Critiques Cinéma

GOOD BOYS (Critique)

SYNOPSIS: Après avoir été invités à leur première fête, Max, Thor et Lucas, 12 ans, paniquent complètement parce qu’ils ne savent pas comment embrasser. À la recherche de conseils, Max, flanqué de ses deux inséparables amis, décide d’utiliser le drone de son père – auquel il n’a évidemment pas le droit de toucher – pour espionner la voisine et son petit ami. Mais tout prend une très mauvaise tournure quand le drone est détruit. Désespérés de devoir le remplacer avant le retour du père de Max, les garçons sèchent les cours pour se lancer dans une véritable odyssée, ponctuée par des choix plus catastrophiques les uns que les autres, allant du vol accidentel de drogue, à une partie de paintball désastreuse au milieu d’une fratrie universitaire, tout en tentant d’échapper à la police et à de terrifiantes adolescentes. 

On pensait l’année 2019 du « coming of age » terminée en mai dernier avec le superbe Booksmart d’Olivia Wilde, mais cette fin d’été nous offre un dernier petit dessert avec Good Boys, nouvelle production de Seth Rogen, décidément sur tous les fronts cette année (Le Roi Lion, The Boys, la dernière saison de Preacher, entre autres). Près de dix ans après le culte Supergrave, difficile de ne pas voir la filiation entre les deux films, qui ont quasiment la même trame, les mêmes enjeux, et le même ton décomplexé. Good Boys part-il donc perdant, ou a-t-il quelque chose de plus à nous proposer ?

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Les critiques US qui ont pu voir le film s’accordent sur un point : le film semble avoir été écrit par un enfant de 12 ans et être destiné à un enfant de 12 ans. Ce qui est à la fois vrai et faux. Si le résultat final peut être montré sans souci à un enfant de 12 ans accompagné de ses parents pour une explication de quelques scènes, le film, lui, montre vite qu’il est plus mature que l’on pourrait le penser. Suivant le parcours de trois pré-adolescents en pleine confusion hormonale, Good Boys a surtout pour lui l’avantage d’avoir trois héros bien écrits, en-dehors de tous stéréotypes. Pas de bad boys ici, mais un petit chanteur ayant du mal à assumer sa vocation dans une société encore trop stéréotypée, un futur enfant du divorce et, peut-être le plus caricatural, le leader de cette petite bande qui cherche à embrasser sa future promise lors d’une grande fête. Comme de coutume dans ce type de films, l’action se déroule sur une poignée de jours, censée cristalliser toutes les peurs et inquiétudes de leur âge. En résulte un film au rythme singulier, à la fois rapide mais surtout, malgré sa durée, beaucoup trop long quand il étire mollement le temps. Mention toutefois au casting impeccable, mené par Jacob Tremblay qui confirme son talent après des rôles quasiment tous dramatiques (Room, John F. Donovan). Ce sont globalement les acteurs qui donnent toute leur âme au film. Le choix de caster des jeunes acteurs ayant l’âge de leurs personnages est gagnant car il offre une vraie sincérité au projet.

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On ne peut, malgré tout, s’empêcher de se demander si Rogen, qui a publiquement avoué que certaines blagues de Supergrave n’étaient plus acceptables aujourd’hui, a pris ses précautions au moment de l’écriture du script de Good Boys. Les thématiques restent les mêmes, notamment celle, très importante, du consentement, mais quelque chose dans l’écriture reste policé, jamais hors des clous. On a l’impression de voir deux films en un, l’un sage, l’autre non, mais inaptes à coexister. Le moment passé devant le film reste cependant agréable, et la fin douce-amère surprend par son authenticité. Sans aller jusqu’à l’amertume, le script a parfaitement compris que l’adolescence était le moment où même les plus fortes amitiés, forgées depuis des années passées ensemble en maternelle et en primaire, ne peuvent pas résister aux changements qui se produisent en chacun de nous. Par ailleurs, on aurait aimé que le film embrasse son côté plus sombre et ne se contente pas seulement de mentionner en passant l’alcoolisme d’un père, ou même la charge que la virilité – et plus globalement, la masculinité toxique, fait peser sur nos petits héros.

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Dommage que le rythme pêche à ce point car pour le reste, Good Boys oscille entre chronique tendre de l’âge où l’on n’est plus tout à fait innocent, mais pas encore mature, et comédie gentiment régressive, refusant le scabreux et l’explicite au profit du hors-champ et du suggestif dont il arrive à en retirer les fruits parfois hilarants. Si les productions Seth Rogen ne sont pas encore tout à fait kids-friendly, elles véhiculent malgré tout une vision plus progressiste que jamais de la société. Ce qui est toujours bon à prendre.

Titre Original: GOOD BOYS

Réalisé par: Gene Stupnitsky

Casting : Jacob Tremblay, Keith L. Williams, Brady Noon…

Genre: Comédie

Sortie le : 21 août 2019

Distribué par: Universal Pictures International France

3 STARS BIENBIEN

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