Cher Sylvester Stallone,
À l’heure où le plus grand Festival de cinéma du monde va vous recevoir pour un hommage à la dimension de votre stature, j’ai eu envie de vous dire toute l’admiration que je vous portais depuis ce moment où je vous ai découvert sur grand écran. Pour qui n’a pas vécu l’effervescence cinéma des années 80 en direct, il peut sembler incroyable en se retournant sur cette époque de voir la lutte fratricide que vous meniez avec Arnold Schwarzenegger par films interposés. Si j’aimais énormément Schwarzie, je ne lui vouais pas la même passion qu’à votre endroit, j’étais team Stallone à mort depuis que Rocky m’avait mis un uppercut magistral qui m’avait laissé KO pour le compte. Car vous avez amené ce personnage à la vie et l’avez placé dans le cœur de millions de personnes pour l’éternité. Vos détracteurs ont eu beau jeu de se moquer de vous, de vous faire passer pour un naïf benêt comme ce bon vieux Rocky, ils n’ont juste rien compris à qui vous étiez, à la personne pleine de tact et de sensibilité que votre image ne reflétait pas. Ce n’est pas avec Rambo, votre autre héros à succès que les choses se sont arrangées et pourtant ces deux faces d’une même pièce sont la preuve flagrante que vous êtes un auteur et un acteur majuscule dont la place n’est en rien usurpée. Un auteur pétri d’humanité, dont la musculature huilée ne parvient pas à cacher les trésors de sensibilité qu’il déploie avec virtuosité. Entre Rocky Balboa et John Rambo, vous avez noué avec votre public une histoire d’amour indéfectible que d’autres rôles sont venus renforcés et pour ma part je vous ai suivi dans nombre de vos aventures grâce auxquelles vous me touchiez avec la régularité d’un métronome. Vous étiez mon action-hero de cœur et je prenais mon pied à vous voir défier le terrible Rutger Hauer dans Les Faucons de la Nuit, jouer au foot avec Pelé dans A nous la victoire, mâchouiller un cure-dents dans Cobra, voir votre biceps se gonfler au rythme de vos élans d’amour dans Over The Top ou vous voir condamner à la prison de l’enfer dans Haute Sécurité… Puis vous avez été Ray Tango dans Tango & Cash et j’ai jubilé comme le fan boy que j’étais à vous voir ferrailler avec Kurt Russell. Je vous ai adoré cher Sylvester Stallone le mousqueton à la main dans ce Cliffhanger avec lequel j’ai l’honneur de partager en partie le nom puis j’ai redécouvert l’acteur génial et subtil que vous pouviez être dans le formidable CopLand avant quelques années plus tard de vous voir entrainer derrière vous les Expendables dans un fantasme de cinéphile.
C’est émouvant de voir honoré un acteur que l’on aime depuis toujours, qui a accompagné tant d’étapes de nos vies, qui nous a apporté tant de bonheur. Vous qui savez être si déchirant à l’écran dans la figure du héros sacrificiel on ne peut que vous aimer, comment pourrait-il en être autrement? Vous n’êtes pas invulnérable, vous êtes faillible et c’est en ça que vous êtes l’un des héros dans lequel on peut le plus facilement se projeter. Si vous n’étiez qu’un excellent acteur ce serait déjà énorme, mais vous écrivez qui plus est et vous savez donner vie à des héros de chair et de sang dont vous faites éclater l’humanité brute. Votre animalité, votre charisme, le package de vos douleurs personnelles, vous permettent de donner à vos rôles une réelle densité dramatique. Vous arrivez aujourd’hui au bout de la route de la vie de vos personnages emblématiques, Rocky Balboa et John Rambo, mais la vôtre en tant qu’acteur, en tant qu’auteur est encore riche de promesses. Je serais là pour chacune des nouvelles étapes de votre carrière, je continuerai de vous regarder encore avec des étoiles dans les yeux, car les passions d’une vie ne s’étiolent pas toujours avec le temps et notre histoire commune est partie pour durer éternellement.
Votre dévoué Fred Teper
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Excellent article.
Très touchant…. Il faudrait que le traduire et lui adresser (si je puis me permettre).
Merci beaucoup 🙂 J’imagine qu’il est extrêmement sollicité
Il doit l’être mais essayez (si je puis me permettre). Qui sait ? Vous aurez peut-être une réponse (même brève) mais le principal est de lui adresser. Enfin, je pense.