de famille plus toxique qu’il n’y paraît, et la révélation Noah Jupe continue son ascension tranquille dans la peau du fils affecté par les évènements. Mais même eux n’empêchent pas la série de ronronner et, à défaut de tourner à vide, de ne pas trouver l’étincelle qui en fait une grande mini-série comme HBO sait les faire.
En bref, si vous cherchez un divertissement pour un soir par ce couvre-feu, The Undoing fait globalement le travail, bien aidée par des techniciens et un casting confirmés. On ne s’ennuie pas, certes, et le rythme fluide permet aux épisodes de devenir en fin de compte presque addictifs… Mais on n’aurait pas dit non à un peu moins de perfection, car il est malheureusement probable que cette mini-série ne reste pas dans les mémoires comme ses précurseures à l’époque, à force de s’appliquer sans vouloir se détourner des clichés habituels.
Crédits: HBO / OCS