SYNOPSIS: Woody a toujours privilégié la joie et le bien-être de ses jeunes propriétaires – Andy puis Bonnie – et de ses compagnons, n’hésitant pas à prendre tous les risques pour eux, aussi inconsidérés soient-ils. L’arrivée de Forky un nouveau jouet qui ne veut pas en être un dans la chambre de Bonnie met toute la petite bande en émoi. C’est le début d’une grande aventure et d’un extraordinaire voyage pour Woody et ses amis. Le cowboy va découvrir à quel point le monde peut être vaste pour un jouet…
Cela fait 24 ans que le premier Toy Story est sorti au cinéma. 24 ans que la franchise existe, et que Pixar s’est lancé dans les films d’animations entièrement en images de synthèse. Ce premier film révolutionnaire avait engrangé une suite quatre ans plus tard, suivi d’un ultime opus sorti en 2010, créant la surprise en mettant en image une fin parfaite pour nos jouets préférés. A un point tel qu’on pouvait légitimement se demander si un quatrième film n’allait pas tout gâcher en relançant artificiellement les aventures de Woody et ses amis, malgré le plaisir évident de les retrouver une nouvelle fois après tant d’années. Heureusement, le talent est encore présent chez Pixar pour trouver de nouvelles choses à exploiter !
Pourtant, le film ne commence pas idéalement : le flashback expliquant l’absence de Bo la bergère lors du troisième film est certes une proposition convenable ; mais le début chez Bonnie, la nouvelle propriétaire des jouets d’Andy, ressemble à du déjà vu. En effet, on se croirait alors revenu au temps du premier film, et pour cause puisque Toy Story 3 fermait un cycle qui était condamné à se répéter. L’introduction du nouveau personnage Fourchette n’est pas non plus très enthousiasmante, malgré sa proximité avec le mythe de Frankenstein : certes, ses facéties font bien rire les enfants, mais les plus vieux ont un peu passé l’âge de voir des gags basés sur la répétition et les onomatopées. Ainsi, les vingt premières minutes sont un peu laborieuses, le spectateur se demandant où tout cela va bien pouvoir mener en craignant les répétitions thématiques avec les précédents opus. Il faut donc attendre l’arrivée du camping car à une fête foraine pour que le récit décolle vraiment, multiplie les séparations et les rencontres et se recentre sur le questionnement de Woody à propos de sa destinée.
Par ce questionnement, ce quatrième opus prend en quelques sortes le contrepied du film précédent en ramenant Woody à son appartenance indéfectible à Andy, comme un deuil qu’il n’arrive pas à gérer. Bien sûr, la thématique est traitée avec subtilité et une certaine légèreté, notamment à travers la rencontre avec des « jouets perdus » : d’un côté le retour attendu de Bo la bergère, dorénavant entreprenante et indépendante ; et de l’autre Gaby, une antagoniste plus nuancée que d’habitude. A partir de là, le récit est sans temps mort et astucieusement construit autour de nombreuses séparations, retrouvailles et voyages entre les différents lieux de l’action. Une construction qui évite habilement d’éventuelles répétitions, préférant notamment introduire de nouveaux personnages quitte à un peu laisser de côté le reste de la bande. Les séquences spectaculaires seront d’ailleurs assez peu nombreuses, Josh Cooley préférant approfondir ses personnages en allant même jusqu’à résoudre un problème de clé par un simple gag. Mais loin d’être un défaut, cet équilibre permet un renouvellement de la mécanique scénaristique habituelle tout en restant dynamique.
Au niveau de l’humour, il faudra accrocher au duo lapin/poussin dont le style dénote un peu par rapport à ce dont on a l’habitude avec Toy Story. Néanmoins il est globalement au rendez-vous, jouant particulièrement avec le mélange de registres : le rire mêlé à la peur avec les hommes de mains de Gaby ; ou encore un humour qui ne néglige pas sa portée réflexive comme lorsque Buzz se laisse porter par ses voix de jouets pour agir, rejoignant ainsi la thématique de la raison face au cœur au centre du film. Quand à l’émotion, si elle n’atteint pas la puissance du double climax du troisième film elle reste cependant très forte, notamment en mettant à l’œuvre le rôle cathartique et de témoin accompagnateur que peut avoir un jouet pour son propriétaire. Mais c’est surtout la dernière réplique du film qui viendra donner les larmes aux yeux aux spectateurs qui auront connu les débuts de la saga, il y a de ça maintenant 24 ans. Comme un flashback soudain vers cette époque où nous aussi étions enfant, contemplant à présent tout le chemin parcouru depuis par le cowboy, le ranger de l’espace et leurs amis.
Finalement, ce Toy Story 4 se révèle particulièrement satisfaisant, assez dépaysant et offrant un certain nombre de réflexions à ses personnages. Surtout, il aura réussi à transformer une conclusion cyclique parfaite en conclusion tout aussi belle davantage centrée sur Woody et le spectateur. Difficile d’imaginer un cinquième film – et pas sûr d’en avoir envie non plus -, mais c’était déjà l’état d’esprit en vogue après Toy Story 3, alors qui sait…
Titre Original: TOY STORY 4
Réalisé par: Josh Cooley
Casting : Jean-Philippe Puymartin, Richard Darbois, Pierre Niney …
Genre: Animation, Aventure
Sortie le: 26 juin 2019
Distribué par: The Walt Disney Company France
TRÈS BIEN
Catégories :Critiques Cinéma